Pour la critique du jour, on parle d’un manga français de Mathieu Reynès ! Voici mon avis sur le tome 1 de LA THÉORIE DU KO !
LA THÉORIE DU KO, tome 1 :
Après nous avoir proposé LA THÉORIE DU KO en publication mensuelle sur un site dédié, c’est avec une parution physique que nous retrouvons Mathieu Reynès ! Le titre est donc disponible chez Vega-Dupuis et dans une belle édition ! Un grand format A5, avec en plus de jolis artworks bonus en fin de tome !
Attention : le sens de lecture est occidental !
TERRE N’EST PAS UN DON DE NOS PARENTS, CE SONT NOS ENFANTS QUI NOUS LA PRETENT.
Le futur, notre monde… Après des années de crises sanitaires, économiques et écologiques, une guerre civile d’ampleur mondiale éclate. L’événement qui a mis le feu aux poudres est un immense scandale pharmaceutique et politique dénoncé par le groupe d’activiste C.H.AO.S.
15 ans plus tard, la civilisation s’est révélée, divisée entre les grands centres urbains, sous surveillance militaire et médicale, et des zones rurales plus libres, où se réfugient ceux qui refusent ce système de contrôle sanitaire. C’est dans le monde clivé que Beck part à la recherche de son mentor Kal, disparu depuis plusieurs jours. Cette quête mène la jeune orpheline dans la ville de Bajara, connue, entre autres, pour ses compétitions de combats libres.”
Si cela vous intéresse, un extrait est à découvrir juste ici :
Plus qu’un manga de Baston ?
LA THÉORIE DU KO débute avec une introduction riche et dense. C’est assez lourd, et pour un premier tome cela peut rebuter. Mais une fois toutes les informations digérées, on a affaire à un univers plutôt intéressant. L’histoire se déroule dans un futur proche, et s’inscrit dans le genre de l’anticipation. Il est question d’une humanité sujette à des pandémies dévastatrices, et ayant dû s’adapter.
Nano-vaccin, puces biométriques mais aussi amélioration cybernétiques à la Cyberpunk ou No Guns Life: c’est un univers résolument science-fictif ! La fracture entre les différentes villes, aussi bien sociale qu’économique est cristallisée par l’U.W.C., une sorte de MMA du futur où s’affrontent ceux qui le veulent. Cette fois, c’est une autre inspiration que je perçois : celle de Gunnm ! Comment ne pas faire le parallèle avec le Motorball ?
Univers : 4/5
Dans LA THÉORIE DU KO on suit Beck, une jeune fille ayant été élevée en autarcie par son maître Kal. Mais suite à la disparition de celui-ci, elle entreprend un voyage pour le retrouver. Pour l’instant, le schéma est convenu, celui d’une héroïne qui part à la recherche d’un être cher et qui au final se découvrira elle-même. Néanmoins, Mathieu Reynès laisse beaucoup de mystères autour de l’intrigue mais aussi du personnage.
Certaines pistes trouveront leurs réponses au cours du tome, mais d’autres restent en suspens. En ce qui concerne les thématiques, elles sont multiples. Il est question de crise écologique, et de l’opposition avec le progrès. En cela, l’oeuvre aurait tendance à me rappeler Darwin’s Incident. Mais l’auteur s’engage également dans le transhumanisme, la surveillance de masse : des thèmes chers à la science-fiction !
Scénario : 3,5/5
Ce tome 1 de LA THÉORIE DU KO se concentre donc sur sa protagoniste : Beck. La jeune femme est forte, aussi bien physiquement que mentalement. Elle ne recule jamais devant l’adversité et est confiante en ses capacités. Ainsi, elle est capable d’une grande abnégation. Elle est également caractérisée par une grande naïveté, du fait de son éducation. Vous l’aurez compris, elle suit l’archétype d’une héroïne de nekketsu, qui ne recule pas devant les obstacles et qui s’en sert pour avancer.
Au delà de ça, d’autres personnages nous sont introduits : Eddy, magnat de l’UWC; Kal, le mystérieux maître de Beck. Côté antagoniste, on a bien l’affreux Hammer mais il restera assez anecdotique finalement. Pour l’instant, on ne sait donc pas d’où viendra l’opposition… Des combattants ? Des scientifiques ? La suite nous le dira !
Personnages : 3,5/5
Pour ce qui est des visuels, LA THÉORIE DU KO peut compter sur le trait magnifique de Mathieu Reynès. À titre personnel, j’adore son code graphique. Les design sont travaillés, et même si certains sont exagérés, on n’a pas de sensation de cartoon. C’est assez agréable. Les arrières-plans sont très réussis et parviennent à nous immerger dans les différentes ambiances. Malheureusement, il y a un gros bémol : le dynamisme des scènes d’action.
De mon point de vue, le découpage est trop rigide, et les transitions manquent de fluidité. L’auteur s’étant déjà illustré dans la bande-dessinée franco-belge, je me dis qu’il s’agit des restes des automatismes liés à ce format. C’est un point que l’on retrouve aussi dans les séquences d’introductions : les pages sont très denses en textes, et cela peut donner une impression de lecture fastidieuse.
Visuels : 4/5
LA THÉORIE DU KO, en résumé :
💎 Les points forts :
- Beck est une pure héroïne nekketsu.
- Un dessin magnifique.
- Un univers dense, aux inspirations multiples.
- Des thématiques prometteuses.
🪨 Les points faibles :
- L’appropriation des codes du manga est encore maladroite.
- Des pages introductives trop denses.