On continue les reviews d’Halloween avec une critique de SHIGAHIME ! Voici mon avis sur l’intégrale du manga, disponible chez Mangetsu !
⚠️ C’est un manga qui s’adresse à un public averti ! ⚠️
TW : Nudité, actes sexuels, pédocriminalité, violence physique et psychologique, viol, harcèlement
SHIGAHIME, une intégrale en 5 tomes !
SHIGAHIME est une série en 5 tomes disponible dans la collection seinen de Mangetsu. Elle revient d’ailleurs sur le devant de la scène en cette période d’Halloween avec un coffret intégral collector ! Il est disponible en librairie au prix de 39,90€. Quelques centimes plus cher que les tomes à l’unité, de mon point de vue, c’est donc une bonne affaire !
Osamu Hirota aurait pu poursuivre sa vie tranquille de lycéen si seulement… Il n’avait pas suivi le solitaire Soïchi jusqu’à un étrange manoir. Il n’y avait pas rencontré l’envoûtante Miwako. Il n’était pas devenu le familier d’une vampire immortelle. Pour garder forme humaine et sauver celle qu’il aime, Osamu doit désormais chasser sans relâche. Comment fera-t-il face à sa nouvelle vie ?
Le mythe du vampire revisité !
Ce qui m’avait beaucoup plu avec SHIGAHIME à son annonce, c’était la promesse d’une revisite du mythe du vampire. Et je dois dire, que cette dernière est tenue. Hirohisa SATO reprend les caractéristiques bien connues du vampire. L’hématophagie, l’héliophobie, et également une quasi-immortalité. On peut aussi citer l’idée de vampires originels et de générations moins puissantes issues de ces derniers.
L’auteur réinterprète totalement les crocs, les faisant devenir des mâchoires complexes. Mais c’est surtout avec le concept des Familiers qu’il apporte sa touche personnelle. Ces esclaves chassent pour leur maîtresse, et leur apportent de la nourriture. Mais ils sont également en mesure de les tuer grâce aux « griffes chasseresses ». Cette capacité propre aux Familiers leur permet aussi de se battre. Mon seul regret, c’est qu’en 5 tomes, l’auteur n’exploite pas totalement tout ce qu’il a pu introduire…
Univers : 3,5/5
En ce qui concerne l’histoire, SHIGAHIME nous propose de suivre des adolescents qui tombent dans les griffes de Miwako, une Shiga, tel est le nom donné à ces vampires. Le récit est plein de mystère, il dérange et intrigue, et finit par être très prenant. Les rebondissements sont efficaces, notamment parce qu’ils font intervenir les sentiments des personnages. L’amour, le désir, la haine, c’est assez varié et cela permet à l’histoire de nous garder en haleine.
C’est très bien rythmé, et on sent une construction solide de la tension dramatique. La fin pourra en décevoir certains, dans la mesure où elle a quelque chose d’évident. On aimerait être surpris jusqu’au bout finalement. Néanmoins, elle reste en parfaite adéquation avec l’œuvre, et la conclut bien même si on reste sur notre faim. Du point de vue des thématiques, le titre aborde la solitude mais propose également des réflexions sur la société, l’humanité et l’adolescence.
Scénario : 3,5/5
J’ai trouvé les personnages de SHIGAHIME très réussis. Osamu Hirota bénéficie d’un très bon développement tout au long de l’oeuvre. Mais l’auteur prend également le temps de s’attarder sur Soichi Tachibana. En nous expliquant ses motivations, il parvient à créer un lien d’attachement envers cet « antagoniste ». Il en résulte ainsi une excellente rivalité entre les deux adolescents. Enfin, Chika Murase complète ce trio. Si au départ la jeune fille ne semble qu’être un intérêt amoureux, elle prendra une place bien plus importante par la suite.
Les relations entre les personnages sont exploitées avec brio, ce triangle maintient l’œuvre et permet de la relancer. Le récit devient encore plus dynamique avec l’incursion d’autres personnages dans l’équation. En particulier avec l’impitoyable Miwako. Le personnage fascine, par son aura, mais aussi par ce qu’elle est réellement. Les problématiques qu’elle soulève de manière intrinsèque sont intéressantes.
Personnages : 4/5
La plus grande force de SHIGAHIME selon moi, c’est son dessin. Les designs qu’a imaginés l’auteur sont tout bonnement géniaux. Les vampires Originelles sont charismatiques, sensuelles, tout en gardant une aura menaçante. La revisite qu’il fait des crocs est très intelligente. Elle confère une « identité » et apporte quelque chose d’intéressant du point de vue horrifique. J’ai également aimé le fait que les Familiers aient des masques qui leur soient propres.
Tout au long de la lecture, on a droit à des scènes érotiques mais elles sont moins présentes à mesure que l’on avance. Elles sont entrecoupées des combats et de traques ultraviolente. Les ambiances sont très bien gérées, c’est hyper immersif. Pour ce qui est de l’action, le découpage est hyperdynamique et les capacités des personnages permettent des confrontations dantesques. Évidemment, le gore s’invite, avec des corps découpés, des tripes qui s’étalent et du sang qui coule à flots.
Visuels : 5/5
SHIGAHIME, en résumé :
💎 Les points forts :
- Des dessins magistraux et de belles fulgurances graphiques.
- Des personnages très bien construits et fascinants.
- Une revisite très intéressante du mythe du vampire.
- Une histoire prenante, dans une ambiance sombre et violente.
🪨 Les points faibles :
- Certains éléments ont été introduits mais pas exploités.