Pour cette nouvelle critique, je vous parle du premier manga de Yūgo Kobayashi (Ao Ashi) ! Voici mon avis sur SHORT PEACE !
SHORT PEACE, One-shot ou tome 1 ?
Après nous avoir offert Ao Ashi, Mangetsu nous propose deux nouvelles oeuvres de Yūgo Kobayashi : Fermat Kitchen et SHORT PEACE. Et c’est de ce dernier dont on parle aujourd’hui !
Pour ce qui est de l’édition, on note de prime abord la belle épaisseur du tome : 240 pages ! La jaquette est proche de l’originale, avec une DA signée Luchisco et de jolis vernis sélectifs. À l’intérieur, le papier et l’impression sont de bonne qualité ! Un bel objet !
Mais si le titre nous est présenté comme un one-shot… Une chose intrigue : Le numéro 1 en bas à gauche et sur le dos du tome. Alors, one-shot ou série ? La réponse nous est donnée dans l’oeuvre grâce à un récit croisé très intéressant racontant les coulisses de la création du manga. SHORT PEACE est un projet de coeur pour Kobayashi. Et s’il n’a pas forcément la possibilité de poursuivre l’histoire actuellement, il a à coeur de continuer un jour !
La porte vers une suite n’est donc pas fermée, encore moins à clé, mais bien entrouverte !
Passionné de cinéma, Kiyoharu Onda dirige le club de cinéma de son lycée, qui a remporté le premier prix à un festival reconnu dans le milieu. De tournage en tournage, Kiyoharu fait la rencontre de personnalités variées, qu’il se donne pour mission d’accompagner. Groupe de musique sur le déclin, ex-vedette doutant de son talent, fils complexé d’un photographe de génie qui l’a abandonné… Tous se frottent au caractère entier et excentrique du jeune réalisateur-scénariste prodige et ressortent de l’expérience transformés.
Moteur, ça tourne… ACTION !
SHORT PEACE, c’est l’histoire d’un club de cinéma pas comme les autres. Au travers de ce club, des lycéens au parcours brisés, aux personnalités marquées, vont trouver la force d’avancer, de surmonter leurs traumatismes. Le volume s’articule en trois histoires courtes, chacune mettant en avant une aventure humaine avec beaucoup de maîtrise.
Dans l’idée, ça m’a fait penser au Cercle des Poètes Disparus. C’est un récit qui prend aux tripes, touchant et émouvant. Néanmoins, l’oeuvre ne propose pas de grands enjeux. Et, même si les personnages sont identiques, et que chronologiquement on s’y retrouve, il n’y a pas d’intrigue fil rouge pour lier ces histoires.
Scénario : 3,5/5
Du point de vue visuel, Yūgo Kobayashi fait l’étalage de tout son talent avec SHORT PEACE. Si vous avez aimé Ao Ashi, je trouve que ce projet met encore mieux en avant les qualités graphiques de l’auteur. Il nous offre des visuels marquants et des mises en scènes audacieuses. Certaines compositions visuelles sont vibrantes d’émotions.
J’ai particulièrement apprécié le travail sur les jeux de regards, sur les expressions des personnages. Pour ce qui est des designs, celui de Kiyoharu sort du lot, et je le trouve très réussi. Les autres sont bien plus ordinaires mais cela reste en accord avec l’idée de représenter des lycéens « normaux ».
Visuels : 4/5
L’un des points forts de SHORT PEACE, ce sont les différents personnages mis en scène. Les portraits que croque Yūgo Kobayashi sont complexes, et crédibles. Chaque parcours que l’on suit est poignant à sa manière, et révèle des talents. Mais un parti-pris de l’auteur peut se révéler très clivant, et il concerne son protagoniste principal !
Kiyoharu se révèle être un personnage plutôt imbuvable. Il est incapable de mettre les formes quand il dit les choses, paraissant arrogant et brutal. Fort heureusement, on sent que derrière ce manque de tact se cache une bienveillance exceptionnelle, et un vrai amour des gens et du cinéma. Mais ça demande un peu de recul !
Personnages : 3,5/5
Avec SHORT PEACE, on sent que Yūgo Kobayashi parle de choses qui le passionnent. Contrairement à Ao Ashi où il a du se documenter sur le football, ici, on sent quelque chose d’inné. Et s’il nous parle de cinéma, ce n’est finalement pas le thème principal de l’oeuvre. C’est plus large que cela : le titre aborde la passion, l’art et le talent.
En mettant en scène un prodige comme Kiyoharu, l’auteur montre aussi son rayonnement sur ceux qui l’entourent. Son génie élève ceux qui l’entourent, fait ressortir le meilleur de chacun et « soigne » les drames personnels. Ainsi, l’art est présenté comme un liant et un exhausteur des forces intérieures.
Thématiques : 4/5
SHORT PEACE, en résumé :
💎 Les points forts :
- Des histoires émouvantes, qui nous piquent au vif.
- Des mises en scènes magnifiques.
- Une vision de l’art intéressante : un liant et un exhausteur de la force intérieure.
🪨 Les points faibles :
- Un personnage principal assez clivant.