Les éditions Asian District font leur retour avec un titre riche en action ! Découvrez le manhua hongkongais LIBRA ZERO !
À l’occasion du Festival International de la BD d’Angoulême, j’ai pu rencontrer Pierre Séry, le dirigeant des éditions Asian District (anciennement Kotoji). Au delà d’une discussions passionnante et enrichissante, j’ai pu découvrir l’un des titres signant le retour de l’éditeur : LIBRA ZERO ! Merci encore à Pierre pour l’échange !
LIBRA ZERO, tome 1
Pour cette nouvelle sortie, Asian District nous propose de découvrir un des fleurons de la BD hongkongaise : LIBRA ZERO. Et l’éditeur accueille ce titre à son catalogue d’une belle manière ! L’impression est de qualité, et le papier sans transparence. Les trois premières pages nous sont offertes sur un papier un peu différent, que je trouve particulièrement agréable au toucher et à l’oeil. Et vous trouverez également quelques surprises colorées au cours de votre lecture !
La couverture a été revue pour la parution française. Ainsi, l’ouvrage se présente avec une nouvelle illustration pour la jaquette (que l’on peut retrouver dans d’autres éditions).
Pak Ling était le meilleur tueur d’un groupe d’assassins asiatiques. Il travaille désormais pour l’organisation d’agents secrets « Libra ». Avec son équipe, il a pour mission de faire tomber le « Yanigiba Gumi » , une organisation qui répand sur le marché noir un produit des plus dangereux.
Fait intéressant concernant l’oeuvre. Elle a été pensée comme un one-shot, et est actuellement terminée. Néanmoins, la jaquette spécifie qu’il s’agit du tome 1 ! La porte vers une suite est donc totalement ouverte !
Un manhua dans la veine d’Alias, Citadel ou The Grey Man !
LIBRA ZERO prend place dans un univers proche du notre, dans lequel s’affrontent plusieurs organisations. Karma regroupe des assassins professionnels. La plupart des membres sont des pratiquants du ninjutsu, ce qui garantit une certaine efficacité. En parallèle, Libra est une agence privée internationale qui oeuvre notamment au maintient de l’équilibre mondial. Officiellement constituée de neuf unités, elle dispose d’une branche d’élite secrète pour les missions les plus complexes : la division « 0 ».
Cette équipe, composée d’agents aux capacités exceptionnelles, a pour actuelle mission d’éliminer le Yanigiba Gumi. Il s’agit de l’un des 21 groupes de yakuza sévissant à Tokyo. Évidemment, ces mafieux se sont arrangés pour corrompre les forces de l’ordre et même le gouvernement. Ils assurent ainsi leur main-mise sur bon nombre de trafics, en particulier la drogue et le produits technologiques. Beaucoup d’informations, qui malheureusement ne nous sont pas présentées directement dans l’histoire mais par l’intermédiaire des interchapitres.
Univers : 4/5
Du point de vue de l’histoire, LIBRA ZERO nous offre un récit bourré d’action dans un monde où la corruption et la violence font loi. Le rythme est palpitant, avec des confrontations régulières et bien souvent expéditives. Nos protagonistes sont des surhommes, et des maîtres dans leur domaine. On arrive donc assez vite à la fin de ce volume, avec le sentiment d’être presque essoufflé d’un tel déferlement de coups de poing, d’armes blanches ou de tirs d’armes à feu.
Si on s’intéresse plus en détails à l’intrigue, le point central est une puce électronique capable de décupler les capacités humaines. À l’origine cette technologie, appelée militaire, a été conçue pour un usage militaire. Mais on comprend très rapidement qu’elle a été détournée, et qu’elle se vend désormais sur le marché noir. Le gros du scénario se concentre alors sur un moyen d’enrayer la vente de ce produit ainsi que les conséquences désastreuses sur l’équilibre de l’underground tokyoïte. Et la clé de tout cette affaire semble être Hina Ise, membre du Yanigiba Gumi et top-hackeuse !
Scénario : 3/5
LIBRA ZERO se concentre sur un duo de protagoniste. Pak Ling a perdu son coéquipier en mission, et depuis, il peine à s’en remettre même s’il ne se l’avoue pas vraiment. Cela étant, il est devenu un individu taciturne et plutôt distant. De manière assez convenue, il se retrouve affublé d’un nouveau partenaire très dégourdi et téméraire : Min Taec. De ce côté là, rien de transcendant même si le binôme et sa dynamique fonctionnent bien. Mais grâce à quelques flashbacks et de courts passages bien sentis, on parvient à s’attacher aux deux personnages.
L’autre actrice majeure de cette histoire est Hina Ise. Fille d’un chef du crime organisé, elle possède deux dons : un pour l’informatique et le hack, l’autre étant la synesthésie. Bien qu’elle ne réponde pas au cliché de la demoiselle en détresse, sa caractérisation reste tout de même assez archétypale. L’antagoniste est crédible, mais j’ai trouvé que la confrontation était peut-être un peu expéditive. Elle ne manque cependant pas de panache ! Ainsi, malgré le format condensé, le titre parvient à proposer un ensemble convaincant concernant ses personnages !
Personnages : 3/5
Cependant, le plus gros point fort de LIBRA ZERO, c’est le trait de Man Tsang. Connu à Hong-Kong en tant qu’artiste, peintre, dessinateur, portraitiste; c’est un véritable génie graphique. Son style est impressionnant, avec un encrage noir profond qui rappelle les peintures traditionnelles à l’encre de chine. Avec son pinceau, il parvient ainsi à donner beaucoup de profondeur à ses planches. J’ai particulièrement apprécié sa façon de gérer les niveaux de gris, avec une sorte d’aquarelle plutôt que des trames. Les character-design se veulent réalistes et, malheureusement je trouve, un peu banals.
Là où le dessin fait mouche, c’est avec son dynamisme. Que ce soit dans les poses ou dans le découpage, l’artiste nous livre des combats percutants et des séquences où on ne sait plus où poser notre oeil. L’ensemble restant tout à fait lisible ! Les quelques pages couleurs de ce volume sont un vrai plus, en marquant fortement les esprits. Le travail sur les décors est très intéressant également, car il permet une immersion totale dans cet univers underground. L’ambiance globale est très réussie !
Visuels : 5/5
LIBRA ZERO, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- Le dessin, une véritable pépite. C’est magnifique !
- L’univers underground avec des organisations qui s’affrontent dans l’ombre.
- Les personnages qui envoient du lourd en baston, mais pas que !
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Une histoire plutôt convenue dans le genre des récits d’action et de yakuza.