Pour cette nouvelle review, on embarque pour un conte de fées pas comme les autres. Voici mon avis sur MYRTIS d’Elsa Brants !
MYRTIS, tome 1 :
Après le truculent Save me Pythie, Elsa Brants est de retour aux éditions Kana avec MYRTIS ! L’éditeur nous propose un ouvrage dans ses standards, de bonne qualité même si on parfois le papier laisse transparaître certaines compositions de planches.
Myrtis, princesse de son état, capricieuse, autoritaire, impulsive et égocentrique comme il se doit, refuse de quitter son rôle d’enfant gâtée pour devenir une épouse dévouée. Ses parents n’ont pourtant aucune intention de la laisser choisir son avenir. Et si, pour être respectée et conserver sa liberté, Myrtis devenait une sorcière ?! Enfin, ça, c’est le plan.
Quelque part entre Shrek et Princess Bride
Dès les premières pages, on comprends que MYRTIS prend place dans un univers de conte moyen-âgeux. Les princes, princesses mais aussi les fées, les sorcières et les brigands s’y côtoient dans un joyeux bordel. Le tout est lié par l’humour d’Elsa Brants, dont vous êtes peut-être familiers si vous avez lu Save Me Pythie.
Les situations incongrues, les jeux de mots et les références aux contes s’entremêlent avec des détournements d’éléments contemporains créant une alchimie propice au rire. Un titre si déjanté qu’il garantit au moins un sourire grâce à ses gags ingénieux !
Univers : 4/5
MYRTIS est une anti-héroïne, une mijaurée de premier ordre. Elle dévie radicalement de ce qu’on pourrait attendre d’une princesse. Une princesse du genre qu’on aime détester ? Cela dépendra des sensibilités. Ses excès sont peut-être trop extrêmes justement, tant et si bien qu’elle pourra paraître antipathique.
Mais c’est là toute l’audace du parti-pris de l’autrice : rendre cette pimbêche attachante ! Autour d’elle se constitue une belle galerie de personnages secondaires. Ils sont souvent caricaturaux mais c’est totalement assumé, et cela sert évidemment le comique du titre.
Personnages : 3,5/5
Le scénario de MYRTIS est riche en rebondissements, et rythmé par les découvertes de notre princesse dans ce « nouveau » monde qui s’offre à elle. Quel sera le prix de son refus de la servitude liée à sa place de princesse ? Du changement, à coup sûr ! Si on lit entre les lignes, le récit se pare de forts accents féministes.
Elsa Brants nous décrit le quotidien d’une femme, les attentes qu’elle suscite, les contraintes qu’elle subit; elle parvient ainsi à mettre en évidence sans jamais en faire trop. C’est une introduction pleine de promesse, mais j’attends maintenant que l’intrigue vienne me happer !
Scénario : 3,5/5
Le style graphique de MYRTIS est remarquable et hyper-expressif, à mi-chemin entre la BD franco-belge et le manga. Le dynamisme vient souvent « dans la case » plutôt que « par la case », quand la sorcière Gi a de faux airs de Cologne dans Ranma 1/2 par exemple.
Si le trait est minimaliste, les designs sont recherchés: on identifie alors bien les personnages ! Le soin particulier accordé aux décors est agréable, de même que l’attention méticuleuse dont bénéficient les tenues bénéficient. L’ensemble permet ainsi une belle immersion dans cet univers médiéval merveilleux.
Dessin : 4/5
Myrtis, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- L’humour protéiforme d’Elsa Brants.
- Un style de dessin unique, immersif et expressif.
- L’histoire et les personnages loufoques.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Une introduction lente : l’intrigue tarde et peu d’avancée concernant Myrtis.
Note globale : 15/20
Et pour plus de princesse qui ne se laissent pas faire… Je vous conseille Princesse Puncheuse !