La franchise Alien est enfin de retour au cinéma pour le plus grand bonheur des fans…ou pas. 7ème opus de la saga, Alien Romulus vient essayer de faire mieux que ses deux prédécesseurs mais en vain.
Passation de pouvoir entre Scott et Alvarez
Alien, c’est comme Star Wars. Une licence qui n’a pas réussi à sortir une oeuvre convenable depuis belle lurette. Le premier opus a été conçu par Ridley Scott en 1979 et la franchise compte maintenant 7 épisodes. Malheureusement, hormis le second opus de James Cameron, aucun autre épisode n’a vraiment conquis son public. Encore pire quand les épisodes Prometheus et Covenant ont été repris par le créateur de la saga lui-même.
Alors oui, il y a eu une Zumba récente comme quoi les deux derniers opus d’Alien n’avait pas été compris à leur époque. Non non, c’étaient bien médiocre et Romulus participe à cette misère créative. Là où Prometheus et Covenant tentaient de nous expliquer les origines du xénormorphe, Alien Romulus est un véritable épisode de la saga s’insérant entre le premier et le second opus. À la base, Ridley Scott devait poursuivre ses prequels avec Alien Awakening mais suite au rachat de la Fox par Disney ainsi qu’aux mauvaises critiques/chiffres box offices, ses plans ont changé et le flambeau a été donné à Fede Alvarez pour concevoir un nouveau film.
Pour rappel Fede Alvarez est le réalisateur Uruguayen a qui l’on doit les films d’horreur Don’t Breathe mais également le remake bien gore d’Evil Dead de Sam Raimi. Il a également participé à l’écriture du dernier Massacre à la Tronçonneuse. Vous l’aurez compris, le monsieur n’est pas un manchot dans ce domaine et tout laisser à penser qu’il saurait remettre les xénomorphes sur le devant de la scène. Si seulement…
Incohérences ? Es-tu là ?
Dans Alien Romulus, nous suivons un groupe d’adolescent qui se rend sur la station Romulus afin d’y dérober les chambres de stases pour rejoindre une autre colonie et y vivre plus paisiblement. Malheureusement pour eux, la station n’est pas complètement abandonnée…
Pour les plus grands fans de la licence, vous y verrez certainement des similitudes avec le jeu Alien Isolation, d’ailleurs les références aux autres épisodes de la saga ne s’arrêtent pas là. Très vite on voit du Weyland-Yutani, des androïdes et tout ce qui fait Alien.
Premier problème lorsque qu’Alien Romulus démarre, la technologie. Ok, on veut bien qu’il y ait un côté rétro mais pourquoi leurs ordinateurs sont dignes de minitel et que mon Apple Watch semble plus futuriste que les leurs ? Les caméras filment comme des webcam des années 2000, c’est à se demander si on peut vraiment voyager dans l’espace. On est en 2142 ouuuuu ? Second bémol qui nous saute très vite aux yeux. Rain, l’héroïne, travaille à la mine afin de pouvoir quitter cette colonie pour aller sur Yvarga. Une colonie où il fait bon vivre apparemment, ne m’en demandez pas plus, on ne sait même pas pourquoi c’est bien là-bas. Sauf que Rain se fait recaler car le système d’heures a augmenté et elle doit encore bosser 5-6 ans pour accéder à Yvarga.
Un de ses potes mineurs la contacte en lui expliquant qu’il a un plan avec une station abandonnée. Déjà on rigole, donc sur toute la colonie, il y a uniquement cette pauvre bande de mineurs qui la repère ? Mais le plus fort, c’est qu’en 2-3 pas ils sont dans un vaisseau et quittent la colonie sans aucune demande d’autorisation. C’est à se demander pourquoi Rain avait besoin de charbonner autant si elle pouvait partir quand bon lui semble.
Bienvenue à la station Alien Romulus…ou pas
La bande de joyeux lurons s’invitent sur la station Romulus qui s’avère d’ailleurs être une double station Romulus-Remus. Bien évidemment, le côté Remus ne sera jamais exploité dans le film. Un détail me choque, il y a absolument 0 cadavre, trace de sang, rien de chez rien. Pourtant, on comprend vite qu’un drame a eu lieu quand on voit les restes d’un Android sur le sol avec un énorme trou dans la station. D’ailleurs on se demande comment elle est toujours en orbite avec un aussi gros trou, m’enfin… Dans le film, il n’y aucune exploration, on parle d’une giga station, celle-ci se limite à une salle principale, deux couloirs et un congélateur Picard avec des facehuggers.
Vers la fin on découvre également une espèce de sous-sol mais vraiment, rien de bien original ainsi qu’un labo. En plus, vu que le film se passe à 100% dans le noir, on ne voit vraiment rien du décor. Comme si c’était pour maquiller l’immense pauvreté de ce dernier. Sans parler du manque cruel de violence graphique comme dit plus haut. La station Romulus aurait pu être un personnage à part entière comme dans Dead Space avec le vaisseau USG Ishimura, hélas celle-ci n’a eu droit à aucune identité ni même visage.
On se retrouve à suivre des personnages dont on ne sait rien et qu’on a pas franchement envie de connaître dans un univers tout aussi anecdotique. C’est dommage, surtout quand on se nomme Alien…
Dans Alien romulus, oubliez le gore et l’horreur, juste oubliez ce film
L’un des éléments qui m’a fait voir Alien Romulus est le choix du réalisateur. J’avais foi en Alvarez pour nous pondre un Alien bien gore bien horrifique, et ben noooon. Déjà que l’histoire ne va nulle part, que la bande d’adolescents que l’on suit est complètement idiote, on espère au moins avoir droit à des morts gores. On a tous ce petit plaisir sadique en regardant un film du genre. Rien du tout, Deadpool 3 est plus gore qu’Alien pour vous dire…
Alvarez tente de nous placer quelques jumpscare ici et là, mais franchement, on ne ressent jamais vraiment de tension. Il y a uniquement le début, quand une armée de facehugger s’attaque aux ados, et l’apparition du premier xénomorphe qui sont des séquences intéressantes. Puis après on rompiche. Surtout que le film prend énormément de temps avant de nous montrer un premier facehugger. On prend notre mal en patience sans être jamais récompensé.
Oui, il y a des réfs à Alien 1, 2 voire même au 3 ou 4 mais vraiment, on a l’impression que c’est l’acte désespéré d’un réalisateur sans idée. Comme s’il essayait de nous faire reproduire le meme de DiCaprio sur chacune des références qu’il a réussi à placer. Alien Romulus n’est ni un bon Alien ni un bon film d’horreur. C’est juste un pauvre film de science-fiction qui s’est perdu dans l’espace. À croire qu’il faut définitivement débrancher le xénomorphe et le laisser dans les tréfonds de la galaxie, à tout jamais. Ou alors complètement rebooter la saga et repartir sur une toute nouvelle base.