SPRIGGAN a acquis le statut de classique dans le manga d’aventure archéologique ! Voici mon avis sur les tomes 1 et 2 de la Perfect Edition !
SPRIGGAN, tomes 1 et 2 – Perfect Edition
Pour le retour de SPRIGGAN en Francophonie, les éditions Panini Manga ont fait les choses en grand. En se basant sur l’édition Deluxe japonaise (8 tomes), l’éditeur nous propose de beaux ouvrages. Grand format 15×21, plus de 300 pages, avec toutes les pages couleurs et un poster et un marque-page dans chaque volume. On notera également la présence d’une galerie d’illustrations en fin du tome 2.
La série avait déjà édité en France, sous le titre STRIKER chez Glénat. Malheureusement, la publication n’arriva jamais à son terme.
À la fin du XXe siècle, une tablette portant un message en hébreu ancien est découverte dans les profondeurs marines. On peut y lire les mots suivants…
« À vous, âmes bienveillantes… Nous vous adressons un message. Sur cette planète existaient différentes civilisations. Mais elles sont sur le point de disparaître. En cause, les limites de notre espèce, les guerres nées des différences entre les peuples, engendrant ruine et désolation… Nous prions pour que vous ayez un avenir. Aux quatre coins du monde, nous vous laissons les fragments de nos multiples civilisations. Or, si vous n’êtes pas aptes à recevoir cet héritage, puisse-t-il être scellé afin qu’il ne tombe aux mains de ceux qui l’utiliseraient pour nuire. Vous ne devez pas suivre le même destin que nous. »
L’humanité prendra-t-elle en compte cet avertissement ?
Peut-être connaissez vous déjà le titre grâce aux adaptations animées. Un premier film, réalisé par Katsuhiro Otomo lui-même a vu le jour en 1998. Et depuis 2022, une série signée David Production est disponible sur Netflix. Les deux premiers tomes sont adaptés dans les 4 premiers épisodes.
Indiana Jones et Lara Croft n’ont qu’à bien se tenir : voici Yu Ominae !
SPRIGGAN prend place dans un univers futuriste, où l’humanité s’est enfoncée dans ses vices. En toile de fond, un conflit mondial hérité de la Guerre Froide semble se profiler. Outre les différents pays, ce sont des organisations qui s’opposent : L’armée des machines, les Spetsnaz, le KGB, la CIA et surtout l’ARCAM ! Chacune voulant s’approprier les OOPART.
Ces « Out Of Place ARTifact » sont utilisés pour expliquer certaines avancées des civilisations précolombiennes, ou même des « miracles » bibliques. Des éléments mystiques, fantastiques, et des théories comme celle des Anciens Astronautes s’imbriquent alors dans le contexte. C’est intrigant mais parfois assez complexe, l’oeuvre s’en retrouve alors assez bavarde.
Univers : 4,5/5
Pour ce qui est de son histoire, SPRIGGAN s’articule autour de plusieurs missions auto-conclusives. Cela permet au titre de conserver un rythme effréné et de nous garder captif de sa lecture. Le contrecoup, c’est qu’il n’y a pas de fil rouge pour lier l’ensemble pour le moment. Je trouve cela dommage, on est pris dans la lecture mais on n’a pas ce besoin d’avoir la suite.
Un masque de pierre aztèque maudit (JJBA ?!), l’Arche de Noé, Sodome et Gommorhe, un Berserker extraterrestre ou encore un dispositif permettant de contrôler les éruptions… Ces différentes aventures offrent une bonne vue d’ensemble de toutes les affaires dans lesquels les SPRIGGAN peuvent être impliqués ! Le schéma peut cependant sembler redondant.
Scénario : 3,5/5
La dernière recrue de l’ARCAM est aussi la plus prometteuses : Le SPRIGGAN Yu Ominae ! Certes, le fait qu’un lycéen de 17 ans soit agent de terrain pour une organisation internationale est invraisemblable. Cependant, la construction du personnage, à travers ses missions et son quotidien scolaire font qu’on finit par y croire. En résulte un portrait complexe !
Même s’il est totalement indépendant, notre « Fée des Ruines » s’entoure de personnages de confiance. On peut citer le docteur Meyzel, mais aussi les soeurs Sasahara ou le Spriggan Jean Jacquemonde. Mais la galerie est plus large encore, avec Yoshino Somei, Rie Yamabishi ou le colonel McDougal. Évidemment, difficile d’offrir un développement correct à tout le monde.
Personnages : 3,5/5
En tant que shonen des années 90, SPRIGGAN se présente avec un style graphique old-school. Et il n’a pas spécialement à pâlir face à ce qui se faisait de mieux à l’époque : Akira, Gunnm et j’en passe ! Le travail de Ryouji Minagawa est précis, notamment dans les détails technologiques ou les effets visuels. Il retranscrit également très bien les émotions qui animent les personnages.
Par ailleurs, le dessinateur nous offre de beaux décors. Des temples aztèques, des jungles denses mais aussi des cadres plus urbains et actuels : le lycée, les laboratoires militaires secrets. Mais ce qui reste en mémoire, ce sont les scènes de combats impressionnantes de dynamisme et percutantes. On sent encore une fois l’influence de Katsuhiro Otomo.
Visuels : 4,5/5
SPRIGGAN, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- L’univers construit autour des civilisations antiques.
- Le rythme cadencé du récit.
- Le personnage de Yu Ominae.
- Le trait old-school mais tellement complet.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- L’absence de fil rouge au long cours.