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Critique : isekai et Dragon Ball, Top ou Flop ?

  • Lu' 
Dragon Ball, Yamcha, Comment je me suis réincarné en Yamcha, Akira Toriyama, isekai, Gokû, Vegeta, Bulma, Kame Sennin, Glénat

Bien qu’il se soit fait discret depuis sa sortie, le spin-off « Comment je me suis réincarné en Yamcha », reprend les codes de l’isekai pour changer le destin du « personnage le plus à plaindre de l’oeuvre » grâce à un jeune lycéen et c’est appréciable pour ce que ça vaut !

L’univers de Dragon Ball fusionne avec l’isekai dans « Comment je me suis réincarné en Yamcha ». Dragon Garow Lee a dessiné ce spin-off de trois chapitres, Glénat l’a édité, il est sorti en 2019 dans l’Hexagone.

Imaginez : vous êtes un étudiant japonais fan de Dragon Ball, vous sortez de cours et rentrez chez vous mais d’un coup flash noir. En ouvrant les yeux, vous vous retrouvez au beau milieu d’un terrain, parsemé de champignons géants. Un miroir se présente à vous et vous montre que vous êtes dans l’univers de Gokû et ses amis. Mais vous y incarnez Yamcha. Avec vos connaissances de l’oeuvre, vous avez désormais qu’un seul objectif : devenir le plus fort des terriens dans la peau du maillon faible de la team Z.

© Glénat / Akira Toriyama / Dragon Garow Lee

Un mélange bien pensé

Déjà, il faut souligner que le spin-off ne dure que 130 pages, vous en conviendrez, mais on ne va pas le juger de la même manière qu’on critiquerait une œuvre dans son entièreté. Le scénario n’a pas le temps de se développer, même si l’oeuvre place un twist final vraiment croustillant et drôle…

L’idée est intéressante et originale : très peu de grandes licences se sont essayées à l’isekai, le temps d’un hors-série. Voir que la « Dragon Ball Room » (NDLR : c’est une section interdépartementale de la Shueisha qui s’occupe de soutenir et développer l’œuvre de Toriyama) s’est investie dans ce sous-genre, en sortant un spin-off sur Yamcha qui plus est, c’est plaisant. Votre lecture vous fait comprendre à quel point le personnage est critiqué par la communauté. Yamcha est même décrit comme « le plus à plaindre de l’œuvre » dans le synopsis du manga édité par Glénat. De son côté, l’auteur en joue à travers la déception du lycéen quand il remarque qu’il ne voyage pas dans l’enveloppe corporelle du prince des Saiyans ou du héros de Dragon Ball, qu’on aurait d’ailleurs tous voulu incarner si possible, pour balancer nos meilleurs Kamé-Hamé-Ha sur des Aliens intergalactiques, pour le « fun ».

Le lycéen, le vrai héros

Les codes de l’isekai sont respectés : le protagoniste se retrouve accidentellement dans un autre monde, avec des règles inédites. L’étudiant se réincarne et acquiert des pouvoirs exceptionnels, bien qu’il était simplement un lycéen avant ça. Utiliser l’isekai pour réécrire le destin du comique de service attise forcément la curiosité. C’est logique, mais changer l’avenir de Gokû n’aurait pas de sens. En revanche, Yamcha prend enfin les choses en main, notamment dans ses affrontements.

Le lycéen nous représente, nous, les lecteurs, et ses réflexions sont les mêmes que les nôtres. C’est vraiment bien pensé : il est dégoûté d’incarner Yamcha. Il sait qu’il se doit de draguer Bulma, auquel cas Vegeta s’en chargera dans le futur. Il ne tarde pas à accompagner Gokû et Krillin dans leur entraînement avec Kame Sennin. Bref, il se fixe aussi l’objectif de devenir meilleur et de partir d’en bas pour arriver en haut et combattre aux côtés des meilleurs, sans mourir dans son combat contre les extraterrestres déployés par Nappa au début de Z.

Le coup de crayon du dessinateur

Avec des dessins proches de ceux de Toriyama, le dessinateur montre clairement son respect pour l’œuvre originale. À tel point qu’on peine à remarquer, au premier coup d’œil, que Toriyama n’a pas dessiné le spin-off lui-même.

© Glénat / Akira Toriyama / Dragon Garow Lee

Du fan service, en veux-tu, en voilà

Le spin-off a clairement été conçu pour plaire aux fans : forcément, une trame différente de l’œuvre de base, ça plait aux passionnés. Les clins d’œil et les affrontements improbables viennent pimenter l’histoire, comme lorsqu’on entend Gokû compter sur l’aide de Yamcha pour sauver la Terre. Ces trois chapitres sont donc une succession de scènes marquantes que Yamcha modifie, de manière prévisible. D’ailleurs, les deux twists de fin sont marrants, surtout le dernier.

Bref, si vous appréciez Dragon Ball, lisez Comment je me suis réincarné en Yamcha. Pas besoin d’être fan du genre pour apprécier la recette si vous aimez l’univers, et inversement si les isekai vous branchent.

Et si vous voulez lire toujours plus de critiques sur Gaak, voici celle sur le tome 1 de KAGURABACHI !