Pour cette review, on part du côté de La Réunion et on découvre ses légendes ! Voici mon avis sur le manga horrifique LOM-KOK !
LOM-KOK, one shot !
Les éditions Omaké Books nous proposent une nouvelle création française après Mukai ! Cette fois, c’est Fénix, que certains connaissent peut-être déjà pour sa série Géko (Des Bulles dans l’Océan). Difficile de passer à côté de cette couverture aux nuances de rouge magnétique. Et le titre, en créole réunionnais, attise encore un peu plus la curiosité pour un lectorat métropolitain ! Pour ce qui est de l’objet livre en lui-même, la copie que nous livre Omaké est de belle qualité, tant dans l’impression que dans la qualité du papier.
En 1988, l’île de la Réunion connaît une véritable psychose face à la potentielle existence de « L’Homme coq », une créature indicible semant la terreur dans l’esprit des gens.
Une trentaine d’années plus tard, la bête semble être de retour…
Marie, une femme ayant été traumatisée étant jeune par ces évènements, y voit une occasion de traquer la créature afin d’affronter ses démons.
Pas de Rooster Fighter, ni de Coq de Combat…
Juste un homme-coq ultra-violent !
LOM-KOK s’inspire de la légende réunionnaise du même nom, elle-même tirée d’un fait divers ayant eu lieu en 1988, à l’Ouest de la Réunion. De ce que l’on en sait, il s’agissait d’un homme portant un masque de coq qui interpellait les enfants pour leur demander s’ils avaient son livre qu’on lui aurait volé : « Le Petit Albert ».
Dans le manga, on retrouve tous les éléments de ce mythe, et c’est particulièrement réussi ! J’ai adoré découvrir cette légende, et avec elle, une partie de la culture réunionnaise, avec les combats de coq ! Mais l’auteur ne se limite pas à ça et construit son univers avec des concepts qui lui sont propres (même si certains restent nébuleux)
Univers : 3,5/5
Pour ce qui est de l’intrigue, LOM-KOK nous livre un récit entre enquête et introspection de sa protagoniste. En même temps que le mystère de l’homme coq se dévoile, c’est le passé et les traumatismes de Marie que l’on découvre. Et, en toile de fond, Fénix nous laisse entrevoir un univers plus vaste, plus mystique encore avec la mention du « voile de la réalité ».
Mon plus gros regret, c’est que plusieurs questions restent en suspens. De même, certains concepts manquent de clarté. J’y vois cependant une porte d’entrée pour les nouvelles oeuvres dans ce qui semble se présenter comme une anthologie façon American Horror Story : deux autres one-shots seraient prévus !
Scénario : 3,5/5
Ce qui m’a le moins convaincu dans LOM-KOK, ce sont ses personnages. C’est difficile, compte tenu du format one-shot, de proposer un traitement approfondi, de créer un lien d’affection entre le protagoniste et le lecteur. Ici, j’ai trouvé que ce qui permettait de s’attacher à Marie venait trop tard dans la lecture.
Peut-être aurait-il fallu délayer ces éléments dans l’intrigue pour créer plus d’attente chez le lecteur, et donc que l’on s’investisse davantage. C’est d’autant plus dommage que Marie avait des choses intéressantes à raconter ! Il va de soi que les personnages secondaires sont encore moins développés, mention spéciale pour l’énigmatique Prigerson.
Personnages : 3/5
En ce qui concerne les visuels, LOM-KOK nous propose des visuels qui se situent à mi-chemin entre la BD franco-belge et le manga. Le style est détaillé, mais il reste encore assez maladroit. L’anatomie est parfois approximative, les expressions peuvent manquer de finesse cependant, cela reste remarquable pour un premier tome !
Et c’est notamment grâce à son découpage et les mises en scène qu’il propose que Fenix parvient à nous convaincre Les décors hallucinés, déformés et l’atmosphère cauchemardesques sont le plus gros atout du titre à mon sens. L’auteur se débrouille vraiment bien quand il s’agit de construire une ambiance horrifique !
Dessin : 3/5
LOM-KOK, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- La mise en lumière d’une légende réunionnaise.
- L’atmosphère horrifique du titre.
- Les visuels hallucinés et cauchemardesques.
- Le rythme effréné et les rebondissements tortueux.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Le manque d’aboutissement, dans les dessins et l’intrigue.
- La construction de la protagoniste Marie, à laquelle on peine à s’attacher.