Baltzar, la guerre dans le sang sera donc le troisième Trésor que je vous sortirai de mon coffre.
Meian, qui publie la série, avait présenté les tomes 1 et 2 en exclusivité pour Japan Expo. Ils seront disponibles en librairie le 8 août prochain. (La sortie initiale prévue le 18 juillet a été repoussée).
Bernd Baltzar pour vous servir!
Présentation
Baltzar, la guerre dans le sang est donc un seinen manga de Nakajima Michitsune. Sa prépublication a commencé en 2011 dans le Monthly Comic @Bunch de Shinchôsha.
Pour ce qui est de la publication japonaise, 11 tomes sont déjà sortis!
Je vous mets un petit synopsis dès maintenant pour ceux qui ne voudraient aucun spoil.
Le commandant Baltzar est envoyé par l’Empire (Weißen) dans une école militaire du Baselland, un pays allié. Sa mission est de mener la réforme du système militaire de ce pays afin de combler leur retard flagrant. Mais il se retrouve un peu perdu face à des instructeurs et des élèves qui se sont depuis longtemps habitué à la paix. Dans cette période de transition entre la paix et la guerre, ils vont devoir affronter leur destin.
Source: meian-editions
Les couvertures de Baltzar
Ce sont les couvertures de l’édition japonaise. Elles sont parlantes; on sait de suite de quoi il sera question. Et personnellement je trouve les couleurs magnifiques.
Qu’en pense le Nain?
Eh bien… Pour tout vous dire, ce fut une agréable surprise! Je n’avais jamais entendu parler de ce titre avant que Meian ne l’édite, et je suis vraiment content qu’ils proposent ce titre.
Allons donc un peu plus loin dans la “critique” de ce premier tome! Evidemment, pour ceux qui veulent garder toute la surprise de ce tome 1, ne lisez pas ce qui va suivre!
Un cadre bien défini, riche de détails et de précisions!
Ce qui m’a frappé dès le début de Baltzar, c’est cet univers. Tout d’abord, il est relativement unique. Et ensuite, c’est beau quoi! C’est hyper détaillé, hyper réaliste, très impressionnant.
On a d’ailleurs un peu de peine à croire qu’on va parler de guerre (si ce n’est grâce aux uniformes).
On suit donc le personnage de Bernd Balthzar, envoyé en Baselland pour prendre en main l’armée du pays!
Une mission pour le moins complexe!
Ce pourrait être chose simple pour ce stratège de génie que semble être Bernd. Pourtant la situation du Baselland va lui donner du fil à retordre!
Tout d’abord les hommes… Il n’y a pas d’armée réelle au Baselland. La plupart ne sont que des recrues et bien souvent… N’ont aucune notion pratique concernant la manipulation des armes à feu!
Ensuite, ce pays est au point mort en terme de technologies militaires:
Ils utilisent des mousquets, des armes lentes et peu précises, reléguées au rang d’antiquité à l’époque où se déroule notre histoire!
Mais ce n’est pas la seule pratique “antique” du Baselland, l’enseignement y est aussi très archaïque:
Oui oui, vous l’aurez compris, les châtiments corporels sont en vigueur au Baselland. Et vous imaginez bien que ce n’est pas la meilleure stratégie pour parvenir à mettre sur pieds une armée efficace.
Et en plus de ça… La masse populaire vivant au Baselland a une sainte horreur des armes.
Pour Bernd les facteurs à prendre en compte sont donc multiples! Militariser le pays et remettre de l’ordre dans l’enseignement des pratiques militaires, le tout en tenant compte des potentielles révoltes populaires. Autant de thèmes abordés dès ce premier tome qui promettent d’être très intéressants!
Une histoire qui nous en apprend
Bien que l’histoire se déroule dans un monde fictif, l’ancrage au réel est perceptible. A travers les noms des personnages d’abord, mais surtout à travers l’utilisation des armes. En voici un exemple:
En suivant les directives énoncées, on a vraiment l’impression que nous aussi, lecteurs, pourrions charger un tel canon!
Et c’est un point intéressant de Baltzar. En effet, le personnage de Bernd Baltzar n’est clairement pas celui auquel le lecteur s’identifie. Non, le lecteur s’identifie plutôt aux recrues, aux élèves de Baltzar. Ceci permet de mettre en relief le personnage, son expérience et son génie.
Au final, c’est comme si Bern Baltzar était l’auteur, et nous les recrues. Il nous emmène dans son monde, nous apprend ce qu’il sait.
D’ailleurs autre enseignement de l’histoire, les stratégies militaires! Dans ce premier tome on peut voir Bernd mettre en place une stratégie en temps réel. Là encore, le point de vue des recrues permet au commandant d’expliquer ces stratégies clairement.
Les atouts de Baltzar!
Pour moi, un des atouts principaux de l’oeuvre, c’est son dessin! Il est puissant, détaillé, expressif. En voici un exemple parmi d’autres:
On entendrait presque la détonation du canon lors du tir! J’ai trouvé cela vraiment génial, en plus d’être hyper immersif.
Et l’autre point non négligeable que j’aimerais mentionner, c’est la documentation de l’oeuvre. D’ailleurs, l’auteur nous gratifie, en fin de volume de quelques notions, informations qu’il a incluses dans l’histoire sans les détailler. Probablement pour ne pas surcharger le récit. Pour ma part c’est quelque chose dont je suis assez friand, et je remercie Meian d’avoir laissé ces quelques pages en fin de volume.
Le mot de la fin!
En résumé, ce tome 1 de Baltzar, la guerre dans le sang est un tome qui nous présente la situation. Mais qui fait bien plus que cela puisque, déjà, il nous apprend des choses! Ce qui laisse présager de bonnes choses quant à la suite (si elle continue sur cette lancée évidemment).
Les thèmes qui y sont abordés sont intéressants, et, je trouve, originaux. Aussi bien dans ce qu’ils sont que dans la manière dont ils sont traités. Les différences de classe sociale, la militarisation, la guerre en elle-même. On a même un aperçu de ce qui devrait être la lutte pour le pouvoir.
Ce tome 1 est dense, mais reste un plaisir à lire! Je le conseillerai à tous les curieux, ceux qui aiment apprendre des choses.
Voilà pour ce Trésor tout droit sorti de mon coffre. On se retrouve très bientôt je l’espère pour une autre perle!
© by NAKAJIMA Michitsune / Shinchôsha