Après un petit moment, je reprends ma lecture de Shy avec le tome 5! Amalarilk passe à l’action, enfin un tournant scénaristique majeur?
Le Japon à l’honneur pour ce tome 5!
Pour ce nouveau tome, je dois avouer que j’ai beaucoup apprécié la symbolique de la couverture. Déjà, si vous ne l’avez pas remarqué, il y a ce cercle orange en arrière-plan qui rappelle évidemment le drapeau du Japon. Ensuite, il y a la dualité entre les deux personnages en couverture. Ai Tennōji, porte un kimono traditionnel, qui à mon sens symbolise le Japon traditionnel, l’ancrage culturel et historique du pays. À l’inverse, Teru Momijiyama revêt son costume de super-héros, son bracelet de métamorphose; que j’associe cette fois au Japon innovant, et à la technologie de pointe si caractéristique du pays du Soleil Levant.
Finalement, je trouve que cette couverture représente pleinement le Japon. Les deux personnages, dos à dos, sont comme deux faces d’une même pièce: la tradition et l’innovation. Et pour montrer que ces deux visions ne s’opposent pas mais se complètent, la symbolique du dos à dos est forte. Chacun protège les arrières de l’autre.
Vous l’aurez compris, je suis vraiment ravi que les éditions Kana aient gardé la couverture de l’édition japonaise!
Notre Monde aura besoin d’elle!
Pour quelle raison la mystérieuse Ai Tennōji s’est-elle enfuie de chez elle?
Pendant qu’elle fait la connaissance de Teru et d’Iko, Amalarilk, de son côté, se met en marche pour une nouvelle attaque. La situation est dramatique, et l’état d’urgence est activé à l’échelle mondiale pour les héros.
Avant de commencer cette review du tome 5, petit disclaimer: Ne lisez pas à la suite si vous n’êtes pas à jour!
Cependant, je vous invite à lire les précédents articles si ça n’est pas déjà fait:
Shy: nouveau défi pour l’héroïne!
Le tome 4 de Shy se terminait sur l’introduction d’un nouveau personnage: Ai Tennōji. Très mystérieux, le personnage ne tarde pourtant pas à se dévoiler et à se présenter. Elle est en fait une shinobi. Oui oui. J’avoue que cela m’a surpris. Dans un monde où les super-héros sont les étendards et protecteurs de la nation, je ne m’attendais pas à trouver ces figures emblématiques du Japon. D’autant plus qu’ils se placent comme une sorte d’alternative aux super-héros, utilisant la même source de pouvoir mais d’une manière différente.
Néanmoins, l’idée reste intéressante. Elle permet d’étendre l’univers de l’oeuvre, en incorporant des éléments atypiques et donne ainsi une identité plus complexe à l’oeuvre. On sort du récit classique super-héroïque.
D’autant plus que Bukimi Miki ne se contente pas d’introduire vaguement le concept. Non. Elle crée une histoire, et même une intrigue à ces shinobis nouveaux-venus! Et elle les lie également à l’intrigue principale en plaçant Amalarilk comme ennemi commun. Un peu déstabilisant donc, mais finalement pas déplaisant! À voir comment cela évoluera, je n’aimerais pas que l’autrice se perde en étant trop ambitieux.
Univers: 4/5
En ce qui concerne l’histoire de ce tome, elle se divise en deux parties. La première introduit Ai Tennōji et le concept des shinobis donc. Et la seconde revient à l’intrigue développée dans les 4 premiers tomes. On retrouve ainsi Amalarilk, qui passe à la vitesse supérieure en s’attaquant à la ville de Tokyo dans son entièreté. Et pour contrer la menace… C’est à Shy qu’Unilord décide de confier la tête des opérations! Il faut dire que c’est la plus à même de résoudre cette situation de crise: elle connaît Tokyo et elle a déjà affronté Amalarilk.
C’est donc une nouvelle épreuve pour la timide Teru. D’abord réticente à l’idée de devenir le leader, cette dernière prend ses responsabilités et endosse son rôle avec bravoure. Elle recrute alors ses troupes afin de préparer le futur conflit: Avengers… ASSEMBLE! L’air de rien, notre héroïne a bien évolué depuis ses débuts!
Scénario: 4/5
En revanche, là où ce tome de Shy m’a un peu laissé sur ma faim, c’est dans la gestion du récit. Autant le tome 4 avait un rythme très soutenu et explosait de partout, autant ce tome 5 était bien plus poussif… Alors oui, j’ai bien conscience que c’est un tome d’introduction pour un nouvel arc; et que cela nécessite de poser les bases pour la suite. Mais tout de même. J’aurais aimé au moins une confrontation, même très courte pour donner un peu de dynamisme au récit. Là on a tout de même beaucoup de passage de dialogue.
Bien sûr, tout n’est pas à jeter dans ce tome. La tension générée dans l’arc est bien utilisée, et prépare la suite à merveille. On sent que la situation est critique, que des personnes sont en danger et que la mort guette en embuscade. Le fait que les héros se séparent en deux équipes contribuent également à l’intrigue. S’ils se séparent, c’est qu’il y aura probablement besoin d’une équipe de secours.
Intrigue et tension: 3/5
Pour finir sur une note positive, voire très positive… Parlons du dessin! J’avoue que je n’ai pas grand chose à redire. Encore une fois, Bukimi Miki nous montre l’étendue de son talent en ce qui concerne la retranscription des émotions de ses personnages. Mais pas que. Elle nous fait à nouveau la démonstration de son audace avec des compositions inspirées, cette fois en allant bien plus loin dans les aplats de noir.
Ce choix vient accentuer la tension dramatique de ce tome et donner une atmosphère noire et inquiétante. J’ai hâte de voir jusqu’où ira l’autrice dans le prochain tome.
Dessin: 5/5
Shy, en résumé:
Shy est une oeuvre que j’apprécie particulièrement, notamment parce qu’elle propose quelque chose d’assez frais dans les oeuvres super-héroïques. Si jusque là, c’était plutôt sur l’approche du super-héros que l’oeuvre se démarquait, cette fois c’est plutôt dans l’univers proposé. Avec l’introduction de Ai Tennōji, c’est une toute nouvelle fenêtre qui s’ouvre. Avec les shinobis, on découvre finalement des héros alternatifs! J’ai trouvé l’idée assez intéressante, reste à voir comment elle sera développée par la suite.
En ce qui concerne l’histoire de ce tome 5; je retiendrais surtout l’évolution impressionnante de Teru qui accepte d’assumer le rôle de leader pour lutter contre la nouvelle offensive de Amalarilk. Mais je dois dire que je suis resté sur ma faim concernant le reste. Ce tome introduit un nouvel arc et fait progresser l’intrigue globale mais… Je ne sais pas, il manque quelque chose. La tension est là, mais le rythme est un peu lent par rapport à ce qu’on avait pu découvrir dans le tome 4.
Pour le dessin… Je n’ai rien à dire. C’est toujours aussi beau. Je salue encore une fois le talent de Bukimi Miki pour représenter les émotions de ses personnages; mais aussi pour proposer des mises en scènes audacieuse et très inspirée!
Je suis curieux de voir comment « explosera » le tome 6! Avec une telle préparation, j’espère que ce sera grandiose!