Les éditions Doki-doki ont décidé d’attaquer la rentrée sous le sigle du suspense et de l’horreur. Strange Fruit est-il la pépite horrifique de la rentrée ?
Strange Fruit, qu’est-ce donc ?
Sorti de l’imaginaire d’Asada Atsushi et mis en dessin par Ishikawa Tatsuru. Ces deux noms ne vous disent probablement rien car Strange Fruit est, à ce jour, leur unique réalisation. Paru en 2015 auprès de l’éditeur Kadokawa Shoten, la série est terminée et dénombre 4 tomes. L’éditeur français a décidé de sortir les 2 premiers volumes dès le 21 Août, le tome 3 est déjà prévu pour le 2 Octobre.
Mais sinon, ça parle de quoi Strange Fruit ? Le synopsis immédiatement.
Dans cette petite ville pleine de secrets, elles sont les fruits du cauchemar du passé… Après des années d’absence, Tsubaki revient à Jûmonji, sa ville natale, pour y poursuivre ses études. Tout à sa joie de retrouver ses amies d’enfance, Mika et Moeko, elle semble pleine de vie et insouciante. Pourtant Tsubaki garde en elle un indicible secret… Ses incessants cauchemars sont-ils liés à une affaire sortie de la mémoire collective qui avait pourtant défrayé la chronique il y a 10 ans ? Celle de la disparition inexpliquée d’une toute jeune fille. Cité en apparence paisible, Jûmonji cache en réalité bien des mystères, dans lesquels nos héroïnes vont inexorablement s’enliser…
Alors ce manga thriller horreur, on se fait dessus ?
Personnellement, au début je n’étais pas du tout hypé par cette œuvre, mais j’aime bien les récits d’horreur quand même. Donc naturellement, je me suis laissé tenter par les 2 premiers tomes sans trop savoir dans quoi je m’aventurais.
Le manga commence directement avec ce qui semble être l’intrigue principal, un meurtre accidentel. Nous retrouvons la jeune Tsubaki qui rentre dans sa ville de Jûmonji. Ouais, moi aussi au début j’ai pensé au jeu de Chris Van Allsburg au vu du nom de la ville.
Nous retrouvons donc les amies d’enfance de Tsubaki, Mika et Moeko ainsi que leur entourage. Assez vite, la tension monte petit à petit quand Tsubaki enquête sur le rêve qu’elle fait chaque nuit dans lequel ses amies et elle semble avoir « tué » une de leur camarade. Ses amies en question agiront de la manière la plus bizarre à chacune de ses questions et nous mettrons nous, lecteur, dans l’incompréhension de la situation. Nous savons que quelque chose d’étrange est arrivé.
Mika est un garçon-manqué, du genre rentre dedans et peur de rien. Moeko est bien plus réfléchie et calme. Tsubaki est un mix des deux on va dire. Nous avons également Kei Takahara, figurine masculine de la bande qui enquête sur la ville et ma petite préférée, Mayo Gondô, la fille du nouveau « propriétaire » de la ville. Une fille extravertie au possible qui en pince pour Tsubaki. D’ailleurs, lors de leur première rencontre, celle-ci la « lèche » littéralement. Il y a également l’inspecteur Kusano fraîchement débarqué à Jûmonji.
Mes parties préférées ont été naturellement les passages horrifiques, et pour le coup, je dois dire qu’Ishikawa Tatsuru est pas mal du tout dans ce registre. Lorsque le « fantôme » des rêves de Tsubaki prend vie, il y a de quoi être surpris. Je retiens une certaine double page que j’ai vraiment trouvé excellente.
2 Tomes hélas pas si raccord
Le gros souci que j’ai eu avec Strange Fruit, ben c’est le tome 2. À la fin du tome 1, il y a un climax qui nous crie « bah va lire le tome 2 bon sang ! ». Ce que j’ai naturellement fait et là… DE-CEP-TION totale. Ce n’est pas le tome 2 dans son intégralité qui m’a déplu, mais plutôt à partir du chapitre 7 pour être plus précis. Soit environ la moitié du tome. Vous voyez tout ce que je vous ai dit plus haut concernant le tome 1 ? Bah vous pouvez limite tout oublier. J’abuse, les personnages restent les mêmes…pas vraiment en fait. Le design de certains personnages change, Mika passe de blanche-brune à bronzée et blonde par exemple.
C’est étrange à dire, mais on sent que le chapitre 7 signe un changement dans le manga. Nous passons d’un récit thriller horrifique à limite du récit d’espionnage sous fond d’expérience scientifique. Alors, peut-être que l’éditeur de Strange Fruit a ordonné un changement de ton pour mieux convenir aux lecteurs ?
Hélas, ce changement est tellement drastique que j’ai eu l’impression de lire autre chose. Plus aucune scène d’horreur dans ce tome 2 et les interventions du fantôme plus du tout flippantes. On part sur un délire de complot gouvernemental qui nous sort de l’horreur.
Verdict, Strange Fruit, on court lire quand même ?
Mon sentiment est mitigé, autant j’ai beaucoup aimé ce premier tome. L’ambiance était franchement cool, avec une sorte de brouillard étrange la nuit, certains personnages au courant des mystères de la ville contrairement à l’héroïne. Des apparitions bien flippantes et des tensions très sympathiques.
Mais la hype retombe trop fortement à partir du chapitre 7 du tome 2. La peur disparaît complètement et le changement de ton ne m’a pas convaincu. Alors, peut-être que c’est une transition et que le tome 3 reprendra les doux codes du manga horrifique, enfin j’espère.
Pour ceux qui apprécient ce type de fiction, ouais, laissez vous tenter. Pour les autres, je sais pas trop quoi vous dire. Bon après, c’est une série courte en 4 tomes, j’espère simplement que le final ne sera pas décevant.
Petit bonus, le tome 4 sera une exclue française. Hé oui, celui-ci est sorti uniquement en version numérique au Japon. On peut remercier Doki-doki d’avoir exigé une version physique pour nous, lecteurs français.