Après de multiples reports dûs aux conditions sanitaires, Morbius est enfin disponible dans nos salles obscures. Alors, que donne ce nouveau personnage du Sony’s SpiderMan Universe ? Avis sans spoiler.
Après Venom, voici le vampire Morbius
Créé par Roy Thomas et Gil Kane, Morbius fait sa toute première apparition dans les fameuses aventures du tisseur Spider-Man dès 1971. Adversaire de l’araignée à ses débuts, puis héros de sa propre série de comics, Morbius est rapidement dépeint comme un anti-héros en lutte avec sa conscience. Michael Morbius est un chercheur en biochimie atteint d’une maladie du sang. Afin de se soigner, le docteur mène sur lui une expérience à base de chauve-souris mais se transforme alors en vampire assoiffé de sang.
Au fil de ses récits, le personnage contrôle de mieux en mieux ses pulsions et prête même main forte aux héros de l’univers Marvel. C’est en 2017 (oui ça remonte) que Sony officialise la production d’un film Morbius dans son univers dédié. Après le succès du premier Venom, (mais moins pour le second), le docteur Michael Morbius vient faire son entrée sur grand écran pour la toute première fois.
Un film de vampire ou de super-héros ?
Le réalisateur Daniel Espinosa fait le pari de réinventer le film de vampire, disons plutôt de le moderniser. Qui de mieux que Jared Leto pour incarner à merveille le chercheur en chimie ? Pour le coup, l’acteur américain est clairement la pièce maîtresse de ce film. Là où la version de Tom Hardy en Eddy Brock m’avait beaucoup déçu, Jared Leto enfile parfaitement son rôle de vampire. On voit le Morbius que l’on connaît sur grand écran et c’est vraiment bien.
Cependant, c’est clairement l’unique chose de bien dans ce film. Car une fois les 30 premières minutes passées, le long-métrage perd complètement pieds et ne sait plus où aller. En fait, dès que Michael Morbius se transforme en vampire, on a l’impression que personne ne savait quoi faire. Au début, on est pris d’une certaine tension par rapport aux expériences du chercheur et des conseils de son assistante incarnée par Adria Arjona, puis une fois la piqûre…c’est le drame.
À croire que Daniel Espinosa s’est contenté de nous sortir un film de super-héros des années 2000 avec la même recette type. Situation initiale, transformation, lutte contre un méchant et fin. Certains me diront que c’est la même recette pour tous les films du genre, alors oui et non, Morbius l’effectue réellement sans aucune saveur ni originalité. Les transitions sont d’ailleurs très mauvaises et le méchant est méchant mais on sait pas pourquoi. Le long-métrage embarque également une direction artistique au niveau de ses FX assez intéressante, mais qui devient lassante à la longue.
Mais où diable est Spider-Man ?
Pire que Venom, Morbius ne fait aucune, mais vraiment aucune, allusion à Spider-Man. Hormis le Daily Bugle pour nous dire « hey on est dans l’univers de Spidey hein », il n’y a rien qui lie le docteur à l’homme araignée. On se demande même si Michael connaît le super-héros new-yorkais.
En plus, les événements qui arrivent durant le film nous posent sérieusement question… Que fabrique l’araignée sympathique du quartier pendant ce temps-là? Alors peut-être que son absence sera expliquée et que c’est très probablement liée aux événements de Spider-Man No Way Home. M’enfin, on n’est pas au bout de nos surprises.
Encore pour Venom on pouvait comprendre vu que l’action se déroule à San Francisco, mais Morbius prend bien place à New-York…
Le Sony’s SpiderMan Universe s’agrandit avec Morbius
Morbius est donc le 3ème film du SSU après les deux premiers opus de Venom. Tout indique qu’un film regroupant plusieurs personnages du héros arachnéen est dans les tuyaux. Cependant, on commence à sérieusement douter de la qualité. Autant le premier Venom était excusable, autant sa suite et Morbius affichent un niveau vraiment très bas et c’est assez dommage.
Le SSU devrait se poursuivre l’année prochaine avec le film Kraven et on sait que d’autres projets sont à l’étude dont un sur Black Cat, Madame Webb ou encore Silver Sable. Mini Spoil : Les deux scènes post-génériques laissent amplement suggérer que le projet Sinister Six est loin d’être abandonné. Justement, en parlant des scènes post-génériques, pour beaucoup elles susciteront plutôt des interrogations voire même des consternations. Oui, vous avez bien lu, des scènes post-génériques qui provoquent l’effet inverse de celui escompté. Vous ressortirez du film encore plus déçu qu’en y rentrant.
Vous l’aurez compris, Morbius est un film qui n’innove pas du tout, et qui sera très vite oublié. Même si Jared Leto essaye tant bien que mal de sauver les meubles, sa prestation seule ne suffit pas à masquer les énormes défauts du film. Avec un scénario creux et des personnages secondaires complètement inutiles (coucou les inspecteurs) Morbius ne nous transforme jamais.
Espérons que les productions Sony sauvent enfin la mise avec Kraven ou autre prochain projet, mais on y croit moyen…