Après La déesse de 3000 ans, c’est un nouveau titre du label Kazoku que je vous présente. Voici mon avis sur les tomes 1 et 2 de Fuuto Pi !
Je vous en avais parlé début juillet, pour la bande-annonce de l’anime (disponible sur Crunchyroll) et pour l’arrivée de la série dans le catalogue Kazoku des éditions Michel Lafon. Après avoir visionné l’anime et lu le manga, voici ce que j’en ai pensé !
Fuuto Pi : tomes 1 et 2 !
En ce qui concerne ces deux premiers tomes, c’est une jolie copie que nous offrent les éditions Michel Lafon. Deux volumes de plus de 200 pages, c’est costaud ! Le papier est épais et l’impression de bonne qualité. Je regrette simplement l’absence de pages couleurs… Surtout qu’elles ont l’air magnifiques !
Dans la ville de Fuuto existe une agence de détectives particulière : l’agence Narumi, constituée de Shōtarō et Philip. Tous deux enquêtent sans relâche sur les crimes commis par les » Dopants « , des humains transformés en monstres.
Et lorsque la menace qu’ils affrontent est trop forte, ils forment, ensemble, le super-héros connu sous le nom de Kamen Rider W !
CYCLONE ! JOKER ! Kamen Rider W est là pour sauver le monde !
Fuuto Pi se présente comme un récit polar, une histoire de détective. Au cours de ces deux premiers tomes, on suit Shōtarō Hidari et le reste de son agence sur trois enquêtes. Toutes impliquent des Gaia Memory, sorte de clé USB qu’un humain peut utiliser afin d’acquérir des pouvoirs. Évidemment, entre de mauvaises mains, elles s’avèrent destructrices !
Étant la suite directe de Kamen Rider, on est parachuté dans cet univers, et on y est un peu perdu si on ne connaît pas un minimum la licence. Quelques explications nous sont données, et nous permettent de nous raccrocher un peu. Mais globalement, on garde ce sentiment d’une histoire ayant commencé avant qu’on la lise.
Et si les enquêtes sont sympathiques à suivre, et assez variées, leur résolution va un peu vite, et relèvent parfois du Deus Ex Machina. Le genre sentai/tokusatsu n’est pas connu pour ses intrigues complexes, mais avec une ambiance de polar comme celle-ci, j’espérai mieux…! Heureusement, le fil rouge tissé entre ces histoires est assez intrigant pour nous garder en haleine.
Scénario : 3/5
Visuellement, on a de belles fulgurances dans Fuuto Pi. Les mises en scène, audacieuses, rendent les combats entre Kamen Rider et les Dopants bien percutants. J’ai également beaucoup aimé les aperçus de l’autre Fuuto, même si c’était assez bref.
Katsuya Terada signe de magnifiques designs, que Masaki Sato adapte avec brio, aussi bien du côté de nos protagonistes que des antagonistes que sont les Dopants. Les esquisses de ces créatures en bonus étaient d’ailleurs bienvenues !
Malheureusement, sur l’ensemble de ces deux premiers tomes, le trait reste approximatif. A plusieurs reprises, il y a des erreurs de proportions, mais surtout d’anatomie. Les expressions de certains personnages en pâtissent.
On retrouve cette fébrilité dans la composition et le découpage des planches. C’est d’autant plus flagrant dans les séquences de combat. Globalement, le déroulé des confrontations manque de clarté. De ce côté là, il y a donc encore du chemin à faire à mon sens.
Dessin : 3/5
Mais Fuuto Pi a tout de même ses qualités. La première, c’est l’ambiance qui est posée. Le côté détective, et enquête est vraiment bien amené. Le mystère des enquêtes est assez épais, les suspects peuvent être multiples, et le dénouement parvient à nous surprendre. Celui qu’on avait identifié comme coupable est bien souvent innocent. Ainsi, même si les résolutions vont vite, la tension est finalement assez bien gérée !
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est le décalage entre cette ambiance oppressante et les apparitions de Kamen Rider W qui relève du burlesque. Étonnamment, le mélange des deux fonctionne bien ! Mais je pense que ça en sortira plus d’un de sa lecture.
Au delà de ça, il y a un aspect fantastique et surnaturel qui est doucement mis en place au cours de ces deux premiers tomes. L’autre Fuuto en est la clé de voûte, avec les personnages d’Aurora et de Tokime. Cette ville, semblable à celle dans laquelle vivent nos protagonistes, a quelque chose d’inquiétant, de presque malsain. Que peut bien cacher cette ville miroir ?
Ambiance : 4/5
L’autre force de Fuuto Pi, selon moi, ce sont ses personnages. Le duo principal, Shōtarō Hibari et Philip a une bonne dynamique. Shōtarō est à l’aise en société quand Philip ne l’est pas; mais ce dernier bien plus réfléchi que Shōtarō, qui agit plutôt à l’instinct. C’est un binôme parfaitement complémentaire, et on en a la démonstration lors de leur « fusion » qui donne Kamen Rider W ! Je m’attendais à toujours voir Shōtarō comme leader mais… Le récit m’a surpris sur ce point !
Evidemment, il y a le personnage de Tokime, nimbée d’inconnues du fait de son amnésie. La jeune femme est un lien direct entre Kamen Rider W et les antagonistes de l’oeuvre.
Les autres membres de l’agence sont un peu en retrait dans ces deux tomes, même si Ryu Terui est très présent en hors-champ. Ceux qui connaissent la licence sauront qui il est réellement, mais les néophytes se poseront beaucoup de questions !
En revanche, les personnages qui interviennent dans les différentes enquêtes feront l’objet d’un traitement assez poussé ! Le fait qu’ils soient aussi développés nous permet de nous plonger pleinement dans l’investigation et de générer des enjeux qui nous tiennent en haleine.
Personnages : 4/5
Et pour conclure sur la comparaison entre manga et animé, même si le manga propose un peu plus de contenu, j’ai préféré l’expérience qu’offrait l’anime..!
Aparté sur l’anime !
Ayant visionné l’anime également, je trouvais pertinent de comparer les deux media. Tout d’abord, les deux premiers tomes sont adaptés par les six premiers épisodes de l’anime. Petit fun fact : les titres des chapitres et des épisodes sont identiques ! En revanche, le contenu ne l’est pas tout à fait.
Par exemple, les chapitres 8, 16, 17 et 18 n’ont pas été adaptés dans l’anime. Et de son côté, l’anime propose des séquences inédites, notamment lorsque Kamen Rider W affronte ROAD.
Les deux oeuvres sont ainsi complémentaires. Cependant, j’avoue avoir préféré l’anime (et c’est assez rare pour le souligner). Le medium permet d’avoir un ensemble globalement moins confus, et je dois dire que les entrées en scène de notre héros masqué y sont bien plus drôles.
Fuuto Pi, en résumé :
Nouveau polar, nouveau détective ! Et cette fois, ce sont deux super-détectives que nous découvrons aux Michel Lafon!
Shōtarō Hibari et Philip sont détectives dans une agence de Fuuto. Mais ils sont également le super-héros qui protège la ville : Kamen Rider W !
Ces deux premiers tomes se divisent en plusieurs enquêtes, ayant pour dénominateur commun des Gaia Memory, sorte de clé USB qui donnent une force colossale à leurs utilisateurs, les Dopants.
Si les résolutions des enquêtes sont souvent assez rapides, l’oeuvre parvient à nous garder en haleine grâce à une intrigue plus vaste en toile de fond.
L’ambiance est intéressante, avec un côté investigation très marqué. Mais l’originalité du titre réside dans le fait qu’il appartient à l’institution qu’est Kamen Rider. En effet, pour contraster avec l’atmosphère oppressante des enquêtes, on a les apparitions burlesques de notre super-héros insecte !
On prend plaisir à suivre les personnages, et j’ai été agréablement surpris par le traitement des clients de l’agence. L’air de rien, leur développement permet de rendre les enjeux plus crédibles.
Tokime, qui deviendra l’assistante de Shōtarō, a un vrai charisme, notamment grâce au mystère qui l’entoure. Les antagonistes de l’oeuvre semblent la connaître…
Visuellement, le titre parvient à proposer de jolies planches, et des designs qui ont du style. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire concernant le découpage, un peu confus, les proportions et l’anatomie, un peu maladroites parfois.
Et pour faire la comparaison entre le manga et l’animé, même si le manga propose plus de contenu, j’ai préféré l’expérience qu’offrait l’anime ! (qui est dispo sur Crunchyroll)