Ken le Survivant est un anime qui a marqué mon enfance. Il était temps de découvrir le manga ! Voici mon avis sur le tome 1 d’Hokuto no Ken !
Hokuto no Ken, l’Extreme édition porte-t-elle bien son nom ?
On vous présentait cette Extreme édition dès son annonce, en juillet 2022. Je peux désormais vous faire un retour sur l’ouvrage que nous offre Crunchyroll.
Avec ses 300 pages, dont plusieurs en couleur, on ne va pas se mentir, ce premier tome est un bel ouvrage. La couverture reprend celle de l’édition japonaise, avec un logo-titre bien intégré. Le papier est épais, sans transparence, avec une impression de qualité. Ce premier volume regroupe le tome 1 et une bonne moitié du tome 2 de l’édition originale, et les agrémente d’un petit dossier de Nobuhiko Horie, éditeur de la série.
199X… La Terre a été consumée par l’enfer des flammes atomiques pour se changer en un monde de violence et de mort. Le dernier espoir de l’Humanité réside dans les poings d’un seul homme, au torse orné de sept cicatrices.
L’affrontement entre Hokuto Shinken et Nanto Seiken s’apprête à entrer dans la légende…
On peut observer que le titre est présenté comme un seinen par l’éditeur; mais c’est bel est bien un shōnen !
Néanmoins, pour 14,99€, c’est décevant. À un tel prix, on attend encore mieux : format plus grand ou couverture cartonnée par exemple.
Une édition Extrême certes… y compris dans son prix !
ATATATATATATATATA !!!
Hokuto no Ken nous offre un univers post-apocalyptique, où la bienveillance a disparu en même temps que la valeur monétaire. En ces territoires dévastés, où chacun survit comme il peut, la seule loi encore en vigueur est la plus ancienne que le monde ait connu : la loi du plus fort. Ainsi, Buronson et Tetsuo Hara dressent un décor peu avenant, où les plus vils esprits s’imposent et où chaque conflit se règle par les armes. On est cependant assez facilement transporté dans ce monde, grâce aux nombreux détails que les auteurs nous donnent.
Mais, si jusque là on ne pourrait y voir qu’une pâle copie de Mad Max, le manga se démarque grâce à un humour bien à lui. On le sait, l’humour japonais est parfois difficile à saisir pour nous autre occidentaux… Ici, les auteurs nous proposent un comique assez universel. Cela passe par les noms des personnages (les sous-fifres de King nommé d’après les couleurs des cartes de jeu), leurs designs, les situations et les répliques aussi. D’ailleurs, la traduction de Tristan Brunet rend très bien l’absurdité de certains dialogues.
Autre point qui fait l’identité de l’oeuvre, c’est l’importance donnée aux arts martiaux. Face à des armes et des véhicules, ce sont les capacités humaines qui triomphent !
Univers : 5/5
Hokuto no Ken, c’est le récit de Kenshiro. Héritier d’un art martial perdu, le Hokuto Shinken, il parcourt ce monde ravagé en offrant son aide aux plus faibles et démunis. Sous ses airs patibulaires, c’est la bonté incarnée notre Kenshiro ! Malheureusement, au delà de ces sauvetages, on a le sentiment que notre protagoniste déambule sans objectif, allant de ville en ville… On ne va pas se le cacher, c’est un peu léger.
D’autant plus que chaque conflit se règle très rapidement à coups de techniques martiales secrètes visant les points vitaux des méchants. Oui, des méchants, pas des antagonistes. Dans ce premier tome, la quasi totalité des opposants à Kenshiro sont méchants parce qu’ils ne sont pas gentils, en termes de motivations profondes, vous pouvez repasser. Néanmoins, on est happé par les errances de ce guerrier ténébreux et solitaire.
Les dernières chapitres du volume m’ont laissé très optimiste. L’apparition de Shin nous offre un antagoniste digne de ce nom, qui défend des idéaux compréhensibles. C’est également pour nous l’occasion de comprendre ce qui anime le dernier héritier du Hokuto Shinken. Cette dualité opposant le Hokuto Shinken et le Nanto Seiken, entre Ken et Shin, permet un approfondissement de l’univers. Pour l’instant, Ken le Survivant c’est bon délire, mais le meilleur reste à venir !
Scénario : 3/5
Visuellement Hokuto no Ken bah… C’est Tetsuo Hara. Franchement, que peut-on trouver à dire sur le trait de ce saint homme ? L’esthétique est travaillée, détaillée, et illustre à merveille l’atmosphère post-apocalyptique caractéristique de l’oeuvre. Bon, du côté des design des méchants on n’est parfois pas loin de la caricature, avec des visages très anguleux, et franchement disgracieux disons-le. Les soldats du bas de l’échelle sont d’ailleurs tous faits dans le même moule mais… C’est pardonnable tant ça accompagne bien l’humour burlesque du manga.
Le découpage est dynamique, et rend chaque coup de chaque scène de combat vraiment percutant. Le dessinateur déploie des trésors de mise en scène pour mettre en valeur son protagoniste. Quel charisme. Tetsuo Hara ne se prive pas non plus lorsqu’il s’agit de représenter des gerbes d’hémoglobine, des tripes et des chairs déchirées. C’est impressionnant de brutalité comme de maîtrise.
Si je devais faire un reproche à ce premier tome, ce serait que les premiers chapitres proposent des compositions trop chargées. Trop de détails, tuent la compréhension de l’action. Et c’est d’autant plus vrai si on ajoute des bulles de textes.
Visuels : 4/5
Néanmoins, ce qui m’a le plus marqué dans ce premier tome de la réédition de Hokuto no Ken, ce sont les valeurs incarnées par le protagoniste. Kenshiro, sous ses airs de brute épaisse, est un personnage d’une immense grandeur d’âme. On en prend pleinement conscience dès les premières pages, quand il rend la parole à Lynn. Puis on en a la confirmation lorsqu’il décide de venger un vieillard pour une simple phrase prononcée par ce dernier. « Demain importe plus qu’aujourd’hui ». Cette justice rendue dans des situations abjectes crée un lien immédiat avec le lecteur.
Cependant, même s’il est éminemment bon, et qu’il est doté d’un charisme exceptionnel, Kenshiro n’en reste pas moins humain. Et cela va renforcer notre lien avec lui. Dans ces premiers chapitres, on prend conscience de ses failles à travers ses sentiments. Amour, tristesse, colère… Ce sont des sentiments dont il s’était privé et qu’il ne refoule plus désormais. Cette détermination nouvelle l’anime et lui permettra de surpasser ses plus puissants ennemis dans des scènes iconiques.
En ce sens, on est assez proche de la définition du nekketsu, même si Kenshiro semble avoir parcouru une grande partie du chemin bien avant qu’on ne le rencontre.
Valeurs : 5/5
Hokuto no Ken – Extreme édition, tome 1, en résumé :
Ken le Survivant, c’est le premier anime que j’ai regardé, avec sa divine VF. J’avais 6 ans. Et grâce à cette Extreme Edition, je découvre enfin l’oeuvre au format manga ! Et quelle mandale !
J’ai vibré à la lecture de chacune des 300 pages qui composent ce volume 1 d’HOKUTO NO KEN ! Dans un monde post-apocalyptique, qui rappellera Mad Max aux connaisseurs du genre, la loi du plus fort est la dernière qui s’applique encore.
Au milieu des ruines et des paysages dévastés, on découvre Kenshiro. Très vite, on se rend compte que ce n’est pas c’est un humain ordinaire. Il est le dernier héritier du Hokuto Shinken, un art martial désormais oublié.
Errant de ville en ville, notre protagoniste offre ses services à ceux dans le besoin. Parce que oui, sous ses airs de brute épaisse, Kenshiro est un homme bon! Chaque situation d’injustice, il semble pouvoir la résoudre. Un excellent moyen de faire grandir notre attachement pour lui.
Ce premier tome ne propose pas un scénario incroyable, mais établit des bases solides. Et les derniers chapitres laissent penser que le meilleur est à venir, avec de vrais antagonistes, aux motivations crédibles !
Visuellement, Tetsuo Hara montre toute l’étendue de sa maîtrise. L’esthétique est très travaillée. Les designs des personnages également (même si les sous-fifres ont souvent la même tête). Mais c’est surtout le découpage et l’action qui nous percutent de plein fouet, presque littéralement. C’est un vrai plaisir à lire !