Après un très bon tome 1, on se retrouve pour la découverte des tomes 2 et 3 de Golden Guy par Jun Watanabe ! Voici mon avis !
Cet article étant une review des tomes 2 et 3 de Golden Guy, je ne pourrais évidemment pas faire sans spoiler du tome 1. Alors si vous n’avez pas lu ce dernier, je vous redirige vers ma critique :
Golden Guy, One Piece des yakuzas !
Golden Guy, tome 2 et 3
Pour ces deux nouveaux tomes, on retrouve notre yakuza Gai Sakurai. Toujours dans la simplicité, les couvertures restent très efficaces, notamment par les couleurs utilisées et ce logo titre attirant. J’avoue avoir une préférence pour la couverture du tome 2, l’arme lui va mieux que la cigarette !
Après l’avoir enlevé, Gai Sakurai, actuel chef du clan Osaragi, a fait avouer à Kyôsuke Akane le meurtre d’Isao Osaragi. Malheureusement, il s’agissait d’un piège. Minori Takakura, lieutenant et meilleur ami de Gai, fait irruption et crible ce dernier de balles… Quelles sont les motivations qui l’animent ? Le trésor caché des Tokugawa, ancienne source de prospérité de la famille Kikaku, la mène désormais vers une guerre intestine sanguinaire. La violence s’intensifie à mesure que le mystère s’épaissit…
Les deux ouvrages sont dans la lignée du premier, de bonne qualité. Je noterai seulement une petite coquille sur les pages d’annonce du tome 4, Tokugawa devient Tokunagawa.
Le trésor que tout le monde convoite, le One Piece des yakuzas !
Le premier tome de Golden Guy nous laissait sur un cliffanger des plus déstabilisants: la mort, en apparence, de son protagoniste. Évidemment, ce n’était qu’une mise en scène sans quoi l’histoire ne pourrait pas se poursuivre. Ainsi prétendu mort, le chef actuel du clan Osaragi en profite pour faire progresser son enquête, toujours dans l’optique de faire la lumière sur la mort de son prédécesseur.
Malheureusement pour lui, la rancoeur de certains et la convoitise d’autres prendront le dessus. Le récit s’organise alors comme un cycle de trahison, de meurtres et de vengeances qui semble pouvoir se répéter indéfiniment. Les rebondissements sont nombreux et difficilement prévisibles.
Derrière les rafales de balles et les coups de poignards, on sent poindre une bataille d’une toute autre envergure. Jun Watanabe pose, petit à petit, les composantes d’un conflit où l’intelligence et l’anticipation seront la clé de la victoire.
Scénario : 4/5
Visuellement, Golden Guy est toujours aussi réussi. On retrouve les mises en scènes percutantes qu’on avait découvert dans le premier tome. Ces dernières mettent très bien en avant les personnages et leur envie d’en découdre. Elles permettent également de rendre les confrontations haletantes, avec des champ/contre-champ ou des plans de détail, qui nous donnent l’impression d’être au coeur de l’action.
Jun Watanabe n’hésite pas non plus à dépeindre de manière très concrète le monde des yakuzas. J’ai vraiment apprécié les plans sur les tatouages, les détails de ces derniers. Mais ce qui m’a marqué, c’est la représentation de la violence. Des scènes de lynchage, d’exécution, de torture… Je dois avouer que certaines scènes pèsent sur l’estomac
Je m’attarderai également sur les expressions faciales des personnages. En effet, avec les situations de trahisons que proposent ces deux nouveaux tomes, il était primordial de transmettre les ressentis des personnages. Jun Watanabe relève le défi avec maestria en proposant des visages expressifs, du plus fermé au plus évocateur.
Visuels : 5/5
Golden Guy proposait un panel important de personnages dès son premier tome. Et même si des morts sont à déplorer depuis, le casting est toujours aussi fourni. Les relations des personnages sont travaillées et limpides, même si j’avoue avoir encore un peu de mal à me repérer dans la hiérarchie.
Gai est toujours aussi charismatique, toujours aussi protecteur envers les siens : comment ne pas s’attacher à lui ? Le développement du personnage de Yūma Ayase était également très appréciable.
Il est également assez « agréable » de découvrir une histoire où l’entourage du protagoniste ne bénéficie pas d’une immunité scénaristique. Il n’y a rien de mieux pour renforcer les enjeux ! Là où c’est moins plaisant, c’est que les personnages ne semblent pas apprendre de leurs erreurs, et agissent de manière vraiment insensée…! Dommage.
Ces deux tomes sont aussi l’occasion pour l’oeuvre d’introduire ce qui semble être son antagoniste. Tōsshu Kurozuka, le cadet de la famille Kikaku, est un grand malade, en plus d’être un drogué. Je regrette un peu que ce personnage n’ait pas des motivations plus concrètes, mais je reconnais qu’il s’impose comme un ennemi effrayant !
Personnages : 3,5/5
Dans Golden Guy tout le monde est susceptible de mourir, avec honneur mais pas que, car les coups les plus vils sont évidemment permis. Les personnages n’ont pas le droit aux faux pas, et sont forcés d’anticiper les actions des autres s’ils souhaitent tirer leur épingle du jeu. Jun Watanabe crée une sensation d’insécurité dans son récit, ce qui le rend palpitant.
« Ne fais confiance à personne ». Avec toutes ces trahisons, le conseil de Isao Osaragi à Gai Sakurai trouve un écho très particulier. Notre protagoniste semble seul contre tous, et désormais… Il n’a plus d’autre choix que de prendre les choses en main, et c’est avec une détermination nouvelle qu’on le retrouvera pour la suite !
À cela s’ajoute le rythme effréné de l’histoire. Tout va très vite, s’enchaîne de façon très fluide et logique. L’histoire nous happe et on ne peut que retenir son souffle face à tant d’action.
Mes reproches, ce serait qu’avec tout cela, on en oublie un peu le trésor des Tokugawa. Il est toujours un sujet central des négociations, mais on n’apprend rien de plus sur ce dernier.
Tension : 4,5/5
Golden Guy, en résumé :
Avec le cliffhanger exceptionnel du tome 1 de GOLDEN GUY, je ne pouvais qu’être impatient de découvrir la suite de l’histoire !
Et j’avoue ne pas avoir été déçu par ces deux tomes. Gai tente, tant bien que mal, de poursuivre son enquête pour faire éclater la vérité autour de la mort de son prédécesseur. Mais la situation ne lui est clairement pas favorable. De la rancœur, des coups bas, des trahisons… La tension est omniprésente !
Jun Watanabe dépeint un univers rude, violent où n’importe qui est susceptible de mourir. Et le récit sait nous le montrer. Les balles fusent, les corps s’amoncellent, personne n’est à l’abri… C’est la rue, âmes sensibles, s’abstenir !
Chaque personnage oeuvre pour assouvir ses ambitions personnelles. Même Gai, pourtant si altruiste et protecteur, se met à agir pour défendre ses intérêts avec une détermination qu’on ne lui connaissait pas jusqu’alors.
Face à lui, c’est un fou qui se dresse. Tōsshu Kurozuka se présente comme un antagoniste de l’œuvre. Le cadet de la famolle évacue la frustration liée à sa place en tuant et en torturant les autres… Un véritable monstre.
Visuellement, Jun Watanabe nous offre encore une fois toute l’étendue de son talent. Les mises en scène mettent en exergue la violence de cet univers, mais aussi le charisme et la détermination des personnages. Le soin apporté aux expressions de visage contribue également à la puissance des différentes confrontations.
Je me demande ce que nous réservera la suite…!
GOLDEN GUY est un titre à lire si vous recherchez un bon thriller ou un manga furyō pour vous faire vibrer !