Je poursuis ma lecture de Coq de Baston, aux éditions Mangetsu ! Voici mon avis sur le tome 3 de Rooster Fighter !
Si vous ne connaissez pas cette série aussi bourrine que drôle, je vous invite à découvrir les deux premiers tomes :
Découvrez le One Punch Man de la basse-cour !
Rooster Fighter, tome 3 !
Comme pour les deux premiers tomes, Mangetsu nous propose une couverture aux reflets nacrés, irisés pour le premier tirage de ce tome 3. J’aime vraiment beaucoup cet effet de fabrication.
En guise d’illustration, on retrouve Keiji, qui fonce tête baissée, becs et griffes en avant : ce tome va envoyer !
Pour la justice, il se battra bec et griffes ! Cocori-K.-O. !
Dans sa lutte, Keiji peut désormais compter sur la petite Piyoko et la belle Elizabeth, une ancienne conquête aux techniques de combat foudroyantes. Après quelques prises de bec, le trio parvient à trouver un équilibre et brille par ses exploits contre les kijû, jusque sur la toile ! Hélas, cela n’arrange guère les affaires de Keiji, qui en plus d’être pris en chasse par un viewtuber en mal de reconnaissance, se voit aussi rattrapé par ses fantômes du passé…
En guise de quatrième de couverture, sous la jaquette, on retrouve un petit strip. Un bonus sympathique.
Un poulet qui ne finira pas en KFC !
À la fin du tome 2 de Rooster Fighter, les exploits de notre coq batailleur étaient révélés au monde entier par l’intermédiaire d’une vidéo sur Viewtube. Évidemment, cela a fait des milliers de vues, et Keiji, Elizabeth et Piyoko sont devenus des stars du net… Conséquence directe de cette célébrité : les humains les traquent et veulent les capturer ! Le récit débute donc avec une certaine tension !
Cependant, la suite sera autrement plus surprenante. D’anciennes connaissances referont surface, et ce sera l’occasion d’un combat dantesque façon nekketsu voire sentai même.
De nouvelles amitiés se créeront, avec de touchantes histoires en toile de fond : l’auteur sait y faire quand il s’agit de se réinventer pour nous captiver. Bien évidemment, nos protagonistes sauveront le monde à plusieurs reprises, avec toujours plus de moments grisants ! C’est un manga riche en émotions, qui se construit et s’étoffe au fur et à mesure des tomes. C’est bien plus qu’un simple manga de baston !
Scénario : 5/5
Avec Rooster Fighter, Shu Sakuratani nous propose un dessin toujours aussi expressif. Il maîtrise à la perfection les traits de ses gallinacés. C’est un plaisir à regarder, et cela sert à la perfection le comique de l’oeuvre.
Le découpage est dynamique, rendant la lecture très fluide (très rapide aussi, malheureusement) et les combats percutants. Les mises en scènes sont quant à elles toujours très bien pensées, notamment quand il s’agit de rendre compte du gigantisme des kîjus ou même de la puissance démesurée de Keiji. C’est vraiment impressionnant !
On pourrait aussi épiloguer sur la qualité et la précision des décors que propose l’auteur, qui sont vraiment bluffants, mais ce serait une redite.
Le seul petit bémol que je pourrais formuler serait le suivant : Les traits des personnages humains dans ce tome, plus nombreux qu’auparavant, et plus importants aussi, n’ont pas la finesse de ceux des oiseaux. Le contraste entre les deux jure un peu à mon sens, c’est dommage.
Visuels : 4/5
Avec ce nouveau tome de Rooster Fighter, on découvre une situation inédite : Un kijû qui n’était pas un être humain à l’origine ! Le concept de transformation en monstre suite à un excès d’émotions négative s’élargit alors aux animaux. Eh oui ! Pourquoi pas après tout ?!
On apprend également que les kijû peuvent être lucide et n’éprouver aucune animosité envers les humains. Jusqu’alors, ils étaient systématiquement des ennemis pour notre escadron aviaire, mais les choses pourraient donc changer ! C’est une bonne chose pour l’univers de l’oeuvre, qui devient moins manichéen et gagne ainsi en consistance.
On retrouve plusieurs moments complètement ubuesques, des situations parodiques, et évidemment des dialogues dont le comique fait mouche. Plus sérieux que ces prédécesseurs, ce tome n’en est donc pas moins dépourvu d’humour : l’oeuvre reste fidèle à elle même !
Univers : 5/5
Ce tome de Rooster Fighter est l’occasion pour l’auteur d’approfondir ses personnages. En séparant Elizabeth et Piyoko de Keiji, il a tout le loisir de les développer. Il faut dire qu’il était difficile pour elle de briller, dans l’ombre de ce personnage imposant qu’est Keiji. C’est quelque chose que j’attendais, et je suis content que l’auteur ait pris le temps de bien faire les choses.
Shu Sakuratani nous présente également de nouveaux personnages. Tatsuo, un ancien rival de Keiji et Kokicho, son larbin. Ces deux-là ne feront qu’un passage éclair contrairement à Morio, un kijû pacifiste, qui aura droit à un développement plus conséquent.
Et il y a également ce fameux Viewtuber qui cherche à faire le buzz grâce aux interventions de notre coq préféré… Son rôle est encore assez mystérieux, mais j’ai l’impression qu’il prendra de l’ampleur par la suite. De nouveaux personnages qui, s’ils n’ont parfois qu’un très court temps d’apparition, enrichissent considérablement l’univers de l’oeuvre tout en apportant beaucoup à notre protagoniste.
Personnages : 4/5
Rooster Fighter, en résumé :
ROOSTER FIGHTER est mon ÉNORME coup de coeur manga de cette année 2022; et je débuterai 2023 en parlant du tome 3 !
Toujours aussi drôle et barré que ses prédécesseurs, ce tome 3 se démarque néanmoins par les aspects plus sérieux qu’il propose.
On y découvre Élizabeth et Piyoko, les personnages qui accompagnent Keiji. De manière intelligente, l’auteur parvient à approfondir leur relation et on finit par vraiment s’attacher à elles au cours des évènements de ce volume.
Le passé ressurgit, de nouvelles rencontres ont lieu… Keiji, qui jusque là semblait inébranlable dans son caractère et ses convictions, semble entamer une transformation. ROOSTER FIGHTER prend une tournure de plus en plus surprenante.
En même temps, Shu Sakuratani continue de développer son univers, il le complexifie. Le mystère autour des kîjus s’épaissit. Les animaux semblent pouvoir se transformer aussi, et être un kijû ne semble plus corrélé au simple fait d’être un monstre.
Et puis il y a ce Viewtuber… Il prend une place de plus en plus importante dans l’histoire ! Si la toile de fond posée par l’auteur pouvait paraître manichéenne au départ, je vous assure que ce tome vous démontrera le contraire !
Visuellement, c’est époustouflant. La maîtrise des anatomies animales est impressionnante, au moins autant que celle du dynamisme. Du point de vue du dessin, ROOSTER FIGHTER est une vraie pépite.
Le tome 4 marquera, je pense, le vrai point de bascule de l’oeuvre. J’ai tellement hâte de voir ce que nous réserve l’auteur ! Et bonne nouvelle… Il sort le 4 janvier 2023 !!