Pour cette nouvelle critique, on parle basket avec Deep 3 ! Voici mon avis sur les tomes 3 et 4 du manga, disponible chez Mangetsu !
Deep 3 : La relève de Slam Dunk et Kuroko’s Basket ?!
Deep 3, tome 3 et 4 :
Pour ces deux nouveaux tomes de Deep 3, la formule est la même qu’avec les précédents. On découvre ainsi des illustrations très dynamiques sur les jaquettes. En couverture, on retrouve la silhouette de Damian remplie par des extraits du manga. Enfin, chacun des volumes est agrémenté de bonus : les réflexions sur l’oeuvre, des esquisses préparatoires ainsi qu’un strip comique.
Damian n’a pas été sélectionné dans l’équipe du SLAC. Cette terrible nouvelle marque-t-elle la fin de son rêve ? La Division I et la NBO sont-elles à jamais hors de portée ? Malgré ses échecs, le jeune homme est convaincu qu’il intégrera la plus grande des ligues un jour. Bien décidé à ne pas lâcher l’affaire, il décide de se battre sur un parquet où les balles pleuvent autant que sur un champ de bataille !
Le sixième homme !
L’histoire de Deep 3 reprend sur une nouvelle désillusion de Damian : il n’est pas sélectionné pour rejoindre l’équipe des Gauchos… Fin de l’histoire ? Non, évidemment ! C’était sans compter sur l’assistant coach qui a vu le potentiel caché de notre futur basketteur ! Un raccourci scénaristique évident, justifié tant bien que mal, qui s’avère nécessaire pour permettre la poursuite de l’oeuvre. Notre protagoniste rejoint donc l’équipe en tant que joueur mais surtout intendant.
Ces deux nouveaux tomes nous font ainsi suivre l’intégration progressive de Damian au groupe des Gauchos, d’intendant, à remplaçant, pour enfin une place de titulaire. Tout va trop vite à mon goût, et les ellipses multiples n’arrangent pas ce sentiment. Le yips de Damian ressurgit, mais est rapidement balayé par quelques phrases bien senties. Globalement, j’ai trouvé que les tomes 3 et 4 manquaient de moments forts pour Damian. Sans ces témoins pour jalonner la progression, l’oeuvre ne parvient pas à susciter cette tension qui nous pousserait à la lecture. Une petite déception donc…!
Scénario : 3/5
Visuellement, Deep 3 s’en sort à nouveau très bien. C’est toujours dynamique dans les matchs. On ressent la vitesse des courses, la puissance des dunks ou la tension des shoots. Cependant, j’ai trouvé les tomes 3 et 4 moins spectaculaires que leurs prédécesseurs. Là où on avait des doubles pages incroyables, des mises en scènes audacieuses auparavant, cette fois c’est bien plus mesuré. Il y a toujours de belles idées, mais je trouve que ce n’est pas assez pour que la passion qui anime les joueurs transperce les pages. Ça manque de hargne, de sueur, d’expressivité finalement. Je trouve ça dommage.
En revanche, je dois reconnaître qu’il y a eu un bon travail sur les design des personnages. Je pense surtout à Rasheed, mais également à Delonte, ou même Tim. Ils ont ce petit truc en plus qui fait qu’on les repère, qu’on les reconnaît. Malheureusement les défauts que j’avais mentionné à ma lecture des deux premiers tomes sont toujours bien présents: L’anatomie et des proportions des joueurs posent toujours problèmes: les cous très larges, les mains au delà des genoux… Ce n’est pas encore ça.
Visuels : 3,5/5
Côté personnages, ces deux tomes de Deep 3 apportent leur lot de nouveauté. Il y a évidemment les membres de l’équipe du SLAC. Tous ont une forte personnalité, parfois un peu caricaturale comme Delonte, le voyou au grand coeur. Mais certains se démarquent par un caractère plus complexe. Je citerai Tim mais surtout Rasheed qui pour moi est la grosse révélation de ces volumes. J’ai vraiment adoré le personnage, son positionnement, ses sacrifices.
On en apprend un peu plus sur le père de Damian, Byron Green. J’ai apprécié le fait que ce papa, pourtant absent, suive en cachette les exploits de son fils, par delà l’océan. C’était assez touchant de découvrir qu’il avait appris le japonais pour lui, qu’il pensait à son anniversaire chaque année etc… Néanmoins, j’ai un peu déchanté quand j’ai appris que ce même papa avait tenté l’aventure de la NBO et que ses espoirs avaient ensuite été douchés par l’arrivée d’Earvin Johnson… À mon sens, ce lien n’était pas nécessaire; et il renforce l’idée de raccourci scénaristique. D’ailleurs, Earvin Johnson prend de plus en plus la forme d’un Deus Ex Machina et, là encore, ça me déçoit un peu.
Personnages : 4/5
Du point de vue des thématiques, Deep 3 poursuit sa description des coulisses de la NBO. On a bien conscience que c’est un milieu de requins, en particulier quand on apprend pourquoi l’assistant coach choisit de parier sur Damian et de le recruter. Au travers du personnage d’Allen Hatano, le « tweener », on retrouve la difficulté pour s’imposer dans une composition. La problématique du racisme est toujours présente elle-aussi. Ce sont des thèmes forts, et intéressants, mais de mon point de vue, cela aurait pu être amené plus finement.
Au travers des tomes 3 et 4, l’auteur revient cependant aux essentiels, si j’ose dire, en mettant l’accent sur la cohésion d’équipe, l’aspect collectif que peut avoir le basket. Mais après avoir mis en scène la force et la nécessité de l’individualité, cela donne l’impression qu’il fait machine arrière en quelque sorte. Cependant comment passer à côté de cette dimension du sport ? Quant au thème du handicap avec le yips, de la perte de confiance qui y est liée… Je dois dire que cela devient presque anecdotique et, encore une fois, c’est dommage à mon sens. J’aurais vraiment apprécié un traitement plus conséquent de Damian, sa psychologie et sa position au sein de l’équipe.
Thèmes : 3,5/5
Deep 3, en résumé :
💎 Les points forts :
- Une vision unique du basketball.
- Des personnages attachants.
- Un trait dynamique et percutant.
- Des thématiques originales.
🪨 Les points faibles :
- Trop d’ellipses et un rythme trop rapide.
- Des maladresses pour ce qui est des proportions et de l’anatomie.