Même sans dragon, LE PAVILLON DES HOMMES rappelle Game of Thrones pour ses intrigues de cour ! Voici mon avis sur l’anime dispo sur Netflix !
LE PAVILLON DES HOMMES, ou Ōoku de son titre original, est un manga josei de Fumi Yoshinaga. Il paraissait dans le magazine Melody de l’éditeur Hakusensha entre 2004 et 2020. La série compte 19 tomes, tous disponibles aux éditions Kana.
Yoshimune, est le huitième shōgun remplaçant le 7e shōgun, une petite fille malheureusement décédée. La nouvelle maîtresse du palais entend faire changer les choses : elle n’apprécie en effet pas le faste et le luxe superflu qui était de mise au Pavillon jusque là, alors qu’il connaît des difficultés financières. Mizuno est pressenti comme celui qui pourrait être recommandé comme favori du shōgun. En effet, remarqué par sa sobriété et son allure, Mizuno est invité à passer la nuit avec le shōgun. Cependant, ils ignorent tous deux la règle qui veut que l’homme responsable de la perte de la virginité du shōgun soit exécuté 10 jours plus tard.
Cette première saison de l’anime adapte les trois premiers volumes. Pour ma part, je l’ai regardé en VF, par souci d’attention. Je ne sais pas ce que vaut la VO, mais je peux vous dire qu’il y a déjà plusieurs coquilles dans le sous-titrage.
TW cependant : viols, prostitution, inceste
Le shogun est une femme !
LE PAVILLON DES HOMMES se présente comme une uchronie, un récit dont le point de départ est historique mais dont le développement est fictif. Ici, l’histoire débute à l’ère Edo, au XVIIIeme siècle, avec la mort du shōgun Iemitsu Tokugawa. La fiction débute avec la variole du tengu, une maladie qui ne touche que les jeunes hommes. C’est un point scénaristique que j’ai trouvé génial car il permet d’expliquer comment les femmes arrivent au pouvoir dans cette réalité alternative, en particulier Yoshimune Tokugawa.
Au delà de ça, l’anime présente les conséquences de ce changement, à la manière d’une fresque historique. On suit de nombreuses intrigues politiques, des complots, des drames. Les rebondissements sont nombreux et rendent l’ensemble captivant. En revanche, il peut parfois être difficile de se repérer dans le récit, notamment du fait des noms des personnages, qui sont similaires, qui sont repris etc…
Scénario : 4/5
LE PAVILLON DES HOMMES met en scène des personnage variés. On suit d’abord Mizuno Yūnoshin, un jeune homme qui intègre le Ōoku. Mis a rude épreuve, il tiendra bon, notamment grâce à la protection du Sugishita. Il se confrontera à l’adversité de Tsuruoka, se liera d’amitié avec Kakizoe, pour finir par progresser dans la hiérarchie du Pavillon. Avec lui, le personnage de Yoshimune Tokugawa se démarque. La shōgun m’a beaucoup plu pour son côté subversif.
Mais l’épisode 2 opère un bond dans le passé, et nous présente d’autres personnages, d’autres motivations. On suit alors Madenokoji Arikoto, un moine qui vient présenter ses voeux au shōgun Iemitsu Tokugawa. Mais, sous l’impulsion de Dame Kasuga, la nourrice de cette dernière, il sera contraint de renoncer à ses voeux et d’intégrer le Ōoku. Le récit développe alors sa vie au Pavillon, et surtout sa relation avec la shōgun. Des personnages et une romance intéressante !
Personnages : 4/5
Du point de vue de la forme, LE PAVILLON DES HOMMES est assez convaincant. Les character-design sont plutôt fidèles à ceux de Fumi Yoshinaga. C’est un bon point, car ils sont beaux, mais c’est aussi un défaut car les personnages ne sont pas toujours identifiables. Et comme ils sont nombreux… C’est d’autant plus difficile pour se repérer dans l’histoire. J’ai beaucoup aimé la direction artistique globale, les vêtements, les décors : il y a une atmosphère unique.
En termes d’animation, c’est tout à fait correct. Il n’y a pas de grosses scènes d’action, mais c’est surtout parce que le récit n’en propose pas. Au delà de ça, les mises en scène sont plutôt bonnes et permettent une certaine douceur, une poésie. Pour parler un peu de la bande-son, les musiques ne m’ont pas plus marqué que ça. Néanmoins, elles accompagnent bien l’histoire. La VF n’était pas désagréable.
Forme : 4/5
Ce que j’ai préféré dans LE PAVILLON DES HOMMES, ce sont les différents thèmes abordés. Évidemment, l’anime évoque l’Histoire du Japon, en particulier la politique à l’ère Edo, et l’isolationnisme (sakoku). Même s’il s’agit d’une fiction, des éléments réels sont inclus et rendent l’ensemble crédible. Le Ōoku a existé, bien qu’il s’agisse d’un pavillon de femmes. Encore une fois, un oeil occidental pourra éprouver quelques difficultés à se retrouver dans cette Histoire et cette culture.
Mais plus qu’une fresque historique, c’est une oeuvre profonde que nous livre Fumi Yoshinaga. En inversant les places des hommes et des femmes, elle propose une réflexion poussée sur le patriarcat et sur les comportements sociaux. J’ai trouvé ça épatant que l’autrice soit allée si loin dans les conséquences d’un tel changement, tout en n’oubliant pas qu’un homme reste un homme…!
Thèmes : 5/5
LE PAVILLON DES HOMMES, en résumé :
💎 Les points forts :
- Un concept d’inversion très bien exploité.
- Des personnages bien développés.
- Une histoire pleine de rebondissements.
- Une atmosphère envoûtante.
- Une animation adaptée au propos.
🪨 Les points faibles :
- Il est facile de se perdre dans l’Histoire japonaise !