À l’occasion de sa venue à Japan Expo, j’ai eu l’occasion d’échanger avec Ichika ISSHIKI et son éditeur, grâce à Mahô éditions !
Si vous souhaitez en savoir plus sur Berserk of Gluttony, on en parle ici :
Cette interview est en deux parties, des questions et des réponses exclusives sont à retrouver sur Light Novel France !
ICHIKA ISSHIKI nous parle de sa passion : le light novel !
Q : Comment vous-êtes vous lancé dans l’écriture ?
ICHIKA ISSHIKI : J’ai eu une révélation [pour le light novel], un jour cela m’a pris et je me suis dit « tiens j’ai bien envie d’écrire un light novel ». Je me suis mis à écrire et cela m’a beaucoup plu. Au début, je n’arrivais même pas à écrire 500 caractères [japonais]. Mais au fur et à mesure je me suis entraîné et maintenant cela va beaucoup mieux, cela vient directement.
Au départ, j’écrivais pour moi, pour mon propre plaisir. Mais au bout d’un moment, je me suis dit que j’aimerais bien voir mes écrits publiés. J’ai contacté des sites web qui publiaient des romans en ligne [Shōsetsuka ni narō]. J’en ai publié quelques uns, jusqu’à Berserk of Gluttony qui a vraiment explosé et qui était numéro 1 du classement du site.
Q : Au Japon, comment cela se passe au niveau éditorial ? Comment trouve-t-on un auteur, comment on l’édite, quelle est la relation, la gestion de l’auteur ?
SEKIDO : On passe par des sites de web novels tels que Syōsetsu (Shōsetsuka ni narō), et notre travail c’est de regarder tous les light novel qui sortent du matin au soir. Même en mangeant le midi je suis toujours à chercher la pépite -rires-. Je fais cela vraiment tout le temps. Et dès que je trouve quelque chose qui fera un hit, je fais une offre à l’auteur.
Dans le cas de Berserk of Gluttony, c’est une autre personne qui a pris contact avec Ichika ISSHIKI, car moi je m’occupe du global. Chaque série, light novel a son éditeur. Là, c’est M. KUSE, le tantō de Moi quand je me réincarne en slime, qui m’a dit que Berserk of Gluttony se démarquait. Il me l’a proposé et on est parti là-dessus. On a contacté Ichika ISSHIKI.
Cela a été très rapide car nous étions tous d’accord dans l’entreprise sur le potentiel de Berserk of Gluttony. L’offre a été envoyée tout de suite sans discussion avec la direction. C’était le titre qu’il nous fallait.
Q : Quelle est votre place par rapport aux illustrations ? Donnez-vous des consignes pour les designs ?
ICHIKA ISSHIKI : Oui je fais des demandes pour les designs. Sur le tome 3 c’est sa tenue originelle, celle que j’ai conçu. Elle change petit à petit au fil de l’histoire et je demande à faire évoluer le design. On communique régulièrement avec fame.
Pour savoir comment sont choisis les passages à illustrer, rendez-vous sur Light Novel France !
Q : Quelle est la place de l’auteur dans l’élaboration du manga ? Des consignes sont données ou c’est simplement un rôle de validation ?
ICHIKA ISSHIKI : J’ai un rôle à jouer dans la conception du manga. Avant la publication, je reçois le prototype du manga, simplement crayonné [storyboard]. Et je vérifie si tout va bien au niveau de l’histoire, c’est ce qui m’importe le plus. Si c’est ok, on continue. Et sinon, j’en parle et c’est modifié. Ça n’est pas publié tant qu’il n’y a pas mon accord sur la question.
Je me suis rendu compte que Daisuke TAKINO était assez fidèle au light-novel, ce qui m’a beaucoup plu. Et donc, à partir du milieu du manga, j’ai commencé à lui faire entièrement confiance. Je reçois toujours les storyboards mais je ne demande pratiquement aucun changement. Je suis très content du travail qu’il fait.
M.SEKIDO nous a montré les storyboards du dernier chapitre en date du manga Berserk of Gluttony.
SEKIDO : Comme Ichika ISSHIKI fait confiance à Daisuke TAKINO, c’est l’équipe éditoriale qui regarde les storyboards.
En tant que responsable éditorial, on voit [sur les planches], ce que le mangaka veut mettre en avant, quelle partie. On voit des dessins moins travaillés, mais des cases avec bien plus de détails. C’est cette partie qui est très importante pour lui et qu’il veut mettre en avant. Pour cette raison, peut-être que l’on demandera à agrandir cette case. Je discute donc beaucoup avec Daisuke TAKINO pour ce genre de choses.
Q : Berserk of Gluttony a commencé en light novel, mais désormais il y a un manga, un smartoon et bientôt un anime : Comment vivez-vous ce succès ?
ICHIKA ISSHIKI : J’en suis très content, je suis aussi très chanceux. Cela m’a permis d’arriver jusque-là et j’en suis ravi.
SEKIDO : C’est la pression pour moi ! C’est une super œuvre pour toute l’équipe et ma responsabilité c’est de la mettre en valeur et de faire en sorte de la rendre accessible, que les gens s’y intéressent. C’est mon travail, et comme je veux bien le faire, la pression est là.
Q : Quel est votre avis sur le light novel au Japon ?
ICHIKA ISSHIKI : Moi je ne lis pas de light novels. Cependant, je lis beaucoup de web novels, en particulier sur Kakuyomu, un site assez connu de KADOKAWA. Je lis beaucoup sur ce site et je regarde le classement pour savoir ce qui plaît en ce moment. Cela me permet de trouver des éléments à ajouter à mes œuvres, qui pourraient accrocher le public. J’aime bien que cela plaise. En fait, il y a une différence entre le moment où le livre paraît en physique et le moment où il est publié sur le site. Je regarde vraiment ce qu’il se passe en pensant « qu’est-ce qui va marcher après ? ».
SEKIDO : Moi j’aime ça. Il y a plusieurs genres qui existent dans le light novel. Selon les générations et les moments, il y a des genres qui percent plus que d’autres. Et quand un genre perce, il y a énormément de light novel de ce genre qui sortent. Une fois que la mode est passée, que c’est un autre genre, on oublie. En 2012, on avait des comédies romantiques, après beaucoup d’isekai et maintenant on revient à des comédies romantiques.
Q : Qu’est-ce que vous aimez lire ?
ICHIKA ISSHIKI : J’aime beaucoup les isekai, la fantasy « actuelle » et la dark fantasy. J’écris vraiment pour mon plaisir, pour moi-même et, par exemple, pour Berserk of Gluttony, je ne pensais pas écrire de la dark fantasy. Mais on m’a dit que c’était ça. En fait, à chaque fois que j’écris, cela devient de la dark fantasy. Sans m’en rendre compte, c’est toujours le genre auquel j’arrive.
Q : D’où vient l’inspiration des Sept Péchés Capitaux, qui est un concept très « occidental » et chrétien ?
ICHIKA ISSHIKI : C’est une culture que j’ai pris à partir des jeux-vidéos, des RPG par exemple Final Fantasy. C’est de là que je m’inspire. Dans les jeux-vidéos, je vois les noms des styles et je me dis que c’est vachement bien, que ça donnera un aspect jeu-vidéo à mes romans.
Q : A quoi jouez-vous en ce moment ?
ICHIKA ISSHIKI : Je joue au dernier Zelda [Tears of the Kingdom]. Mais mon premier jeu c’est Dragon Quest !
L’interview continue sur Light Novel France, avec des questions qui portent plus précisément sur le light novel !
Encore un grand merci à Ichika ISSHIKI, M.Sekido, M.Ishikawa; à l’équipe de Mahô Editions et à celle du Renard Café. Merci également à Light Novel France et à Lisa pour la traduction !