Après Golden Gold, voici mon avis sur une des nouveautés de l’éditeur Le Lézard Noir : LE ROI DES LIMBES ! Un josei de science-fiction !
LE ROI DES LIMBES, tome 1:
Pour cette nouvelle série, toujours au format poche, Le Lézard Noir continue dans l’excellence avec une très belle fabrication. La jaquette est matte, et assez rigide. L’illustration est celle de l’édition japonaise, avec une belle insertion du logo titre. À l’intérieur, le papier est épais, sans transparence et avec une bonne qualité d’impression.
Quand un soldat inébranlable et un ancien héros légendaire doivent faire équipe face à la mystérieuse maladie du sommeil !!
Huit années se sont écoulées depuis l’éradication de la maladie du sommeil qui a fait tant de victimes. Adam, qui était sur le point de prendre sa retraite en raison d’une blessure mortelle lors d’une mission, reçoit une mission spéciale d’un officier supérieur de l’armée. C’est une mission top-secrète liée à la résurgence de la maladie du sommeil qui aurait dû disparaître.
Le premier chapitre est disponible sur le site de l’éditeur :
LE ROI DES LIMBES – Chapitre 1
Plongée dans vos rêves, entre Inception et Eden !
LE ROI DES LIMBES se présente comme un récit d’anticipation. Dans cet univers, similaire au nôtre, la maladie du sommeil vient tout juste d’être éradiquée après avoir fait des ravages. L’histoire joue ainsi avec une des plus grandes peur humaine: celle de s’endormir sans jamais se réveiller et fait donc mouche (tsé-tsé) quand il s’agit de nous prendre aux tripes. L’humanité ne doit sa survie qu’à un seul homme : le King. Une base très solide est posée !
En plongeant dans l’esprit des gens endormis, il fut capable de les tirer de leur torpeur. Une idée intéressante, assez classique, mais bien SF comme il faut ! Malheureusement, l’agent pathogène de cette maladie est capable de muter, et un nouveau variant est apparu. Plus agressif, et plus létal aussi. Pire encore, les plongeurs ne sont plus capables d’endiguer le mal, et meurent à tour de bras. Ainsi, c’est avec cette nouvelle menace que débute l’intrigue de l’oeuvre.
Scénario : 4/5
Pourtant, LE ROI DES LIMBES ne débute pas avec le King. En effet, on découvre Adam, un soldat de l’US Navy qui a été blessé en intervention. Et s’il envisageait de couler de beaux jours, l’armée ne l’entend pas ainsi. Le soldat se retrouve donc à devoir assurer une mission secrète, mais ne se débine pas pour autant. En plus de sa rééducation, il va ainsi devenir compagnon, et accompagner un plongeur pour traiter les nouveaux patients. Évidemment, son binôme de travail n’est autre que le légendaire King !
Les débuts de cette relation sont assez conflictuels. Rune Winter, puisque tel est son nom, refuse catégoriquement de plonger à nouveau. Mais l’armée utilisera de moyens détournés pour réunir ces deux hommes et parvenir à ses fins. S’ils sont des caractères très opposés, exubérant et taciturne, nos deux protagonistes ont pour point commun un amour familial, qui les rend très attachants et qui les lie de manière forte. Les prémices de cette relation sont plein de promesses !
Personnages : 4/5
Pour ce qui est des visuels, le style d’Ai Tanaka sur LE ROI DES LIMBES est épuré, clair. En ce qui me concerne, je préfère quand le trait fourmille de détails, que les aplats sont d’un noir profond. Mais ici, le rendu a quelque chose d’intriguant et convient bien à l’atmosphère de l’œuvre. Du point de vue des designs, il n’y a pas beaucoup d’extravagance mais cela aurait fait tâche dans un récit réaliste. Je salue quand même la réussite du design de Rune Winter, qui est très évocateur de sa personnalité.
Globalement, j’ai trouvé que les arrières plans manquaient. Je comprends qu’ils s’effacent pour mettre en avant les personnages, mais ils sont trop souvent blancs. On a en revanche de beaux décors, très détaillés, qui apporte ce qu’il faut pour se repérer dans cet univers. Enfin, pour parler du découpage, il sied parfaitement à l’aspect thriller et nous offre même de beaux passages « suspendus ».
Visuels : 4/5
Pour moi, le gros point fort du manga LE ROI DES LIMBES, c’est son ambiance. En tant que récit d’anticipation, le titre nous emmène dans un monde où il est désormais possible de plonger dans les rêves des autres. J’aurais aimé en savoir un peu plus sur la technologie des bioconnectomes, mais elle nous est présentée de manière très crédible. Sans trop pouvoir l’expliquer, je trouve que l’on ressent parfaitement bien le côté « onirique » lors des plongées !
C’est hyper immersif. Peut-être est-ce le découpage ? Ou simplement les compositions qui jouent sur les effets de nombre ? L’autrice n’hésite pas non plus à verser dans l’horrifique, avec des séquences zombiesques, pour générer une tension palpable dans son oeuvre. J’ai trouvé ça génial ! Et en parlant de tension, la façon d’amener ce nouveau variant le rend vraiment menaçant. Cela nous intrigue, on veut savoir le pourquoi du comment : c’est très réussi !
Ambiance : 5/5
LE ROI DES LIMBES, en résumé :
💎 Les points forts
- Une ambiance immersive et maîtrisée.
- Une intrigue de science-fiction prenante.
- Des personnages qu’on prend plaisir à suivre.
- De belles compositions.
🪨 Les points faibles
- Le style graphique clivant.
✨ BONUS
- Encore une fois, une très belle fabrication !