Parmi les animés de l’automne 2022, il y avait AKIBA MAID WAR. C’est, sans aucun doute, l’anime le plus WTF que j’ai regardé cette année !
AKIBA MAID WAR, de son titre original AKIBA MEIDO SENSOU est un anime de 12 épisodes. Il est produit par P.A. Works, sur un concept de Cygames. Les 12 épisodes sont disponibles sur Crunchyroll.
Dans le quartier d’Akihabara, le café Tontokochon propose les meilleures maids, toutes plus attentives les unes que les autres pour le client qui s’y perdra. Mais la sélection est rude. Nous sommes au printemps 1999 et nous suivons le parcours de deux jeunes recrues qui vont apprendre à devenir la servante parfaite…
Si vous vous attendez à un anime CGDCT (Cute Girls Doing Cute Things), laissez moi vous avertir… Vous vous trompez ! Ici, on est plutôt sur du Cute Girls Doing Bad Things ou du Cute Girls with Cool Guns. C’est en quelque sorte un Lycoris Recoil bien plus énervé, et sans le sous-texte yuri !
Et si vous voulez en savoir un plus sur l’historique maids, j’y ai consacré une partie dans l’article sur le TOP 20 des Maids préférées des japonais !
Okaerinasaimase, Goshujinsama !!
AKIBA MAID WAR débute sur une base des plus absurdes et subversives… Mélanger deux figures de la pop culture japonaise : la maid, et le yakuza. Ce qui en résulte, c’est un univers aussi coloré et sucré que violent et gore.
On découvre ainsi que les cafés dans lesquels travaillent les maids sont en fait des façades pour des activités criminelles. Chaque équipe d’un café est l’équivalent d’un clan, avec une hiérarchie entre ces derniers. Et tous dépendent d’organisation plus grandes et plus puissantes. Si jamais il y a un différend entre deux cafés… Cela se règle à coups de couteau, de grenade ou de fusil automatique !
Et comme si tout ça n’était pas assez fou, chaque café représente un animal : chat, chien, cochon, vache, lapin, lion et même axolotl ! C’est complètement délirant, du début à la fin ! Cet aspect totalement barré est renforcé par les compositions musicales et des effets sonores qui associent le kawaii et le bourrin. J’aurais toutefois apprécié que cet univers soit un peu plus structuré et développé.
Vous l’aurez compris je pense, l’anime n’est pas le plus crédible, mais il peut aisément prétendre au titre d’anime le plus WTF de l’automne 2022, voire de l’année 2022.
Univers : 4/5
Pour ce qui est du scénario, AKIBA MAID WAR nous raconte l’histoire de Nagomi Wahira, une jeune fille qui souhaite devenir maid. Elle rejoint donc le café Tontokochon, qui a pour animal totem… Le cochon. Mais Nagomi ne se doute pas de l’envers du décor, ce qu’implique le travail de maid.
En même temps qu’elle, une autre maid intègre l’équipe : Rankō. Cette dernière, âgée de 35 ans, n’a clairement pas le profil type de la soubrette mais nourrit la même envie que sa cadette. Ainsi, on va suivre les aventures de ces deux nouvelles recrues du café Tontokochon.
On découvrira les autres membres de l’équipe, mais surtout tout un tas de rivales qui sont prêtes à en découdre. Le récit s’organise comme une succession d’histoires ayant trait à l’univers du crime organisé : fusillades, jeux d’argents, combats clandestins. On a donc beaucoup de moments forts, bourrés d’actions, mais aussi remplis d’émotions puisqu’ils relient les histoires de tous les personnages.
Cependant ils sont entrecoupés d’autres moments, plus calmes ou moins intenses, qui viennent un peu couper l’élan de l’anime. Il y a bien une intrigue de fond, et une question de vengeance mais cela avance si lentement qu’on en vient parfois à l’oublier.
Scénario : 3,5/5
En ce qui concerne les visuels, AKIBA MAID WAR fait là aussi dans le loufoque. Les tenues des maid qui reprennent les animaux totems de leur café respectif sont bien trouvées. Et, associées aux fusils d’assauts et autre mitrailleuses, cela crée un contraste comique vraiment efficace !
J’ai été assez surpris par la conception des arrières-plans et le niveau de détail qu’on peut y trouver. Les décors de nuit, avec des éclairages néons, rendent bien compte de l’univers yakuza des années 90. Tandis que les scènes qui ont lieu de jour proposent une palette de couleurs pastels, plus douce et plus kawaii. On retrouve donc, encore une fois, le contraste qui sert de fondation à l’oeuvre.
Pour ce qui est des scènes d’actions, ça envoie du lourd, de grosses rafales de balles et bien plus encore. Et évidemment, il n’y a AUCUNE CENSURE !! Globalement, c’est donc plutôt réussi mais cela n’a rien de transcendant non plus. Je suis sûr que P.A. Works aurait pu faire encore mieux, avec des séquences d’action plus fluide et moins de plans fixes !
Visuels : 3,5/5
Enfin, si je dois donner un point fort de AKIBA MAID WAR, je citerais ses personnages. J’ai vraiment apprécié le traitement de Nagomi au cours du récit. Elle passe de l’archétype de la jeune ingénue à une maid accomplie, et à ce que ça implique dans cet univers. Sa construction, bien qu’un peu lente au début, se révèle assez bonne. Et, même si la fin était un peu déstabilisante, avec du recul, je me dis que cela ne pouvait pas être autrement…! (N’oubliez pas la scène post générique !).
En parallèle, Rankō a également une évolution bien pensée et menée, notamment avec sa confrontation contre Zoya façon Ashita no Joe. D’ailleurs, grand bravo à la seiyu russe de Zoya ! De mon point de vue, Rankō est peut-être le personnage le mieux écrit de la série, et celle qui porte la série. Elle et Nagomi partagent une vision particulière de la maid, qui s’oppose à celle de Nagi, la grande antagoniste de cet animé. Ce différend crée une très bonne dynamique entre les personnage.
Pour ce qui est du reste de l’équipe de Tontokochon, j’ai été assez surpris de voir Zoya, Shiipon, Yumechi ou même Okachimachi avoir droit à un vrai développement, sans pour autant que cela ne paraisse forcé ! Finalement, cela apporte un vrai plus à l’anime.
Personnages : 4/5
AKIBA MAID WAR, en résumé :
Dans un univers où les maid cafés sont en fait des façades du crime organisé, AKIBA MAID WAR nous raconte l’histoire du café Tontokochon.
Deux nouvelles recrues viennent de le rejoindre: Nagomi et Rankō. Toutes deux rêvent de ce métier, mais Nagomi n’imaginait pas ce que recelait l’envers du décor !
Les rivalités entre les cafés entraînent des fusillades, des combats clandestins, des raids… C’est complètement délirant ! Sous l’égide de Rankō et des autres membres du Tontokochon, elle va devoir s’adapter et devenir une vraie Yaku…Maid !
On découvre ainsi tout un tas de personnages, certains auxquels on s’attache, d’autres beaucoup moins. Protagonistes comme antagonistes, premier comme second plan, toutes ces maids ont droit à un bon développement. Mais quand la mort frappe, elle ne fait pas de distinction… Et elle fauche celle qui sera la moins prudente !
AKIBA MAID WAR c’est donc un humour des plus absurdes, très noire parfois, avec des paillettes et des pastels, mais aussi la rue, la vraie, celle où le moindre faux pas te coûte la vie. Une parodie qui dépeint étrangement bien la réalité de ce monde du crime.
Sur la forme, AKIBA MAID WAR est plutôt correct. L’animation est plutôt fluide, même si ça pourrait être mieux. Les ambiances sont travaillées et gardent le contraste entre les univers Yakuza et Maid qui sert de base à l’anime. Les seiyū ont fourni un travail formidable, quant à la bande-son, elle aussi colle très bien à cet univers décalé !
Une jolie surprise, peut-être un peu passée sous les radars, mais qui mérite le coup d’oeil ! Si vous n’avez pas trouvé votre bonheur dans les animés d’hiver, laissez-lui sa chance !