Pour la review du jour, on parle de manga français ! Je vous donne mon avis sur AKIMBO, le manga de Djiguito !
AKIMBO, one shot de DJIGUITO
AKIMBO se présente sous la forme d’un volume unique, au format 148×210. Le tome compte 212 pages dont plusieurs en couleur. Le tout dans une belle qualité !
À l’intérieur, on retrouve deux histoires complètes, qui se suivent.
En fin de volume, on retrouve des bonus : croquis, esquisses mais aussi une galerie avec des illustrations réalisées par différents artistes !
Grâce à un concours sur internet, la petite Nancy va passer 24h avec sa star préférée Akimbo un natif artiste hip hop. Malgré son succès grandissant au-delà des frontières, Akimbo ne fait pas l’unanimité au sein de sa tribu. Certains sont prêts à tout pour éteindre sa carrière naissante, même à l’éliminer définitivement…
Vous pouvez lire toute la partie 1 juste ici : Extrait
Si vous voulez vous procurer le livre, cela se passe sur le site de Djiguito, juste ici. Ou bien directement auprès de l’auteur dans les différentes conventions ! (Suivez-le sur Instagram ou X pour être au courant de ses salons auxquels il participe !) D’ailleurs profitez-en pour lire MARY KIMPRIDE, autre oeuvre de l’artiste qui est très intéressante aussi !
Pour l’anecdote, au fil d’une discussion, Boichi (Dr. Stone, Sun Ken Rock, Origin) a dit à Djiguito que son travail était génial !
Une comédie Shonen dans un Far West Accro au smartphone !
AKIMBO, c’est le récit du personnage éponyme. Artiste hip-hop en pleine ascension, Akimbo est également amené à être le prochain chef de sa tribu. Et c’est autour de cette dualité que Djiguito construit son intrigue. En effet, au sein de la tribu, certains sont très attachés aux traditions, et n’acceptent pas la « modernité » incarnée par notre protagoniste. En conséquences, ils font tout pour l’empêcher d’accéder au statut de chef de tribu.
C’est plutôt convenu, mais ce conflit autour des valeurs se révèle assez efficace. Les rebondissements, liés notamment à la rencontre avec Nancy, nous tiennent en haleine et se révèlent assez surprenants parfois. Au delà de ça, l’oeuvre aborde d’autres thématiques, il est question de stigmatisation, de conspirationnisme aussi, plus globalement de violence. À la manière de ce qui peut se faire dans le nekketsu, l’histoire met en avant les valeurs familiales, la protection des plus faibles. On retrouve aussi de petites réflexions sur la portée de l’art également.
Scénario : 4/5
AKIMBO met en scène un protagoniste tiraillé entre son héritage et ce qu’il a lui même construit. Sous son apparence impassible, on sent un caractère altruiste, une certaine bienveillance. Cela devient lors de sa rencontre avec Nancy. La relation entre les deux est intéressante, la jeune fille n’étant pas seulement un faire-valoir ! La jeune fille à un caractère bien trempé, et un passé assez trouble ! J’aurais aimé qu’elle soit un peu plus approfondie, mais le format court ne le permet pas. (Peut-être dans une suite ?).
En plus de ce binôme, Djiguito nous propose d’autres personnages. J’ai beaucoup aimé mamie Tatanka et son addiction aux jeux-vidéos, ou encore le manager Budju. Plus anecdotiques, Haboothal, Hugh Jackdan ou même Bubull apportent pourtant leur pierre à l’édifice ! J’ai particulièrement apprécié les antagonistes de l’oeuvre. Concolo est vraiment impressionnant, mais c’est surtout Mikizi qui m’a plu. Il est fourbe, manipulateur et ses motivations sont crédibles : un très bon méchant !
Personnages : 4/5
Autour de cette histoire et de ces personnages, AKIMBO nous propose un univers qui prend racine dans la culture native américaine. Pour nous immerger pleinement, Djiguito s’appuie sur des éléments visuels qui représentent les autochtones d’Amérique dans l’inconscient collectif. Les tipis, les totems, les plumes, les attrapes-rêves, les bisons. Évidemment, l’imaginaire lié au Far West, aux cowboys s’invite dans l’oeuvre ! Les saloons, les stetsons, les affiches Wanted, le pygargue à tête blanche… À titre personnel, j’ai adoré l’inclusion des chamans et aussi l’idée du rituel de la meute.
L’auteur incorpore aussi des références cinématographiques, comme le design de Haboothal directement repris de Tonto dans The Lone Ranger ou encore les gros plans en champ-contrechamp. De mon point de vue, cela permet de faire le lien avec le pan plus moderne, plus « actuel » de l’univers. La carrière musicale d’Akimbo, les jeux-vidéos, les réseaux sociaux etc… C’est anachronique ! Et pourtant, l’ensemble nous paraît cohérent, logique et ne nous bloque pas.
Univers : 5/5
Du point de vue visuel, AKIMBO bénéficie du style très marqué de Djiguito. Puisant dans les manga, les cartoon et les comics, c’est un code graphique hybride et unique que l’on découvre. Malgré des designs tout en rondeur, un encrage très épais et des proportions assez étranges, l’ensemble reste harmonieux. Djiguito semble également vouloir mettre un point d’honneur à ce que ses personnages nous transmettent leurs émotions, et adopte ainsi un trait hyper-expressif.
Pour ce qui est de l’ambiance, les apparences de personnages et les paysages allient étonnamment bien le côté « amérindiens » et le hip-hop. En termes de découpage, l’influence du manga est prépondérante. C’est peut-être un peu plus rigide que ce qui se fait au Japon, néanmoins, les scènes d’actions restent très dynamiques. On trouve aussi de belles idées de mises en scènes, des images marquantes et très inspirées. Je dirais peut-être que cela manque de pages doubles, de planches percutantes… Mais c’est du chipotage !
Visuels : 4/5
AKIMBO en résumé :
💎 Les points forts :
- Les éléments de la culture native américaine.
- Le côté hip-hop inclus sans paraître incohérent.
- Des personnages forts et attachants.
- Un dessin unique, entre manga, cartoon et comics.
- Des thématiques variées et intéressantes.
🪨 Les points faibles :
- Le schéma narratif un peu convenu.
Note globale : 17/20
Petit aparté sur Mary Kimpride !
Une review complète de MARY KIMPRIDE présenterait inévitablement des redites avec celle d’AKIMBO. Néanmoins, je voulais tout de même vous parler de ce qui représente les débuts de Djiguito dans l’auto-édition. C’est un récit plus court, et donc forcément moins étoffé. Cependant, on sent déjà cette volonté de proposer une histoire dans un univers « far west », avec des personnages hauts-en-couleurs. Ce que j’ai particulièrement apprécié dans le récit, c’est que l’auteur cherche à nous surprendre, et cela fonctionne plutôt bien d’ailleurs !