Pour cette nouvelle critique, je vous parle d’un des nouveaux manga des éditions Kana. Voici mon avis sur BLUE WOLVES !
BLUE WOLVES, tomes 1, 2 et 3 !
Pour cette nouvelle série, Kana a opté pour quelque chose d’assez simple. Les jaquettes reprennent celle de l’édition japonaise, avec un logo titre adapté. En ce qui me concerne, je le trouve un peu simple. On notera tout de même un effet métallisé en arrière-plan.
À l’intérieur, le papier est légèrement transparent, sans pour autant gêner la lecture. Il n’y a pas de pages couleurs. En revanche, on retrouve des fiches personnages en guise de bonus et en fin de volume.
Kyôto, 1863. Le destin de Nio, un jeune garçon pétri de bonnes intentions, va radicalement changer le jour où il rencontre Toshizô Hijikata et Sôji Okita.
Nio est désormais motivé par une colère qui le ronge intérieurement depuis longtemps et son profond désir de « changer le monde ».
Il intègre un groupe de samouraïs connu sous le nom de Miburo.
Nio va apprendre à se battre et à se forger une personnalité tout en affrontant une effrayante réalité qu’il n’avait jusqu’alors jamais imaginée…
C’est quoi la justice ? Vous avez 4h !
L’histoire de BLUE WOLVES prend place dans un contexte historique particulier, l’ère Bunkyū et le Bakufu. Les fins du shogunat Tokugawa et de l’isolationnisme japonais entraînent des affrontements entre les partisans et les opposants. Avec cette criminalité grandissante, des ronins s’organisent en milice, le Mibu Roshi Gumi, pour maintenir l’ordre. Ainsi débute l’histoire de trois jeunes garçons natifs de Kyoto, trois apprentis des Miburo : les trois loups.
Avec eux, on découvre le quotidien des Miburo : apprentissage du sabre, entraînement au sumo, mais aussi patrouilles en ville et enquêtes. Cependant, nos protagonistes sont rapidement embarqués dans une mission plus importante. Un groupe sème la terreur dans le domaine d’Aizu, les Cinq Vengeurs du Tenchūgumi, laissant derrière eux des cadavres énucléés. On a donc droit à une belle tension, des confrontations et des rebondissements prenants tout au long de ces trois premiers tomes !
Scénario : 3,5/5
BLUE WOLVES se construit donc autour de trois personnages, les trois loups. On fait d’abord connaissance avec Nio. Celui-ci a tout d’un protagoniste de nekketsu classique : la candeur, la bonne humeur, mais aussi la détermination et les idéaux. Cependant, ce héros n’a aucune appétence pour les arts du samouraï, il n’a pour lui qu’un excellent don de l’observation. Ensuite, on découvre Taro et Hajime, les deux autres loups. Le premier n’est pour l’instant caractérisé que par une servilité extrême.
En revanche, le second bénéficie d’un certain développement dans ces trois premiers tomes. Bien plus doué que Nio, il se pose comme un rival. J’ai trouvé leur relation intéressante, chacun apprend de l’autre. On retrouve évidemment les figures du futur Shinsen Gumi. Ces personnages deviennent familiers désormais, grâce à toutes les histoires dont on nous abreuve. Ici, c’est une version plus fantaisiste de ces grands noms de l’Histoire que l’on découvre; mais ça n’est en rien déplaisant.
Personnages : 3,5/5
BLUE WOLVES possède de jolis graphismes. Le trait est expressif, et sa finesse donne une certaine beauté aux personnages. Tsuyoshi Yasuda maîtrise bien son encrage et propose un jeu d’intensité intéressant. J’ai aimé l’aspect éthéré qu’il confère à Nio, ou la rudesse qu’il donne aux adultes. Néanmoins j’ai trouvé que certains design manquaient d’identité parfois. Cela m’a empêché de bien appréhender les personnages.
Un autre point m’a fortement déstabilisé en début de lecture : le découpage. Si habituellement les mangakas optent pour trois lignes de cases par page en moyenne, Tsuyoshi Yasuda en met très souvent quatre. J’ai ainsi eu l’impression d’une surcharge visuelle, et la rigidité était assez perturbante pour ma lecture. Au-delà de ça, je reconnais que sur ces trois tomes, on a droit à de magnifiques fulgurances. L’auteur réalise des doubles-pages hyper dynamiques, dans un style proche du croquis sans pour autant paraître brouillon.
Visuels : 3/5
Sans grande surprise, BLUE WOLVES parle de samouraïs, en particulier de leur rôle nouveau dans un contexte socio-politique en pleine restructuration. C’est toujours intéressant de voir comment le Japon fonctionnait à cette époque. Là où le titre se distingue, c’est grâce à son protagoniste. Nio est quelqu’un de clairvoyant et perspicace. De plus, il n’a pas été élevé en suivant le bushido. Il se présente donc comme un oeil extérieur au monde des Miburo.
À travers son regard, l’auteur peut mettre en évidence l’absurdité de certaines situations, ou bien les excès de zèle que la plupart ne considèrent même plus. Avec ce personnage, Tsuyoshi Yasuda amorce une réflexion autour de la justice. J’ai été agréablement surpris par le recul que peut prendre Nio ! Il n’y a rien de manichéen dans son raisonnement, et cela justifie presque le blabla no jutsu. En revanche, le fait que le titre soit parsemé d’humour pourra se révéler assez clivant. J’ai trouvé que c’était parfois hors de propos, en plus de nous sortir de l’histoire.
Thématiques : 3,5/5
BLUE WOLVES, en résumé :
💎 Les points forts :
- Une introduction plutôt prenante !
- Des personnages attachants.
- Une réflexion prometteuse autour du sens de la justice.
- Des fulgurances graphiques très plaisantes !
🪨 Les points faibles :
- Un découpage rigide et qui peut déstabiliser.
- L’humour un peu hors de propos.