En ce début du mois de décembre, j’avais envie de vous parler de la dernière série manga que j’ai fini : Last Hero Inuyashiki. Si la série ne vous dit rien, son auteur vous fera probablement tilter. C’est Hiroya Oku qui est à l’origine du manga, connu pour avoir fait Gantz ou encore de Gigant. Et on retrouve, comme dans ces autres œuvres, son amour pour la science-fiction.
Last Hero Inuyashiki, ça parle de quoi ?
Ichiro Inuyashiki est employé de bureau et commence à se faire vieux. Sa famille ne lui porte pas beaucoup d’intérêt et il se retrouve assez seul. Un jour, il apprend qu’il a un cancer et qu’il ne guérira pas… et après cette annonce, il meurt lors d’un accident orchestré par des extra-terrestres. Ils vont le remplacer par une machine et la vie de Inuyashiki va changer du tout au tout !
C’est un seinen en 10 tomes de Hiroya Oku. Le magazine Evening de la Kodansha se charge de sa prépublication entre janvier 2014 et juillet 2017. En France, vous pouvez retrouver le manga aux éditions Ki-oon depuis 2015.
Une adaptation en anime par le studio MAPPA est diffusée entre octobre et décembre 2017 sur Fuji TV. Une adaptation en film live est sortie en avril 2018.
L’œuvre dépeint une société japonaise qui est obsédée par la réussite personnelle. Le mépris des plus faibles, des personnes démunies, ou socialement inintéressantes est omniprésent. À travers les 10 tomes, Hiroya Oku aborde également des thématiques relatives à l’adolescence avec le personnage de Hiro.
Une vision manichéenne de la société ?
Tout au long de son récit, l’auteur développe Hiro, principal antagoniste, ainsi qu’Inuyashiki comme des personnages que tout oppose ! Le vieil homme a choisi de profiter de ses nouvelles aptitudes pour sauver un maximum de personnes. Il veut mettre à profit ses compétences et se sentir utile à la société. Ainsi, il va d’hôpital en hôpital pour guérir les malades et devient une sorte d’ange gardien. Inuyashiki représente donc le héros qui a le beau rôle dans la société et qui est bien vu. Il tient ce comportement tout au long du récit et ne virevolte pas, à l’inverse de son “adversaire”.
Hiro, lui, semble être un peu perdu dans sa vie de jeune adulte. Le jeune garçon s’ennuie, n’a pas beaucoup d’amis et ne présente pas forcément de passions ou de hobbies. Alors lorsqu’il se voit devenir une super-machine, il ne cherche qu’à s’amuser. Celui-ci tue, non pas car il en a envie, mais avant tout, car il le peut ! Ce qui le rend d’autant plus dangereux. Le simple fait d’avoir ce pouvoir entre ses mains lui donne un avantage par rapport aux gens normaux. Hiro se sent donc supérieur à tout le monde et c’est ça qu’il apprécie.
Intrigue 3/5
Mais son état d’esprit l’amène à être très changeant. D’un tome à l’autre, il veut exterminer tous les Japonais, puis il veut sauver autant de personnes qu’il a tué. Un comportement introduit grâce au personnage de Shion Watanabe, une camarade de classe du jeune homme. Celle-ci admire Hiro et se rapproche beaucoup de lui. Les deux deviennent si proches que Hiro se laisse, à plusieurs reprises, influencer par cette fille. Ce qui rend le personnage assez instable et imprévisible, mais tout aussi intéressant.
Personnages 4/5
Émotions et retournements de situation
Last Hero Inuyashiki ne fait que 10 tomes et permet un récit efficace qui ne traîne pas en longueur. De plus, le personnage de Hiro permet de surprendre le lecteur et induit plusieurs retournements de situation. Selon les volumes, le rythme n’est, malgré tout, pas le même, allant d’assez lent avec une ambiance plutôt calme, à des tomes bourrés d’action qui vont tenir en haleine celui qui les lit. Mais ce côté aléatoire du rythme n’est pas très agréable à la lecture. En effet, chaque tome n’est pas forcément égal au précèdent en termes de qualité. Le mieux est donc de lire la série d’une traite en enchaînant les tomes. Sinon, on peut vite perdre le goût du manga.
Rythme 2,5/5
Les émotions sont brillamment mises en valeur par les dessins de Hiroya Oku. Celui-ci s’appuie sur une technique de modélisation 3D pour réaliser ses planches, sa marque de fabrique depuis les années 2000. Effectivement, ça fonctionne très bien avec la science-fiction puisqu’il y a un aspect assez réaliste, notamment dans les scènes d’explosion ou encore sur les décors de ville. De plus, les visages sont particulièrement travaillés de sorte à créer une vraie proximité pour qu’on se sente proche des personnages.
Sachant que le manga présente une majorité de planches sans texte, le visuel de Last Hero Inuyashiki est primordial ! Au fur et à mesure des chapitres, les dessins se renforcent en précision rendant l’histoire ultra agréable à suivre. En contrepartie, les tomes se lisent plutôt vite donc peut laisser une sensation de frustration pour les lecteurs. Mais le rendu final est vraiment beau et très appréciable, malgré quelques cases qui ressemblent trop à des prises de vues réelles.
Visuel 4/5
Bilan global de Last Hero Inuyashiki
Bien que j’ai été déçue par quelques aspects de l’œuvre, j’ai trouvé la série rapide et agréable à lire. Le rythme n’est pas le meilleur, mais lorsqu’on lit tout d’un coup, on ne le sent pas forcément. Cependant, je pense que le manga n’exploite pas complètement l’univers de science-fiction créé par Hiroya Oku, me laissant sur ma faim. J’ai trouvé que la conclusion du récit restait cohérente avec ce que vendait le mangaka, sans surprise. Malgré le fait que ce soit une série courte, j’ai eu l’impression que l’auteur se répétait dans le message qu’il voulait transmettre. Mais Last Hero Inuyashiki reste une série sympathique à lire !
Note globale : 13,5/20
Le manga est disponible aux éditions Ki-oon si l’aventure vous tente. Mais vous pouvez aussi jeter un coup d’œil à l’anime sur Amazon Vidéo ou encore ADN !