Pour cette nouvelle recommandation du Calendrier de l’avent 2023, je vous parle à nouveau d’un film d’animation : MARS EXPRESS !
C’est à l’occasion de l’Anime Watch Party #3 que j’ai eu l’occasion de voir MARS EXPRESS. Il s’agit du premier film d’animation de Jérémie Périn, le réalisateur de Lastman, mais également de Crisis Jung. Encore une fois, il s’est associé à Laurent Sarfati pour nous proposer ce récit.
En l’an 2200, Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera son partenaire androïde sont embauchés par un riche homme d’affaires afin de capturer sur Terre une célèbre hackeuse. De retour sur Mars, une nouvelle affaire va les conduire à s’aventurer dans les entrailles de Noctis, la capitale martienne, à la recherche de Jun Chow, une étudiante en cybernétique disparue. Noctis est leur ville, une utopie libertarienne rendue possible par les progrès en robotique, emblème d’un futur tourné vers les étoiles. Au fil de leur enquête, ils seront confrontés aux plus sombres secrets de leur cité ; ses institutions corrompues, ses trafics, ses fermes cérébrales, et les magouilles des toutes puissantes corporations. Mais des tueurs cyber augmentés ont eux aussi pris pour cible Jun Chow. Aline et Carlos se lancent dans une course désespérée pour sauver cette jeune femme qui, sans le savoir, détient un secret capable de menacer l’équilibre précaire sur lequel repose leur civilisation…
Avant que la séance ne commence, nous avons eu droit à un petit quiz autour de la carrière de Jérémie Périn, le réalisateur du film. Ensuite, les questions portèrent sur les manga et la japanimation en général. À chaque fois, des goodies étaient en jeu : porte clés, affiche, mais aussi le roman prequel MARS EXPRESS TEM !
Qu’est-ce que j’en ai pensé ?
MARS EXPRESS prend place dans monde futuriste, où les androïdes et les robots se fondent dans la population humaine. L’univers du titre, de la science fiction dystopique, est probablement son plus gros point fort. Et pourtant, peu d’éléments de la toile de fond nous sont réellement explicités. Du show don’t tell extrêmement bien maîtrisé.
En fait, ce qui fascine avec ce film, c’est que tout semble aller de soi. La cohérence globale est impressionnante, et elle témoigne d’un énorme travail de recherche et de création en amont. Les amateurs de Blade Runner, ou plus largement de cyberpunk seront servis, au même titre que ceux qui apprécient traquer des références !
Univers : 5/5
La direction artistique de MARS EXPRESS rappelle évidemment les précédentes oeuvres de Jérémie Périn puisque, encore une fois, c’est le studio Everybody on Deck qui est aux commandes. C’est original, et de belles fulgurances nous sont proposées notamment dans les scènes d’action. Le travail sur les designs est également à souligner tant il est impressionnant de diversité.
L’autre point fort, ce sont les ambiances que le film parvient à créer. Par des détails, presque insignifiants, on se retrouve immergés dans ce futur lointain, mais loin d’être artificiel. Là où le bât blesse, c’est que le film en devient peut-être trop contemplatif, et cela donne une impression statique.
Visuels : 4/5
MARS EXPRESS commence très fort : un meurtre sauvage et violent. Très vite, les bases sont posées. L’intrigue débute comme enquête policière, menée par Aline Ruby et Carlos Rivera. Le déroulement de l’intrigue et l’ambiance quant à eux, s’orientent plutôt vers ce que l’on connaît du film noir. C’est convenu à bien des moments, mais cela reste appréciable.
Certains trouveront que le rythme global est lent, par rapport à la promesse des premières minutes. Mais de mon point de vue, cela permet de construire cette impression de vertige qui nous vient quand on aborde la question de l’être, celle de l’humanité. Durant le visionnage, on pense évidemment à Ghost in the Shell.
Scénario : 4/5
Une autre réussite de MARS EXPRESS, ce sont ses personnages. Alors certes, on retrouve de nombreux archétypes du polar noir. Néanmoins, la construction des personnages à quelque chose d’authentique, rehaussé par de bonnes performances des comédiens de doublages. Ils insufflent ce qu’il faut de « vie » à cet ensemble organico-mécanique.
Ces différents portraits amènent un nombre conséquent de problématiques, qui sont autant de thématiques du long-métrage. Le transhumanisme, la coexistence entre les humains et les intelligences artificielles, mais aussi l’aliénation technologique que l’on subi. Certains parallèles avec la situation actuelle, ou figures contemporaines sont aussi comiques qu’effrayants.
Personnages : 4/5
Après la diffusion du long-métrage, nous avons eu la possibilité de poser des questions à Jérémie Périn, le réalisateur du film. C’était aussi instructif qu’intéressant, et cela m’a permis d’envisager différemment cette fin, volontairement clivante.
MARS EXPRESS, en résumé :
💎 Les points forts :
- Un univers dense, tout en suggestion.
- Des personnages authentiques, et des choix de parcours audacieux.
- Un direction artistique originale, et des visuels crédibles.
- Des thématiques étrangement actuelles.
🪨 Les points faibles :
- L’intrigue est finalement assez convenue.
Une belle surprise, que j’ai fortement appréciée et qui m’a redonné goût à la science-fiction ! Évidemment, c’est aussi une proposition pleine de promesses pour le futur de l’animation française !