Pour ce 12e jour de décembre, un peu de douceur avec Blue Flag. N’étant pas du tout fan de romance ou d’histoires à l’eau de rose, je partais avec quelques appréhensions pour ce manga. Mais quelle fut ma surprise quand je me suis rendue compte que c’était bien plus que ça !
Blue Flag : de quoi ça parle ?
Taichi Ichinose vient d’entrer dans sa troisième et dernière année de lycée. Dans sa classe, il retrouve Toma Mita, membre du club de baseball populaire et ami d’enfance ainsi que Futaba Kuze, une jeune fille maladroite qui se trouvait dans la même classe que lui depuis quelques années et avec qui il n’a jamais parlé. Pourtant, ces trois personnes, que tout oppose, vont finir par se rapprocher et former un petit groupe d’amis.
C’est un shonen du magaka KAITO. Oui, car, on le rappelle, un manga de romance n’est pas forcément un shojo. Celui-ci date de 2017 au Japon et a débarqué en 2019 en France chez Kurokawa.
Sur le papier, le manga est une histoire d’amour plutôt classique… mais ça va bien plus loin que ça ! En réalité, le manga aborde les tumultes de l’adolescence et les problématiques relatives à cette période. Blue Flag a été une véritable surprise pour moi et je vais vous dire pourquoi.
Une intrigue vraiment classique ?
Au début, l’histoire part sur quelque chose de très banal, voire plutôt cliché. La première partie du manga met en place les relations entre personnages, toujours de manière classique. On découvre Toma, le fameux beau-gosse populaire qui fait partie du club de sport et avec qui tout le monde veut être ami ! Futaba, elle, est le stéréotype de la fille timide et maladroite que tout le monde voit sans réellement lui prêter attention. Et bien sûr, elle est amoureuse de Toma. Enfin, on a Taichi, un garçon ni très populaire, ni complètement asocial. Il a quelques potes et n’est pas mauvais en cours, bref, un garçon BANAL !
Malgré des personnages et une intrigue simple, le récit est bien construit et on arrive à s’attacher aux protagonistes. Le manga est très réconfortant de par son aspect visuel. Les dessins sont très beaux et le découpage est efficace. Souvent, les planches se concentrent sur les émotions et les expressions du visage.
Visuel : 5/5
Mais au fur et à mesure que l’histoire avance, des retournements de situation se mettent en place amenés par des quiproquos et des malentendus. On se rend compte que nos personnages ont bien plus à nous donner que ce qu’ils laissent paraître. Ils sont mis en scène dans des moments du quotidien auxquels le lecteur peut s’identifier, mais aussi dans des situations qui vont les brusquer et les chambouler. On va donc pouvoir les voir évoluer et grandir en fonction des épreuves qu’ils vont affronter. Les personnages sont bien écrits et on arrive à bien les comprendre, tout en ayant un part de doute, un côté un peu mystérieux. Finalement, leurs histoires vont bien plus loin que de simples histoires d’amourettes ou de querelles entre lycéens.
Développement des personnages 4,5/5
Des thématiques fortes
Mis à part les relations amoureuses et amicales qui sont déjà bien abordées, Blue Flag s’intéresse à de nombreux autres sujets. Évidemment, étant donné qu’on suit des jeunes de Terminale, la question de leur avenir revient beaucoup. Ils se demandent dans quelle université ils iront et qu’est ce qui les motive pour leur futur. La question du regard des autres et celle du rapport aux autres est aussi au cœur du récit. Nos protagonistes sont confrontés à l’avis de leurs amis, aux ragots et aux rumeurs des autres lycéens ou encore à la pression familiale. Mais ce qui, pour moi, a vraiment fait briller le récit de KAITO, c’est lorsque l’identité, la question du genre et de l’orientation sexuelle sont évoqués.
Certains personnages se sentent mal dans leur peau à cause de complexe et envient les autres. D’autres en ont marre d’être traité différemment en raison de leur sexe ou souhaitent se libérer de l’étiquette qu’on leur a assignée. Un homme doit-il forcément se montrer viril ou fort ? Une femme doit forcément être sensible ou être protégée ? Autant de questions qui sont brillamment bien traitées dans Blue Flag. En effet, l’auteur utilise différents prismes pour répondre à ces questions. Ainsi, le lecteur n’a pas qu’un seul point de vue sur ces sujets, mais bien autant d’avis qu’il y a de personnages… et pour ça, chapeau !
Thématiques abordées 4,5/5
Bilan Global
Le récit arrive à nuancer ses propos et s’adresse, de cette façon, à un large public. Chaque lecteur peut se retrouver dans l’histoire et s’identifier aux protagonistes. Y’en a pour tout le monde ! J’aurais même aimé avoir 2 tomes de plus pour pousser les réflexions encore plus loin. L’auteur aborde les non-dits et les tabous de la jeunesse d’une manière qui m’a réellement touchée. Blue Flag n’est pas vraiment une histoire de romance, je dirais que c’est plutôt un ‘tranche de vie’ qui met au-devant de la scène les choix adolescents et les tumultes de la jeunesse. Je recommande clairement cette pépite en seulement 8 tomes chez Kurokawa !
Note Finale : 18,6/20