Durarara !!...un titre bien simple, étrange, à la limite d’une onomatopée, mais qui désigne pourtant une œuvre très dense et complexe. Si vous connaissez et aimez l’animé à succès Baccano!, alors Durarara!! devrait également vous plaire !
Commencons par le commencement…
Durarara!! est avant tout une série de light novels écrite par Ryogo Narita et illustrée par Suzuhito Yasuda. La série comporte 13 tomes, publiés entre janvier 2004 et 2014. Une adaptation en manga a vu le jour en avril 2009, dans le magazine Monthly Gfantasy. Akiyo Satorigi en est l’auteur.
Mais ce qui va surtout nous intéresser ici, c’est l’adaptation animée de 2010 et 2015 (pour sa seconde saison). Seconde saison qui se verra diffusée en simulcast sur Wakanim. Alors que la première saison sortait, à l’époque, directement sur Dailymotion et se fut rapidement déclinée en DVD.
On y suit l’histoire de Mikado Ryūgamine, jeune adolescent qui rêve de la vie excitante des grandes villes. Lorsque son ami d’enfance Kida Masaomi l’invite, il est transféré dans un lycée du quartier Ikebukuro. Masaomi le met en garde et lui dit de se méfier de certaines personnes, qu’il devrait éviter de côtoyer. Que ce soit un homme violent habillé comme un barman, un informateur manipulateur ou un gang mystérieux appelé « Dollars ». Pour couronner le tout, Ikeburo est le théâtre de certaines légendes urbaine étrange. Mikado est ainsi témoin dès son premier jour dans la ville du Motard Sans-tête pilotant une moto noire… Pour ne pas arranger les choses, tout les personnages de ce quartier semble cacher une seconde nature et leur propre secrets… Kida et Mikado n’étant pas en reste !
Des personnages VRAIMENT très nombreux (mais très intéressants)
L’un des points forts et en même temps défaut de l’oeuvre c’est son nombre de personnage. Il est très plaisant de suivre les péripéties des différents acteurs du quartier d’Ikebukuro autre que Mikado. Et il est encore plus intéressant de découvrir petit à petit la nature de certains, parfois de manière douce, parfois de manière brutale par des retournements de situations. Il n’y pas qu’un seul protagoniste, mais plusieurs histoires différentes qui viennent et s’entremêlent d’une belle façon. Cependant, beaucoup de personnages restent très secondaires, ou le deviennent très vite. D’autres débarquent dans l’intrigue de manière parfois trop soudaine, pour apporter des explications pas forcement nécessaire à certains événements (surnaturels notamment). Ou des twists trop bruts et incohérents.
La multitude de point de vue est cependant un point fort pour le rythme. Et pour ne rien manquer de tous les détails de la vie à Ikebukuro. En effet dans cet animé, chaque détail à son importance. Chaque personnage incarne en plus une facette ou un aspect intéressant, en plus de leurs multiples autres secrets.
Les protagonistes principaux sont fascinants et bien écrits. Le parcours et l’évolution de Mikado est assez surprenant et complexe. Ces deux comparses, Kida et Anri, ne sont pas en reste, avec chacun et chacune des caractères diamétralement opposés, mais pourtant complémentaires. Sans compter leur lien avec chaque groupe qui ont une influence dans Ikebukuro. Mais je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler.
On peut d’ailleurs considérer que le quartier tout entier d’Ikebukuro est un personnage à part entière. Tous les événements importants de la série se passent en extérieur, dans des parcs, des ruelles perdues, des parkings… Énormément de lieux qu’on ne verra qu’une fois, au profit de nombreux plans d’ensemble du quartier, de nuit souvent. Ce qui renforce un côté mystérieux. Et nous donne même une sensation de huis clos, alors que nous sommes dans un quartier. Nous n’avons par exemple aucune idée d’où habitent Mikado, Anri ou Kida. Ce quartier est vraiment très marquant, et réussi de par l’intrigue de l’animé, à devenir culte.
Un scénario complexe, mais bien construit
Durarara!! se démarque donc grâce à son schéma scénaristique original. Rien n’est laissé au hasard, chaque petit détail peut avoir plus tard une grande importance. Ce simple point est une bonne image du scénario ô combien complexe de Durarara. Et aux multiples visages. C’est simple, rien n’est acquis dans cet animé. Tout ce que vous pensez savoir se verra, à un moment donné, remis plus ou moins en question. Tout événement ou personnage présenté qui semble au premier abord n’avoir aucun lien avec l’histoire principale ou les protagonistes se révèle finalement étroitement lié à ceux-ci. Y compris le trio de personnages principaux.
Au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire, c’est en fait une énorme toile qui se tisse dans Ikebukuro. Et l’intrigue de l’anime se centre autour de thèmes rarement abordés de cette manière. On nous parle de guerres de gangs, qui auront une importance majeure, de quotidien et d’ennui, d’influence et manipulation psychologique, de science et surnaturel. Et même d‘égoïsme, de la difficulté des relations humaines, d’ambition, mais aussi de l‘influence d’internet et des réseaux sociaux dans une moindre mesure. Il est aussi question de secrets, mystères et seconde nature, ainsi que de légendes urbaines, qui parlent à chacun d’entre nous, et qui se voient ici très bien intégrées. Notamment avec le personnage de Celty, la « Motarde Sans-Tête ».
Les Légendes urbaines
Le quartier d’Ikebukuro, à Tokyo, est d’ailleurs un véritable lieu réel de la vraie vie véritable. Et l’animé choisit d’y ajouter des événements ou personnages hors du monde réel. Comme résultat, on obtient un mélange entre réel et surnaturel qui semble banal et normal, dans la diégèse de cet univers. On parle beaucoup de légendes et de mythes, que ce soit de légendes japonaises ou même irlandaises. Ces légendes sont en plus un des points clés de l’histoire. Elles suscitent notre curiosité, et sont introduites de manière réaliste. Rien de trop ni pas assez fantastique, ce qui maintient l’attention et la curiosité du spectateur.
Quid de la fin ?
La fin est très correcte, mais en même temps trop bordélique à mes yeux. No spoil bien sur mais cette fin a pour moi des qualités indéniables : elle est épique, émouvante, tous les points de scénario se concluent de manière cohérente. Une fin qui révèle des secrets, mais en garde aussi d’autres. Dans un animé comme Durarara!! où une grande part de l’histoire repose sur des mystères, des légendes urbaines et le passé, ce genre de fin me paraît logique.
Cependant, j’ai un sentiment de rush dans les derniers épisodes. Cela n’entache pas le plaisir, mais beaucoup d’éléments sont réglés de manière trop rapide et simple à mes yeux. Ce qui ne s’arrange pas avec la multiplication de personnages très secondaires, ou du moins sous exploités dont je parlais plus haut. Je ne vois pas l’intérêt de certains qui pourtant sont présentés dans les openings, comme s’ils étaient importants. J’ai d’ailleurs oublié la moitié des personnages secondaires de la dernière partie de la série.
Les opening et la bande son, cette douce merveille
Ah les openings… Parlons-en des openings et de la bande-son. Je vais être franc : les openings de Durarara font sans conteste partie de mes openings préférés de toute la japanimation. Que ce soit visuellement ou musicalement parlant. J’ai une tendresse particulière pour le 2ème opening de la saison 1, « Complication ».
Les ost sont… bonnes. Juste très bonnes. Elles ne sont pas non plus incroyables, mais difficile de nier leur originalité. Chaque ost correspond parfaitement à l’idée, l’émotion et l’ambiance qu’elle veut transmettre. En plus d’être très diverses, et d’être parfois un mélange surprenant des genres. L’ost « The Sought-after Extraordinary » est un très bon exemple. Elle représente à merveille une idée de « quotidien », tout en implantant une part de fantaisie et de particulier.
Aucune OST n’est un chef d’oeuvre, mais elle sont cependant suffisamment bonne pour que je les ai écoutés des heures après avoir fini l’animé.
Une animation très correcte
Durarara!! a une particularité. Plusieurs studios d’animation différents se sont occupés de sa réalisation. Si c’est le studio Brain’s Base qui s’occupe de la première saison, c’est le studio Shuka derrière la seconde. Cela amène à plusieurs changements visibles mais intéressants dans l’animation et les graphismes. C’est surtout sur les character-designs de certains personnages comme Izaya où l’on voit clairement la différence.
Mais cela n’est en aucun cas gênant, les saisons ayant chacune leurs points positifs. Si la seconde possède une meilleure animation et mise en scène, la première possède un rendu plus sombre, une meilleure ambiance, et est ainsi plus immersive. De plus, ce n’est pas la faute de la saison 2, mais l’aura de « mystère » très intriguant et haletante se retrouve forcément plus dans la saison 1. Là où dans la saison 2, on connaît bien plus les personnages, et on en a déjà appris beaucoup sur certains points d’intrigues. Mais le point fort reste que l’animé arrive toujours à nous surprendre malgré tout.
Pour conclure…
Vous l’aurez compris, Durarara est un animé fascinant et intriguant, qui mérite qu’on s’attarde dessus. On découvre un univers dense, avec des destins se croisant et s’entrecroisant, parcouru de multiples rebondissements. Une intrigue complexe, des personnages aux multiples facettes fascinantes, un bon rythme… le tout avec un mélange parfait entre surnaturel et réel. La bande-son est aux petits oignons, cohérente et logique. L’animation n’est pas transcendante mais très correcte, mais la mise en scène et l’ambiance particulière rattrape le tout.
C’est un animé que je ne peux que conseiller, si vous êtes amateurs de mystère, d’intrigues multiples et de personnages innombrables aux multiples facettes ! En attendant, n’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres grâce à notre Calendrier de l’avent 2022 ! Notamment notre dernier en date, qui se concentre sur Dimension W !