On parle de dark-fantasy avec le seinen CERVIN – LE ROI OUBLIÉ de Kousuke Hamada, aux éditions Pika ! Voici mon avis sur le tome 1 !

CERVIN – LE ROI OUBLIÉ, tome 1 :
À l’occasion de la sortie de CERVIN – LE ROI OUBLIÉ, les éditions Pika nous ont proposé un kit presse contenant une illustrations ainsi qu’un dossier de presse sous forme de parchemin, contenant notamment une interview de l’auteur. Il faut savoir que Kousuke Hamada n’est pas un total inconnu… Dans un genre totalement différent, c’est l’auteur d’Hanebad! (ou Hanebado!). L’anime est disponible sur Crunchyroll !

Trahi par l’empire d’Iria, le royaume de Hellenthal tombe… mais sa chute marque également l’avènement du dragon maléfique que le pays du roi Cervin entravait depuis des temps ancestraux. Arsinoé, la fille du bon roi, s’interpose en usant d’un pouvoir divin pour neutraliser la créature en échange d’une lourde contrepartie : tous ses souvenirs de son père.
Dépossédés de leur patrie et de leur famille, le roi déchu et la princesse amnésique voyagent en quête de renaissance afin d’arracher leur royaume des griffes du prince irien Kontrano et de ses sbires…
Si vous en voulez un extrait, c’est par ici !
Pour ce qui est de l’édition, c’est un ouvrage de qualité, avec trois pages couleurs en début de tome. On peut également noter un joli travail sur les couvertures, sous la jaquette :


un peu de Suisse dans la bande-dessinée japonaise !
Le tome 1 de CERVIN pose les bases d’un univers medieval fantasy assez classique. Côté créatures, on retrouve dragons, loups-garous avec quelques espèces endémiques tout de même. Et pour ce qui est de la géopolitique, on a le droit à tout un tas de noms de villes, de pays avec des paysages assez variés. C’est assez dense, mais on ne s’y perd pas non plus.

Pour ceux qui douteraient du côté « dark », on a le droit à des scènes de massacre, où les têtes tombent et les entrailles se répandent. De plus, l’auteur ne lésine pas quand il s’agit de représenter la bestialité guerrière : viols, pendaison… Mais de mon point de vue, je trouve qu’il le fait de manière trop démonstrative. Ce manque de subtilité m’a un peu sorti du récit.
Univers : 4/5
CERVIN, c’est également le nom du protagoniste principal (et c’est une référence au sommet situé en Suisse, celle du logo Toblerone). Notre homme est un roi déchu qui, en bon souverain, prend la défaite de son pays pour lui, y associant ses fautes personnelles. Mais le portrait m’a paru bancal, car on peine à comprendre ce que se reproche le personnage; il est trop « parfait ».

À ses côtés, sa fille Arsinoé qui se retrouve amnésique à la suite de la défaite du royaume, est telle un miroir vierge qui le met face à ses démons. Elle apporte aussi de l’énergie et de le vie. La dynamique qui lie les deux personnages se construit tout en nuance, lui donnant son authenticité. L’auteur introduit d’autres personnages, mais cela ne va pas plus loin pour l’instant.
Personnages : 4,5/5
Maintenant, pour ce qui est du récit que nous propose CERVIN, il s’articule autour de deux axes : la reconquête du royaume d’Hellenthal et la reconstruction du lien entre le père et sa fille. Pour un premier tome, c’est dense, mais cela permet à l’oeuvre d’acquérir une certaine identité; et de s’éloigner un peu de ses inspirations : Berserk et Le Seigneur des Anneaux.

Le scénario se veut assez ambitieux, proposant dès ce premier volume une palette de thématiques et d’ambiance large. Ce n’est pas une simple aventure, c’est un récit plus profond qui aborde la perte d’identité, la culpabilité, la rédemption. Pour traiter tout cela, il faut nécessairement un rythme soutenu, des ellipses, ce qui est assez clivant à la lecture.
Scénario : 3,5/5
D’un point de vue visuel, CERVIN est plutôt solide. J’ai particulièrement apprécié les jeux d’ambiances et l’immersion permise par les décors, par exemple pour Ipithymia qui s’inspire du Moyen-Orient. En revanche, c’est encore maladroit quand il s’agit de représenter les actions; certaines scènes étant difficilement compréhensible dans leur déroulement.

J’ai un peu de mal avec le character-design de Cervin aussi, qui ressemble beaucoup à Aragorn déjà, mais surtout, dont la barbe n’a rien de réaliste : c’est perturbant. En plus de ça, et comme dit en début de cette critique, je trouve que l’auteur en fait trop sur le côté « violent ». Les scènes de nudité, de viol, ont quelque chose de gratuit et cela m’a un peu sorti de ma lecture.
Visuels : 3/5
CERVIN – LE ROI OUBLIÉ, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- L’authenticité et la dynamique de la relation père-fille.
- L’univers de dark fantasy dense et immersif.
- L’amnésie d’Arsinoé qui est un véritable ressort du récit.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- La violence qui paraît gratuite, tant dans le récit que dans les visuels.
Note globale : 15/20
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