Le monde dans lequel l’examen de Hunter fait plonger les participants met à nu une part du reflet incontrôlable de la société. En effet, l’examen fait ressortir le coté instinctif et sauvage de chacun en les poussant dans la compétition et la survie.
Ainsi, seuls ceux détenant les caractéristiques et valeurs qui permettent de faire face aux vices du monde s’en sortiront. Et surtout, il est important de noter que l’examen de Hunter ne forme pas, mais examine les prédispositions des participants en les amenant à la réalité du monde qu’ils sont sur le point d’intégrer.
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Durant le premier arc, il est possible de percevoir sur quels critères est basée l’évaluation et surtout, ils sont clairement mentionnés à la fin par le chef de l’examen :
Force physique (perception, habilité, flexibilité, endurance)
Force mentale (résilience, adaptation, jugement)
Impression générale (charisme, comportement, influence)
A travers cet article, il sera donc évalué, en usant des exemples du premier arc (épisode 1-21 du HxH 2011), de quelles performances se constituent les différents futurs Hunters. L’ordre chronologique général de l’arc sera respecté. Nous en profiterons également pour passer en revue ce premier arc qui permet de nous attacher aux personnages et de les connaître à leurs débuts, avant de les suivre dans une aventure bien marquante et passionnante. Pleine d’émotions. Pleine de nostalgie.
Le départ
Nous partons à la rencontre de Gon dès le premier épisode. Il est posé sur une branche d’arbre, fixant les profondeurs du lac dans lesquelles il plonge son regard, attendant le majestueux poisson pour le pêcher. Silencieux, observateur et à l’écoute… Il y parvient ! Gon pèche le roi de la rivière, qu’aucun homme n’a pu vaincre. Cette première victoire lui accorde ainsi l’autorisation de sa tante de participer à l’examen de Hunter. C’est une victoire qui se résume à ce jet qui le projettera sur les pas de son père qui l’a abandonné, pour mieux le comprendre et raviver les quelques restes des vagues souvenirs qu’il lui reste de son gendre. Il quitte la douce chaleur de sa tante, et part à la conquête du héros de son coeur.
Défis éliminatoires
Patience, sérénité, calme et concentration sont des qualités qui ressortent chez Gon lorsqu’il répond au défi de pêcher le grand poisson. Et cela se poursuit lors des plusieurs épreuves qui précèdent celles de l’examen de Hunter officiel. En effet, rappelons-le, pour accéder à l’examen de Hunter, il faut d’abord passer les nombreux obstacles qui se trouvent sur le chemin des participants.
Cela débute par le bateau que prend Gon depuis son île. Il marquera le capitaine à plusieurs reprises lorsqu’il escaladera le bateau avec agilité, résistera aux violentes vagues sans avoir le mal de mer et surtout, apportera son aide aux autres passagers. Mais il n’est pas le seul à se démarquer. Réellement, deux autres personnages, Leorio et Kurapika, n’hésitent pas à se jeter derrière un passager pour le sauver de la noyade, tenant Gon qui s’était lancé dans l’eau pour le retenir dans les airs. Une première liaison entre les trois personnages se forme alors. Ainsi, travail d’équipe et sens des responsabilités permettent au capitaine du bateau de les approuver et de les aider à prendre le bon chemin.
Certes, le monde est plein de violence, mais Yoshihiro Togashi insiste dès le début sur le fait qu’un entourage compétent et partageant nos valeurs est précieux pour s’en sortir. C’est ce qui adviendra plus tard dans l’arc. Par exemple lorsque Gon, qui se trouvera plein de désespoir et de tristesse durant la quatrième phase de l’examen, partira à la recherche de ses amis pour se réconforter. Il sera à la fois l’aide qui leur permettra de sortir d’un piège dans lequel ils seront tombés, tout comme ils seront ses amis qui lui permettront d’oublier ses peines. Une aide mutuelle apportée sans arrières pensées, qui finalement profite à chacun.
Ensuite, après cette première épreuve prématurée, ils arrivent à la seconde étape où une dame leur demande de choisir entre deux réponses absurdes. En effet, ils doivent décider si dans le cas où ils ne pouvaient sauver qu’une personne, laquelle ils choisiraient, laissant l’autre mourir. Un candidat à l’examen se propose pour répondre avant eux. Il choisit de sauver sa mère au lieu de sa femme, et passe. Frustrés, les trois amis semblent perdus. Mais rapidement, ils comprennent que garder le silence est également possible. Ce n’est pas parce que des choix s’imposent qu’il faut forcément les faire.
Deux leçons surgissent donc. D’abord, ce n’est pas parce que quelqu’un semble réussir et faire le bon choix, qu’il faut le suivre sans réfléchir. Car, certes, le candidat qui les a précédés est passé, mais en réalité, il avait pris le mauvais chemin. Et deuxièmement, tout comme se taire leur a permis de passer et prendre la bonne direction, la question se pose réellement. Comment agir si seulement une personne peut être sauvée dans une situation critique ? Cette question en tête, les trois amis avancent et se dirigent vers la prochaine épreuve, tout en nourrissant leur sens critique.
Troisième étape : alors qu’ils semblent s’approcher de l’endroit où se déroule l’examen, Gon et ses compagnons rencontrent un scénario étonnant. Ils se trouvent en face d’un blessé et d’un monstre à l’apparence effrayante qui kidnappe une femme. Naturellement, Leorio s’occupe du blessé, et les deux autres se lancent à la poursuite du monstre. Sans nous attarder sur les détails, il est intéressant de retenir que les qualités d’un Hunter semblent ressortir de plus en plus chez les personnages suivis.
D’abord, Kurapika comprend que la femme kidnappée est en réalité complice grâce à sa riche culture générale et sa perspicacité. Ensuite, Gon voit à travers les monstres et n’en est pas effrayé car il perçoit leurs intentions (tester les candidats) grâce son agilité et son sens détaillé de l’observation. Enfin, Leorio qui se montre compétent dans le domaine médical, plein de compassion et d’humanité. Un trio attachant, qui semble complémentaire, car chacun d’entre eux a son potentiel qui lui est propre, le démarquant.
Ténacité
C’est le moment, celui qui les a fait tant rêver et espérer : l’examen de Hunter. Ils y accèdent enfin. Ils prennent un ascenseur, descendent, et découvrent… une ambiance sombre. L’examen n’a pas débuté, mais méfiance, tromperie et mensonge semblent déjà régner. C’est un arrière-goût des rudes épreuves qu’ils vivront. Hisoka, un ’’vilain’’ personnage, tue un participant. Et Tompa, pour apparemment son 35ème essai, qui a pour seul but de tromper les nouveaux et les faire échouer le plus tôt possible, commence par offrir des boissons empoisonnées à ceux qui semblent être les moins méfiants.
Mais bon, cela fait déjà une petite sélection… A ce moment de l’examen, la majorité comprend la règle. Le fort écrase le faible. Mais alors, le fort physiquement ou mentalement ? Et si force absente, est-ce celui qui est le plus malin qui pourra s’en sortir sans se mettre en danger ? En réalité, chacune de ces questions a sa réponse, car la force physique, mentale et perspicacité seront testées.
Cela débute avec la première phase de l’examen qui est un test d’endurance physique et morale ! Car certes, courir fait appel à la santé cardiaque et à la compétence physique. Mais si l’impression de courir depuis l’éternité sans arrêt et sans savoir quand cela cessera s’ajoute… Alors les circonstances poussent vite à l’abandon. C’était le cas de Leorio. Épuisé, sans voir le bout du tunnel, il s’arrête, noyé dans son souffle irrégulier, et fixe ses pieds. Gon avec son nouvel ami Killua au loin, l’observe. Leorio le regarde, et lit dans les yeux de Gon, à quel point il doit croire en lui-même.
Il lit dans les yeux de Gon, pourquoi est-ce qu’il fait l’examen de Hunter. Il relève la tête, et malgré sa fatigue, voit surgir de son corps un bond d’énergie qui le projette parmi les participants qui courent, et réussira cette phase avec ses amis. Oui, il était fatigué et désavantagé, mais son esprit a été libéré. Il ne pensait plus à la fin, mais à simplement avancer. Une situation qui a de fortes probabilités d’occurer durant la vie de Hunter, où ce ne sont pas toujours les capacités physiques qui donnent la réussite, mais également la résilience et la patience.
Plusieurs participants se démarquent. Et pour cette épreuve, il faut pointer du doigt Killua qui a eu la maligne idée de faire une partie de la course en skateboard. Il a bien raison, car l’examinateur s’est contenté de demander aux participants de le suivre, et non de courir comme il le fait. User de moyens plus efficaces qui permettent tout autant d’arriver à la ligne d’arrivée donne une longueur d’avance à ceux qui auront su être pertinents !
Solitaires mais Solidaires
Malgré le fait qu’un examen se résume en général à de simples épreuves à réussir et tests de compétences, d’autres le voient autrement. Éliminer les autres pour survivre et se trouver de nouveaux concurrents. La jungle ? Peut-être. Mais ce ne sont pas les seuls qui gagnent, car ils ne parviennent pas à éliminer les meilleurs. En effet, ceux qui se dotent déjà des qualifications pour être Hunter ne tombent pas dans le piège des autres. Et même s’ils y tombent, ils s’en sortent.
L’examen de Hunter ne prône donc pas les vices, mais se contente de mettre en avant ceux qui sont qualifiés. Simple exemple peu pertinent mais efficace: lors de la deuxième phase de l’examen de Hunter, un homme débarque durant les explications d’un examinateur et prétend que l’examinateur est un imposteur. Si Hisoka ne l’avait pas tué, très certainement, de nombreux participants l’auraient suivi. Ce petit évènement introduit en réalité la deuxième phase durant laquelle les participants vont devoir éviter de nombreux pièges qui les pousseront à l’échec. Ils devront faire confiance à leur instinct et retrouver leur chemin tout en s’attachant fermement à la méfiance, en remettant tout ce qu’ils perçoivent en question. Vigilants et confiants, plusieurs passeront cette étape.
La seconde phase se fixe également sur une épreuve gastronomique où les futurs Hunters devront se fier à leurs instincts pour obtenir des ingrédients nobles et rares afin de les cuisiner. Ceux qui auront dénigré cette partie de l’examen et hiérarchisé les spécialités des Hunters se verront être surpris de la quantité de courage que demande le fait de se jeter dans le vide pour obtenir des œufs d’espèces d’araignées particulières. Mais plus que le courage, c’est aussi tendre l’oreille qu’il faut faire.
Sentir l’arrivée du vent, observer les mouvements. Gon, étroitement sensible, demande aux participants d’attendre avant de sauter. Ceux qui sont patients et conscients de ses compétences, l’écoutent et l’attendent, même si leur support semble lentement s’écrouler. Les autres, solitaires et sourds, n’attendent pas, et meurent. Au final, prendre à la légère et ridiculiser en attribuant un statut à une spécialité de Hunter aura été l’erreur de certains. Celle qui les disqualifiera. Tout Hunter est compétent, peu importe ses objectifs et spécialités. L’arrogance ne mène à rien. Une conclusion de cette seconde phase qui se termine sur une ambiance conviviale et une remise en question.
La suite de cette analyse du chef d’oeuvre de Yoshihiro Togashi dès la semaine prochaine les Hunters !