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Brightburn, le frère caché de Superman ?

Si Superman était méchant, qu’est-ce ça donnerait ? Voilà le speech de Brightburn, le film réalisé par David Yarovesky mais chapeauté en coulisse par les Gunn. On a vu le long-métrage, alors ce Brightburn, aussi fort que Superman ?

Brightburn, l’enfant du mal

Tori Breyer a perdu tout espoir de devenir mère un jour, quand arrive dans sa vie un mystérieux bébé. Le petit Brandon est tout ce dont elle, et son mari Kyle, ont toujours rêvé : c’est un petit garçon éveillé, doué et curieux de tout. Mais à l’approche de la puberté, quelque chose d’aussi puissant que sinistre se manifeste chez lui.

Tori nourrit bientôt d’atroces doutes sur son fils. Désormais, Brandon n’agit plus que pour satisfaire ses terribles besoins, et même ses proches sont en grave danger alors que l’enfant miraculeux se transforme en un redoutable prédateur qui se déchaîne sur leur petite ville sans histoire…

On retrouve derrière la caméra David Yarovesky à qui l’on doit déjà le film d’horreur « The Hive ». Yarovesky est de plus un proche des Gunn, quand je dis Gunn je parle effectivement de la famille de James Gunn. Le réalisateur des deux Gardiens de la Galaxie s’est toujours entouré des siens pour ses films. Dans ce Brightburn, il est lui-même producteur et deux de ses frères en sont les scénaristes.

Pour ceux qui pensaient voir un énième film de super-héros, Brightburn n’emprunte pas du tout ce chemin. Cette fiction est un film d’horreur, voir même un slasher en fait. Nous reviendrons sur cet élément plus tard dans la critique.

Clark Kent vs Brandon Breyer

Les ressemblances entre les deux personnages sont tout de suite assez frappantes. Un couple de fermier qui n’a pas d’enfant hérite du « ciel » un joli petit bébé dans un vaisseau spatial. Outre l’origin story, ça ne s’arrête pas là. Le personnage prend dans les deux cas réellement conscience de ses pouvoirs à l’adolescence.

De plus, ils disposent à peu près des mêmes capacités. Super force, lévitation, super vitesse et rayon laser avec les yeux sont au menu. Brandon n’a cependant pas l’air de bénéficier de la super ouïe ou du souffle glacial (même si une scène du film peut y laisser penser). La chose finalement qui va différencier drastiquement des deux serait les parents. Je parle au conditionnel car il y a d’autres éléments louches qui ne peuvent pas confirmer cette théorie à 100%.

Là où Martha et Jonathan Kent inculquent des valeurs à Clark qui ne le feront jamais basculer dans le côté obscur, les Breyer sont bien plus en « carton ». Hormis Tori, la mère adoptive de Brandon, qui donne de son amour à son fils jusqu’à la fin, les autres personnages n’ont pas l’air de réellement contrôler la situation.

Pour les « excuser », Brandon subit également un changement drastique et d’un coup. On nous indique dans le film que c’est un jeune garçon sans histoire. Pour tout vous dire, c’est même l’intello de service qui peut vous débiter la vie des abeilles tranquille (#Balin) et qu’on aime bien charrier. On voit le personnage subir quelques brimades mais rien de bien méchant. Je pense qu’on a à peu près tous subit un traitement similaire à l’école.

Justement, c’est là que c’est étrange en fait. Dès que Brandon découvre qu’il a des pouvoirs, le personnage change mais totalement. On passe du gamin sans histoire à celui qui répond à ses parents et dont l’attrait pour la violence est inné. Pour tout vous dire, j’aurais préféré plutôt un traitement comme dans « Chronicle » de Josh Trank.

Pour être plus précis, dans Chronicle l’évolution d’Andrew était bien mieux faite. Souffre douleur de son lycée, il découvre des pouvoirs et veut paraître « cool ». Cependant, la société continue de le rabaisser et là il devient fou. On comprend alors que Chronicle ne nous conte pas l’histoire de super-héros mais l’origin story d’un super-vilain.

Pour Brightburn, c’est vraiment expéditif pour le coup. D’accord il entend une voix qui lui dicte quelque chose. Cependant, en aucun cas cette « voix » ne le possède ou autre, le personnage réalise ses méfaits avec pleine conscience de ses actes.

Cagoulé comme Kalash Criminel

Comme indiqué plus haut, Brightburn est un Slasher Movie. Au lieu d’avoir Jason, Michael Myers ou encore Freddy, nous avons ici un jeune garçon doté de capacités sur-puissantes. D’ailleurs, lorsque Brandon tue, il revêt un masque comme les antagonistes de ces films. De plus, celui-ci signe ses meurtres avec un symbole fort ressemblant à la marque du sacrifice de Berserk (Brandon un membre des Apôtres ?).

Le film est un pur Rated-R avec des morts assez violentes, j’ai encore en tête les « problèmes de mâchoire » de l’oncle Noah. Brandon nous fait également un meurtre digne de la fatality de Kano dans Mortal Kombat X. Les Gunn sont des fans de Pop Culture après tout, normal d’y voir des références. Le film se dote de Jump Scare plus ou moins efficaces, certains vous surprendront à coup sûr.

Brightburn, véritable enfant maléfique ou juste un Superman mal déguisé ?

Brightburn pourrait satisfaire les amateurs du genre. Un slasher reprenant les codes de Superman, sur le papier le projet est pas mal. Mais la psychologie et l’évolution de l’histoire sont tellement spéciales qu’on ne s’approprie finalement aucun personnage. On se contente de se dire « comment il va mourir lui/elle ? » et Brandon est loin de posséder un charisme de super-vilain, même cagoulé. En même temps, un film qui dure 1h30 sera toujours expéditif sur des points essentiels et nuira à la cohérence des agissements des personnages.

Brightburn

Si vous aimez les films d’horreur, le Rated-R et Superman, ça peut vous plaire. Pour les autres, ça ne sera qu’un simple divertissement vite oubliable.