On a pu lire la nouvelle création originale de chez Ki-oon Editions, Guess What. Alors, qu’est-ce que ça donne dans les bas-fond d’Hasgar ?
Introduction de Guess What
Pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler, Guess What est la dernière création originale made in Ki-oon. On leur doit déjà Prophecy et Poison City de Tetsuya Tsuitsui ou encore plus récemment Tsugumi Project d’ippatu (le nain Balin vous donne son avis sur le tome 1).
Cette fois-ci nous avons un nouveau duo d’artistes japonais sous le nom d’Abendsen à l’écriture et UBIK aux dessins. Pour la petite anecdote, les deux se connaissent depuis pas mal d’années via le monde musical. Abendsen a contacté UBIK sur internet afin qu’il réalise ses pochettes d’albums et affiches de concerts. Une relation de longue durée qui a maintenant débouché sur le manga.
Ce manga Guess What, de quoi parle-t-il justement ? Le synopsis juste là.
La métropole de Hasgar est traversée par une imposante muraille. Côté ouest, un immense ghetto, où terrorisme et misère font des ravages. Côté est, dans le centre-ville, de hautes tours ultramodernes, où vivent les riches et les dirigeants. Dans le chaos du quartier pauvre, un nouveau héros fait son apparition. Armé d’une barre de métal, le visage caché sous un masque à gaz, les oreilles recouvertes d’un casque crachant de la musique, il sort de nulle part quand le désespoir est à son comble et écrase ses ennemis dans un déchaînement de violence compulsive. On l’appelle… Guess What !
Le gouverneur, qui ne peut laisser un tel élément perturbateur en liberté, fait appel à Nika, soldate d’élite, pour enquêter. Mais aussi aguerrie soit-elle, la jeune femme est loin d’imaginer les terrifiants secrets enfouis dans les bas-fonds de Hasgar…
Contre l’injustice, le plus violent des anti-héros
Guess What fait partie de ces mangas de ce début d’année que j’attendais avec pas mal de hype. L’histoire, l’ambiance ainsi que les dessins m’avait superbement bien attiré. Dès que je l’ai reçu, je me suis rué dessus sans plus d’attentes. Hélas, tout ne s’est pas passé comme prévu…
Au niveau de l’impression, c’est toujours génial avec Ki-oon. Les 10 premières pages en couleurs sur papier glacé, ce n’est pas tous les jours que l’on voit ça.
Premier gros point négatif durant ma lecture, les dessins. Plus précisément, je dirais l’encrage en fait. Celui-ci est brouillon mais vraiment trèeees brouillon. Je veux bien que certains auteurs apprécient le hachurage mais là on frôle le gribouillage par moment. Ça part tellement dans tous les sens que les scènes d’actions s’en voit par moment difficilement compréhensibles. Pour tout vous dire, j’ai eu du mal à rentrer dans le manga au début de ma lecture, une fois le premier chapitre lu, on commence à s’habituer et ça passe un peu mieux. Il y a quand même des planches qui côtoient l’amateurisme…
Alors bon, je veux bien que ça créé un effet « malfaisant et macabre » afin que la ville d’Hasgar nous soit vraiment pesante. Pour le coup, c’est réussi et on sent bien qu’on ne prendrait pas un AirBnb dans le coin. Je détecte que les auteurs se sont inspirés des favelas d’Amérique du Sud et c’est très bien retranscrit. Assez parlé de l’aspect graphique et passons à l’histoire.
La ville d’Hasgar, ghettos et mystères
Comme dit plus haut, le topo de Guess What est donc un héros sorti de nulle part qui sauve la population face à une corruption omniprésente. Le Guess What est très peu présenté dans ce premier tome. On le voit en action, oui, mais on ne sait ni qui il est, ni quelles sont ses motivations. Les auteurs font d’ailleurs planer un mystère concernant son identité ainsi que le mystérieux logo de « Fire Lotus » qu’il porte dans son dos. Peut-être davantage de réponses dans les prochains volumes.
De l’autre côté, nous avons l’agent Nika. Fraîchement envoyée par le gouverneur afin d’enquêter et de stopper ce justicier. On pourrait la qualifier de « véritable héroïne » vu qu’elle est la lampe torche dans cette ville étrange. On découvre en même temps que Nika les différents éléments qui composent la ville, le gang des Cops, la drogue Mimic et la corruption dans la police.
Nika est présentée comme un personnage froid avec un fort sens de la justice. Effectivement, elle ne peut pas rester de marbre face aux agissements douteux du Gouverneur et des autres « élus ».
La violence, un remède ou un poison face à l’injustice ?
Je pense qu’Abendsen veut justement nous faire cogiter dessus. Peut-on régler les maux d’une société par la violence ? Vous avez 4h.
Hormis le Guess What, nous avons un autre groupe qui se révolte face à l’oppression du gouvernement. Présenté au départ comme des terroristes, « Pumas » est donc une milice qui affronte les soldats du gouverneur. Les membres des Pumas ont des capacités spéciales que je vous laisse découvrir durant la lecture.
Dans ce tome 1, les armes du Gouverneur restent discrètes, même si la fin du tome suggère une contre-attaque sanguinaire de celui-ci. Que va faire Nika ? Rester aux côtés du Gouverneur ou se mettre avec les habitants des bas-fonds d’Hasgar ?
Pour tout vous dire, l’un des points forts de l’histoire est justement la ville d’Hasgar. C’est limite un personnage à part entière. On devine aisément qu’Abendsen s’est creusé les méninges afin de développer au maximum cette cité aux fortes inégalités.
Guess What laissez-moi deviner
À la fin de ma lecture, j’avais un sentiment mitigé. Le côté visuel de l’œuvre comme dit plus haut est resté gênant pendant assez longtemps. Il n’y a pas eu non plus un personnage ou un élément de l’histoire qui m’a tenu accroché. Ça reste un manga correct mais qui demande confirmation.
Espérons que les prochains tomes passent à la vitesse supérieure et nous plongent en complète immersion au sein d’Hasgar. Le tome 2 est justement attendu pour le mois d’Avril, on verra bien si la hype est présente.
© UBIK, Abendsen / Ki-oon