Les adaptations de jeu-vidéo au cinéma ont toujours la vie dure. Le dernier en date, Sonic, s’en était plutôt pas mal sorti. Qu’en est-il de Mortal Kombat de Simon McQuoid ? Flawless Victory ou une pauvre Frienship ?
Quand je dis K, vous dites Kombat, K, Kombat !
Après avoir connu des débuts au cinéma plutôt nanardesque, Mortal Kombat revient sur grand écran avec un film qui se veut « sérieux » et plus proche que jamais de la licence des studios NetherRealm. Cette lourde tâche a été confié au débutant Simon McQuoid. Ce nom ne vous dit rien, c’est normal ! Le gaillard s’occupait de publicité jusqu’à maintenant…
Bon, pour l’épauler, les studios Warner ont quand même mis le fameux James Wan (Aquaman) sur le coup en tant que producteur. On note également la présence de Greg Russo à l’écriture, oui, le « scénariste » qui planche sur Death Note 2 (oui oui, Netflix a commandé un second volet).
Au niveau du casting, il y a du connu et de l’inconnu. D’un côté on a un Joe Taslim (The Raid) qui campe un magnifique Sub-Zero et Hiroyuki Sanada (Avengers) nous montre tout son talent à travers Hanzo Hasashi aka Scorpion ou encore Lewis Tan (Deadpool 2) qui essaye de faire décoller sa carrière avec Cole Young. De l’autre, une Sisi Stringer (Mileena) inconnue du bataillon d’exploration ou un Mehcad Brooks (Jax) plutôt habitué à l’univers des séries.
Attention, je ne critique pas la performance des acteurs, je pointe uniquement le fait que les studios Warner ont fait le pari de lancer des acteurs assez méconnus et j’ai envie de dire « pourquoi pas ».
Parlons un peu scénario, bon, ne vous attendez pas un truc de dingue. Mortal Kombat est d’office assez nanardesque et simple d’esprit. Une bande de gus qui se foutent sur la tronche et bim, Fatality ! Cependant, cette « simplicité » cache tout de même un univers assez particulier et grand. Et c’est justement là où le film se vautre directement.
Une adaptation qui adapte un peu ce qu’elle veut
Vous vous souvenez des premières lignes où Warner faisait la promesse d’un film fidèle ? Bahhh fidèle comme un puceau dans une maison close, hein. Alors, la bande à McQuoid a voulu retranscrire des éléments du jeu dans le film pour montrer à quel point ils voulaient se montrer digne de l’œuvre d’Ed Boon. Attendez-vous à entendre un « Flawless Victory », « Kano Wins » et un « Fatality ». Egalement certaines « klassic fatality » sont bien présentes pour ravir les fans de la première heure. Mais après, c’est tout…
Alors oui, il y a des personnages qui sont supers bien retranscrits (Sub-Zero loin devant tout le monde) et d’autres qui font plutôt acte de figuration (les fans de Mileena en PLS). Ou pire, j’espère qu’il n’y a pas de fan de Reptile parmi vous car celui-ci est tout simplement devenu…un lézard taille humaine…
Là où le film fait surtout de la roue libre par rapport à la licence, c’est notamment côté scénario. Allez savoir ce que Greg Russo a consommé, mais ça devait être de la bonne. Déjà, le scénariste a voulu rendre « réaliste » les pouvoirs. Monsieur a donc introduit « les arcanas ». Ces fameux arcanas sont conférés aux élus qui participent au Mortal Kombat. Élus marqués par le logo de la licence d’ailleurs (Lol).
Sur le papier, ce n’était pas une mauvaise idée. Le problème, c’est que dans Mortal Kombat ben… c’est pas mal le bordel et ce ne sont pas forcément les « champions » des royaumes qui se battent. Ensuite, se sentir obligé d’expliquer les pouvoirs n’était franchement pas obligatoire. Sub-Zero est un cryomancer ou encore Kung Lao maîtrise un chapeau tranchant et puis c’est tout. À cause de ça, on se retrouve avec un Kano dont l’arcana lui permet de tirer un laser avec son œil… Alors que dans le jeu, il a un œil mécanique qui lui permet justement de faire ça… Alors pourquoi avoir instauré un autre système ?
En plus de cette histoire de pouvoir, la relation entre les personnages est douteuse. Sub-Zero qui est un serviteur de Shang Tsung ? What ! Scorpion qui va dans le NetherRealm comme un grand sans l’aide de Quan Chi ? WTF ! Les brûlures de Kabal à cause de Kano ? Gné ?!
Enfin, Cole Young qui ne sert absolument à rien et est fade comme pas possible. Mais pourquoi es-tu là ? Ce que je veux dire, avec ou sans lui, le film est pareil. Et avant d’oublier, le film se nomme Mortal Kombat mais à aucun moment ils ne participent au tournoi. Oui oui, trouvez l’erreur.
Quand tu veux faire du sérieux mais c’est nanar, bah c’est Mortal Kombat
Hélas, ce film Mortal Kombat de Simon McQuoid n’est pas franchement le type de film que l’on espérait avoir.
En revanche, il a quand même des bons points et demeure un divertissement correct si on débranche son cerveau. Les fans de la licence seront contents de noter la présence d’easter eggs bien sympa qui teasent de nombreuses choses pour les futurs épisodes. Les duels entre Sub-Zero et Scorpion sont les meilleurs du film (aussi bien le premier que le dernier) et on retrouve carrément des coups du jeu !
Je vous ai dit, tout n’est pas à jeter non plus. Josh Lawson qui campe Kano vous fera bien rire par ses répliques et Joe Taslim vous glacera de joie. Un bon petit film détente entre potes avec une pizza.
Après, quand on commence à tout analyser, le long-métrage souffre d’incohérences (coucou la scène d’emprisonnent de Kano avec Sonya) et veut beaucoup trop nous brandir des éléments du jeu. Limite, on a l’impression que Simon McQuoid nous gueule à l’écran « Hey t’as vu, c’est dans le jeu ça ! ». D’ailleurs, les fatalities sont souvent exécutées bien trop rapidement. Le combat commence et 2s après c’est déjà la fatality.
Si suite il y a (ça devrait être le cas vu le succès box-office), j’espère qu’ils corrigeront leurs erreurs et nous fourniront un second volet bien meilleur et cohérent. Certains personnages ont brillé par leur absence (Kitana, Shao Kahn, Quan Chi) et j’ose espérer les voir dans cette suite.
Le long-métrage est disponible en SVOD et ne devrait pas tarder à sortir en Blu-Ray.