CROWS : Old but Gold – Un pilier du manga Furyo !

Pour cette nouvelle review, on parle d’un véritable pilier du manga furyō, une oeuvre culte : CROWS désormais disponible aux éditions Kana !

CROWS, tomes 1 et 2 :

Cette fois, ce n’est pas une simple sortie de nouveauté que nous propose Kana. C’est un véritable titre culte qui débarque dans leur catalogue ! CROWS, c’est le premier maillon d’une licence colossale au Japon. Débutée en 1990, la série a eu droit à une suite en 2002, qui s’intitule WORST. Mais surtout, on compte de nombreux spin-offs en manga : Zero, Gaiden et de très bons films live action : c’est une institution au Japon !

Pour ce qui est de l’édition, Kana nous propose des ouvrages dans le standard de sa collection Dark Kana. Le papier est assez opaque, l’impression de bonne qualité. On notera tout de même que les volumes sont assez épais (258 et 226 pages). Et, en exclusivité pour le tirage, deux stickers sont offerts. L’un est à l’effigie du lycée Suzuran, l’autre est le logo du gang TFOA !

Le lycée pour garçons Suzuran est un lieu où s’affrontent différentes factions de voyous pour obtenir la place de chef absolu de Suzuran.
Actuellement, une bonne partie des élèves sont soumis au puissant Bandô, un élève de terminale. Seul le trio d’Ebizuka lui tient encore tête de façon ostensible. Aux yeux de Bandô aussi, ces gars-là sont les derniers remparts à abattre avant qu’il n’impose sa domination sur Suzuran.
Pourtant, l’arrivée d’un nouvel élève, Harumichi Bōya qui fait preuve d’une force au combat redoutable, pourrait bien changer les choses…

Pour les connaisseurs, c’est l’édition Shinsoban, en 22 tomes. En tant qu’édition anniversaire, contient des bonus autour de la création du manga en fin de tome, comme des interviews.

Un manga culte enfin disponible en france !

CROWS met en scène l’arrivée de Harumichi Bōya au lycée de Suzuran. C’est un jeune homme bagarreur, certes, mais son grand coeur et sa maladresse en font un personnage attachant ! Il me rappelle aussi Sakuragi, avec qui il partage une lubie pour la soeur d’un camarade ! En plus de lui, on fait connaissance avec les autres élèves de Suzuran. Une galerie de personnages aux valeurs fortes, que ce soit Hiromi, Honjō, Sugihara ou même Yasuda !

Évidemment, ils ne seraient pas aussi intéressants s’ils n’avaient pas face à eux un antagoniste comme Bandō ! Pour autant, les caractères que nous propose Hiroshi Takahashi sont bien plus nuancés que cela. Et celui qui incarne le mieux cette idée, c’est Lindaman. Dans un univers très polarisé, gang et bande obligent, ce dernier est comme une anomalie. J’adore l’opposition et la complémentarité que l’auteur construit entre son protagoniste et ce colosse.

Personnages : 4/5

Le premier tome de CROWS est très introductif, peut-être un peu trop d’ailleurs. Mais il a le mérite d’installer les personnages et plus particulièrement la hiérarchie au sein du lycée Suzuran. En plus de ça, il construit l’ambiance au sein de ce lycée. On devine une toile de fond violente, implacable mais pour le moment, c’est un ton bien plus comique qui nous est imposé au travers de l’imprévisible qu’est Harumichi Bōya. C’est assez déroutant !

Le deuxième tome m’a bien plus convaincu et emporté, notamment parce que c’est avec lui qu’on rentre dans le dur et que le titre acquiert son rythme. Hiroshi Takahashi nous propose une alternance entre tranches de vie scolaire qui développent les personnages et séquences de bastons qui captivent par leur intensité. J’ai été assez surpris par la vitesse du premier arc, le conflit avec Bandō, mais cela titille ma curiosité : où ira-t-on avec le tome 3 et les suivants ?

Scénario : 4/5

En ce qui concerne les visuels, CROWS a inévitablement un aspect rétro / old school. Il faut dire que la série à 35 ans quand même ! On retrouve un trait tout en rondeur, hyper expressif avec des mimiques cartoonesques. Ça aide énormément pour le comique, mais aussi pour retranscrire les émotions moins plaisantes. À titre personnel, j’ai trouvé le travail de character-design remarquable. Chaque personnage a une vraie gueule, et est reconnaissable entre mille.

Maintenant, dans un furyō, on attend de la bagarre, de l’action. Et dans ce domaine, j’ai trouvé que ça manquait un peu de dynamisme dans les tomes 1 et 2. Bien sûr, le découpage est limpide mais on a trop peu de pages percutantes quand les mandales atteignent leur cible. On veut plus de panache encore ! Je sais déjà que pour la suite, ça s’améliorera rapidement, cependant, pour ces débuts, ce n’est pas encore ça.

Dessin : 3/5

D’un point de vue des thématiques, CROWS s’inscrit pleinement dans le furyō. Il entérine les différents codes du genre en mettant en scène un héros très puissant et avide de baston ainsi que des racailles au grand coeur. Se foutre sur la tronche oui, mais toujours en respectant un code de morale. Les personnages insistent sur le sens de l’honneur, sur le fait d’aider les plus faibles et de les protéger et c’est ça qui nous accroche durant la lecture

Mais le récit va aussi plus en profondeur, notamment avec le cas de Lindaman. Il aborde ainsi des problématiques plus intimes, plus sombres aussi. Le bien fondé des bagarres est questionné, alors que c’est l’ADN même de l’oeuvre. C’est un contraste surprenant, qui rend l’oeuvre plus dense et subtile que ce à quoi on aurait pu s’attendre après la lecture du tome 1. En cela, c’est une très bonne idée que Kana ait publié les deux premiers tomes simultanément !

Thématiques : 5/5

CROWS, en résumé :

💎 Ce que j’ai aimé :

• Le furyō au meilleur de sa forme.
• Les personnages attachants, surtout Harumichi Bōya.
• Le scénario, plus profond et subtile qu’il n’y paraît.
• Les character-design géniaux.

🪨 Ce que j’ai moins aimé :

• Un dessin qui se cherche encore.

Note globale : 16/20