Demon Slayer est l’un des animés ayant fait le plus parler de lui ces dernières années. C’est notamment dû à son animation exceptionnelle made by ufotable. Et alors que je vous donnais un retour plutôt positif lors de ma critique de la saison 2, voyons ce qu’il en est de la saison 3.
Demon Slayer est un manga écrit et dessiné par Gotoge Kohoyaru. Il était prépublié dans le Shonen Jump de la Shueisha et compte 23 tomes au Japon comme en France chez Panini Manga. Une adaptation animée voit le jour en 2019, produite par le studio ufotable. Elle est reconduite en 2020 pour un film, puis une saison 2 en 2022.
En route pour le village des forgerons !
Nous reprenons l’histoire là où nous l’avions laissée. À l’issue du combat contre la 6ème Lune Supérieure, Tanjiro est entré dans un coma qui a duré 3 mois. Dès son réveil, il se met en route pour le village des forgerons afin d’obtenir un nouveau katana. Une fois arrivé, il y fait la rencontre de Muichiro, pilier de la brume, et Mitsuri, pilier de l’amour, ainsi qu’un ancien camarade de promotion : Genya. Ensemble, ils vont devoir protéger le village des forgerons qui subit l’attaque des 4ème et 5ème Lunes Supérieures.
Cette saison a pour moi été assez mauvaise au niveau du scénario. En effet, ce dernier est inexistant puisqu’il s’étale sur environ 2 épisodes avant de passer uniquement sur les combats contre les Lunes Supérieures. De plus, même si nous pouvons comprendre assez facilement pourquoi les démons attaquent le village des forgerons, on ne sait pas comment ils l’ont découvert. On pourrait résumer ça à : « par le pouvoir du scénario ».
Concernant nos antagonistes, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Si dans la dernière saison nous avions eu un parallèle intéressant entre les duos de Gyutaro et Daki et Tanjiro et Nezuko, ici nous n’avons rien. En effet, les personnages que sont Hantengu et Gyokko n’ont aucun intérêt. Gyokko réalise des œuvres macabres et se prend pour un artiste. Pourtant, les épisodes mis bout à bout nous montre un combat rapide, et donnent une impression que Muichiro l’a vaincu avec une facilité déconcertante. Concernant Hantengu, son combat est très long. Ça en devient même lourd. Chaque fois qu’il va se faire couper la tête, quelque chose interfère et on se dit : « ppffff encore… ». J’ai tout de même aimé l’idée que c’était un criminel auparavant, mais rien ne sera exploité. En somme, nos méchants sont justes méchants.
Enfin, parlons du grand final qui est une déception de plus. Alors que Tanjiro est tiraillé entre sauver des inconnus d’une mort inévitalbe face à Hantengu et protéger Nezuko du soleil. Cette dernière prend la décision à sa place et l’envoie sur son ennemi. En toute logique, Nezuko était supposée mourir. Pourtant, le soleil n’a eu aucun effet sur elle. « Par le pouvoir du scénario ». Elle a même retrouvé une partie de son humanité. Pourquoi ? Je veux dire, rien ne nous laissait présager cette issue. Pourtant c’est arrivé comme un cheveu sur la soupe. Un début d’explication semble donnée par Muzan, et encore, cela ne répond pas vraiment à nos interrogations. Il cherchait un démon capable de résister au soleil, et c’est tombé sur Nezuko.
Scénario : 1/5
Le scénario était extrêmement décevant. Pourtant, si un point n’a pas pêché sur cette saison, c’est bien la mise en scène. Si l’année dernière je vantais déjà les mérites de ufotable sur ce point, ils ont réussi à encore se dépasser. La direction artistique apportée m’a beaucoup fait penser à ce que le studio avait réalisé sur Fate. Mais le tout avec sa touche de Demon Slayer du point de vue de l’animation. Concrètement il n’y a rien à redire à ce niveau. Le jeu de lumière et les plans sont très pertinents. Si je voulais chipoter, je pourrais parler des poissons-crabes en 3D qui sont en revanche immondes.
La performance des seiyuus est excellente, et le gros point fort, ce sont les musiques qui sont mémorables. Rien que le thème de combat de fin, ou le thème de Hantengu sont des musiques qui m’ont marqué. Pour conclure sur ce point, parlons de l’opening et l’ending qui sont excellents eux aussi.
Mise en scène : 5/5
Il est temps de passer aux personnages. Et si la mise en scène était excellente, on retourne ici dans la demi-mesure. J’ai déjà traité les cas de Hantengu et Gyokko plus haut alors je ne reviendrais pas dessus. Les personnages à retenir sont donc Mitsuri, Muichiro et Genya.
En effet, nos protagonistes que sont Tanjiro et Nezuko n’ont connu aucun développement concret. Ils ont juste appris des nouvelles techniques qui sont par ailleurs sorties un peu de nulle part.
Commençons par Genya. Si le personnage paraît tout d’abord exécrable, il y a en réalité une raison à ça. Lorsqu’il était petit, il a assisté à la transformation de sa mère en démon, qui a ensuite massacré l’ensemble de sa famille, à l’exception de son grand frère Sanemi, le futur pilier du vent. Alors que ce dernier a finit par exécuter sa mère, Genya lui a d’abord voué une haine, ne comprenant pas de suite que sa mère était devenue un démon. Lorsqu’il comprit, il se mit en quête de renouer des liens avec son frère. Pourtant ce dernier semblait avoir changé et affirmait qu’il n’avait pas de frère. Genya ne sait pas utiliser le souffle, en revanche, il a la faculté de manger des démons afin d’utiliser leur puissance. J’ai trouvé le personnage original dans le contexte de Demon Slayer, bien que son histoire reste un peu classique.
Passons ensuite à Muichiro, qui de la même manière que Genya a connu une histoire tragique. Avant d’être amnésique, Muichiro vivait avec son frère et ses parents. Il perdit sa mère qui mourut d’une maladie, et son père lorsqu’il tenta de trouver des plantes pour guérir sa mère. Il dut donc continuer à vivre seul avec son frère. Cependant, leur relation était assez tendue. En effet, si Muichiro était d’un naturel gentil et ouvert, c’était tout l’inverse pour son jumeau. Une nuit, un démon fit irruption et tua son frère. S’en suivit un affrontement entre le démon et Muichiro, qui ne repris ses esprits que quelques temps après, couvert du sang du démon qu’il venait de massacrer. Il s’engagea par la suite dans l’armée des pourfendeurs afin d’éviter que cette catastrophe ne survienne à nouveau.
Enfin, Mitsuri, qui a été décevante. Il est vrai que le personnage est vu comme le personnage fan service de l’œuvre, de par son chara-design. Cela est appuyé par son introduction dans la saison, même si ça ne reste rien d’extravagant. Encore une fois, l’arme utilisée par Mitsuri est intéressante, mais ça s’arrête là. Tout d’abord, alors que le village est en plein siège, on ne la voit que très peu. Et son peu de temps d’action, bien que qualitatif, ne raconte pas grand-chose. Son passé nous montre qu’elle n’arrivait pas à trouver de mari à cause de sa couleur de cheveux et sa force surnaturelle. C’est à peu près tout.
Voilà ce que j’ai ressenti après avoir suivi ces personnages dans cet ordre : de la déception. Les histoires sont moins fournies, et nos piliers n’ont clairement pas la prestance de Rengoku ou Tengen dans la saison précédente.
Personnages : 2/5 demon slayer
Passons maintenant au dernier point : le message de cette saison. Cette nouvelle partie nous conte encore une fois la relation fraternelle. Au travers de Tanjiro et Nezuko bien sûr, mais aussi via Genya et Muichiro. Il faut tout de même noter que cela donne un peu une redondance avec la saison précédente, bien qu’elle aborde l’amour familiale d’une autre manière.
J’ai apprécié le passage sur l’art montré au travers de Haganezuka et Gyokko, même si encore une fois il a été assez éclipsé. De la même façon que l’acceptation de soi avec Mitsuri dont le traitement est assez expéditif.
Enfin, il y a le passage du flambeau que j’ai trouvé plutôt intéressant, mais qui demande aussi un meilleur traitement. On le voit au travers de la fameuse marque Tanjiro, mais aussi de Muichiro. Cela démontre une transmission de la volonté d’anciens personnages à nos protagonistes, même si cela nécessitera un peu de travail là-dessus.
Message 3/5 demon slayer
Pour résumer Demon Slayer Saison 3:
La saison 3 de Demon Slayer a été pour moi la plus mauvaise à ce jour. Je n’ai jamais été un grand fan de l’animé, mais il faut avouer que sa dernière saison avait le mérite de raconter quelque chose contrairement à celle-ci. Bien que la mise en scène soit clairement au rendez-vous, ce n’est pas le cas pour ce que l’animé a voulu nous raconter. J’espère que sa 4ème saison remontera le niveau, même si je dois avouer que cela semble compliqué…
Note Globale : 11/20
L’avis de Balin
Demon Slayer Saison 3 : La série s’essoufle ?
Pour les deux précédentes saisons, j’avais décidé de ne pas suivre la diffusion de Demon Slayer, et de les regarder « longtemps » après leur sortie. Cette fois, j’ai simplement attendu la fin de la diffusion pour tout regarder d’un coup. Voici mon avis par rapport aux autres saisons !
Sur la forme,
Demon Slayer reste une production de très haute qualité. L’animation est fluide, dynamique. Certains animateurs ont d’ailleurs proposé des séquences magnifiques, qui vont plus loin que le manga lui-même et qui apportent une vraie plus-value.
Au-delà de ça, l’écueil principal de cette saison 3, c’est la CGI. Que ce soient les poissons de Gyokko, ou le dragon de bois de Hantengu, la 3D CGI crée un sentiment de malaise, et, volontaire ou non, c’est assez désagréable à l’oeil. C’est d’autant plus surprenant d’avoir une CGI aussi visible dans une série qui a toujours tout fait pour l’intégrer au mieux et donner une impression 2D.
Du côté de la bande-son, je n’ai pas grand chose à redire. Les musiques accompagnent bien l’ensemble des séquences !
Sur le fond,
Eh bien les défauts de la série sont toujours bien présents. C’est peut-être même pire encore. Du point de vue du récit, on n’avance pas beaucoup dans la trame narrative. Des démons apparaissent, des piliers aussi, et hopla, c’est la bagarre. C’est épique, mais c’est vide. En fait, la seule nouveauté de cette saison se situe dans les deux derniers épisodes. Et, de la même manière que dans la première saison, l’oeuvre s’assoit sur la cohérence de son propre univers. Pourquoi le duo Tanjiro/Nezuko remet en question les règles même de l’histoire ? Parce que le scénario, tout simplement. On souffle.
Mais ce n’est pas le seul problème avec la saison 3. J’ai trouvé le rythme catastrophique; c’était lent, c’était long. La confrontation avec Hantengu est le meilleur exemple de cela. C’était interminable. Les rebondissements s’enchaînent, et plutôt que de nous surprendre, ils ne nous laissent qu’un sentiment d’exaspération : « Encore ? ». Les confrontations sont lourdes en dialogues et bien souvent, ces derniers sont vides de sens. Les antagonistes n’ont rien de crédible.
Et si on parle un peu des personnages… Tanjiro et Nezuko ne progressent tout simplement pas. Inosuke et Zen’itsu sont mis de côté. On découvre les piliers de l’Amour et de la Brume. Malheureusement, malgré les tentatives de les rendre attachants en leur donnant un passé « sombre », ils font pâle figure au regard de Tengen ou Rengoku. Il ne suffit pas d’un passé tragique pour que l’on s’attache à un personnage ! De plus, présenter deux piliers d’un coup n’était peut-être pas la meilleure option.
En conclusion,
Cette saison 3 de Demon Slayer est décevante au regard des deux précédentes. Certes, la série n’a jamais prétendu nous offrir une histoire complexe et recherchée, mais là, elle ne nous donne même pas un divertissement convaincant. C’est beau, certes, mais ça ne suffit pas. J’ai un peu peur pour la suite…!
Note : 10/20
N’oubliez pas que ces avis n’engagent que les rédacteurs, et qu’ils ne sont pas à prendre comme une vérité absolue. Chacun à des critères et une sensibilité propres, alors n’hésitez pas à nous faire part de votre avis ! Plus il y en aura, plus on tendra vers l’objectivité.