Les éditions Matin Calme ont lancé leur tout premier webtoon via la collection Koyohan. Gilgamesh de Hwan Daeng débarque donc dans nos librairies. De l’héroïc fantasy classique mais efficace.
Une histoire d’immortalité et d’aventure dans Gilgamesh
Paru aux éditions Lezhin en 2015, Gilgamesh de Hwan Daeng nous conte l’histoire d’un guerrier immortel voyant cette immuabilité comme une malédiction. Le Label Koyohan des éditions Matin Calme emboîte le pas des webtoons version papier avec ce titre. Voici le synopsis :
Nous suivons Tludia, une jeune aspirante chevalier au sein de l’Ordre lorsqu’elle a été expulsée de manière inattendue pour avoir cassé trop d’armes et…trop manger. Mais cela ne signifie pas qu’elle doit rester les bras croisés lorsqu’elle est témoin d’un vieil homme sur le point d’être attaqué par une bande de voleurs. Cependant il s’avère que le vieil homme était bien loin d’être un banal riverain.
C’est en réalité Tluldia qu’il faut sauver d’une maladie qui la ronge. Notre héroïne ravive au vieil homme un souvenir perdu depuis longtemps, et il décide de la récompenser pour ses efforts en trouvant un remède à sa maladie. Ainsi commence leur voyage pour apporter la vie à l’un et la paix tant attendue à l’autre.
Vous l’aurez compris, Gilgamesh tourne autour de ce duo que tout oppose. Zebul, le « vieux » guerrier qui a perdu goût à la vie et vit son immortalité avec dégoût. Tludia, la jeune combattante qui a encore tout à apprendre mais dont la santé lui joue de sérieux tours. Le titre « Gilgamesh » fait très certainement référence au Roi Héros de Mésopotamie qui chercha à éviter la mort coûte que coûte.
Une quête pour la vie
Gilgamesh est une aventure sur la richesse de la vie. Ayant vécu plusieurs décennies, Zebul ne voit plus le monde de la même manière et attend simplement d’avoir la chance de mourir. Cependant, sa rencontre avec Tludia va ranimer des souvenirs en lui qui vont le pousser à reprendre de l’intérêt pour cette vie qu’il avait délaissée. Afin de sauver Tludia de sa maladie, nos deux protagonistes partent donc à la recherche de « clés » dissimulant des savoirs éparpillés de Zebul.
Car oui, notre vétéran a eu l’excellente idée de diviser sa mémoire afin de rien « oublier ». En soi, il est certain qu’après avoir vécu autant d’années, des éléments de notre passé disparaissent petit à petit de notre mémoire. C’est justement en plaçant des parties importantes de son savoir dans des objets que Zebul a d’une certaine façon, sauvegardé sa mémoire.
Une chasse au trésor afin de sauver une personne, une structure récurrente mais toujours aussi efficace. Et ce, même si le récit prend son temps avant d’enfin prendre cette direction et de nous emmener dans l’aventure. D’autant plus que dans ce premier tome, le duo fonctionne moyennement. Zebul est extrêmement froid et inexpressif, sans apporter un charisme suffisant qui pourrait faire qu’on s’attache à lui. Tludia est un peu plus intéressante, en même temps c’est son but de « donner » de la vie au récit mais demeure assez quelconque et potiche. Peut-être qu’ils progresseront au fil de l’aventure pour créer quelque chose de plus passionnant.
L’univers du récit est également assez vague. Nous sommes dans un monde médiéval assez classique et la magie n’a pas l’air d’être vraiment présente. Espérons que l’univers s’étoffe et apporte plus d’éléments dans la suite des événements.
Koyohan nous gâte
Un des très bons points de Gilgamesh est surtout au niveau de son édition. Pour le coup, nous avons droit à un très beau livre. Le titre est en gravure dorée et le papier est de très bonne facture. Rien à dire côté traduction ou lettrage, le tout est cohérent et la lecture est fluide. Un très bon début dans le monde des webtoons version papier.
Au niveau des dessins, on ne va pas se mentir, Hwan Daeng ne nous impressionne pas vraiment. Ca reste clair et appréciable mais sans plus. Bien évidemment, on ne va pas le comparer avec le Redice Studio (Solo Leveling) qui nous fait limite baver sur chaque illustration. Concernant le découpage, peut-être que la version papier fait perdre un peu de dynamisme par rapport à la version originelle. Cela reste fluide et appréciable à l’œil tout de même.
Gilgamesh, une bonne rentrée en matière
Si vous appréciez l’heroïc fantasy et les webtoons, Gilgamesh devrait vous convenir. Koyohan fait une entrée en matière assez douce avec ce titre qui prend tout de même son temps avant de réellement lancer l’aventure. Espérons que le second tome prévu au mois de Juillet concrétise la chose et commence réellement à nous faire apprécier le duo.
On note une édition de grande qualité avec des finitions aux petits oignons qui ravira les amoureux de beaux livres. Le label Koyohan signe un sans faute à ce niveau et ça fait plaisir. Mirror Game sera la prochaine œuvre du label à venir, espérons retrouver le même degré de qualité.
Une histoire d’immortalité dans un monde fantastique, de quoi passer une lecture bien sympathique aux côtés de Zebul et Tludia.