Pour se démarquer des manga de foot, GOLDEN GOAL fait le pari de l’originalité en parlant de mafia et d’immigration ! Voici mon avis !
GOLDEN GOAL, tome 1
Pour cette nouvelle entrée à son catalogue, Paquet semble avoir misé gros ! En effet, le tome 1 de GOLDEN GOAL est disponible au prix exceptionnel de 3 euros. Oui, vous avez bien lu, 3 euros ! Et à ce prix là, la copie est tout à fait remarquable : le papier est sans transparence, l’impression est de qualité et on a même des petits bonus en fin de volume. C’est une occasion…en or !
Naïm, un jeune immigré marocain, perd de vue son frère lors de son arrivée en Espagne. Une filiale de la mafia l’utilise pour acheminer une cargaison illicite en France, où il va passer un test de sélection pour le célèbre club de football de la ville de Charmy.
GOLDEN GOAL : Une occasion en or…!
GOLDEN GOAL débute avec une situation dans l’ère du temps. Si on n’en connait pas les raisons exactes, Naïm et son frère Rayan cherchent à fuir le Maroc par la mer pour s’installer en Europe. Mais la Méditerranée en décide autrement et, dans une tempête, sépare les deux garçons. Naïm s’en sort miraculeusement et survit tant bien que mal…
Le titre n’étant pas un drame social, il passe rapidement sur les difficultés que pourrait rencontrer le garçon. On n’a qu’un bref aperçu de sa vie dans la rue, de son entrée en foyer : j’aurais aimé en voir plus. En fait, le récit se concentre bien plus sur la passion de Naïm : le foot ! Une opportunité providentielle s’offre à lui, mais on sent bien que son prix sera des plus coûteux.
Scénario : 3,5/5
L’un des points d’accroche de ce premier tome de GOLDEN GOAL, c’est son protagoniste. Par son histoire personnelle, Naïm ne peine pas à nous toucher. Mais l’auteur ne joue pas la carte de la pitié à l’égard de son personnage. Au contraire, il appuie sur la résilience ! Cela manque peut-être un peu de finesse, mais ça fonctionne pour un jeune public.
Autour de ce garçon, on a déjà une jolie galerie de personnages. Le frère protecteur mais disparu, qui représente alors un objectif pour Naïm. Le footballeur qui, en lui donnant sa chance, permet de mettre en lumière son talent. La jeune fille qui le prend sous son aile. Et évidemment des antagonistes mystérieux, qui amènent de l’action et de la tension dans le récit !
Personnages 3/5
Pour ce premier tome, GOLDEN GOAL pose de nombreuses idées, et autant de possibilités de développement pour la suite. Le fait de placer l’histoire dans un contexte d’immigration amène à traiter de nombreuses thématiques. Il est ainsi question d’abus de pouvoirs, de trafics de drogue. Une toile de fond originale pour un titre de sport vous en conviendrez !
Dans tout ça, le football apparaît comme une échappatoire qui permettrait également au jeune garçon de s’élever. Cependant, il pourrait tout aussi bien causer la perte de Naïm avec l’emprise que semble avoir la pègre sur l’organisation de l’équipe de Charmy. Pour le moment, pas de didactique concernant la discipline, à voir comment cela évoluera !
Thématiques : 3,5/5
Graphiquement, GOLDEN GOAL est plutôt réussi. Le trait de Weijun Ni est clair, fin et expressif. Son découpage est dynamique, et il propose de belles mises en scènes. Que ce soit dans la traversée houleuse de la Méditerranée, dans les courses poursuites dans les rues ou sur autoroute : il parvient à nous happer ! La lecture se fait vraiment sans temps-mort !
Côté foot, l’artiste se débrouille bien également avec de jolies confrontations sur les terrains. Les passes, tirs et interceptions sont vraiment percutantes ! À titre personnel, je reprocherais peut-être le manque de diversité dans les designs. Marocain, espagnol, français : tous les personnages ont les mêmes traits physiques… C’est un peu dommage.
Visuels : 4/5
GOLDEN GOAL, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- Le mélange mafia, immigration et football.
- Les sujets abordés par le récit, c’est prometteur.
- Les visuels réussis qui portent la lecture.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- L’ensemble qui manque de finesse, du scénario au dessin (mais compréhensible compte tenu du public visé)