La review du jour est celle d’un thriller angoissante de l’éditeur Le Lézard Noir ! Voici mon avis sur les tomes 1 et 2 de Golden Gold !
Golden Gold, tome 1 et 2 :
Golden Gold est le premier titre de l’éditeur Le Lézard Noir au format poche standard. Et pour une première, on peut dire que c’est une vraie réussite ! Le logo-titre est bien intégré aux illustrations japonaises d’origine, les jaquettes ont un vrai cachet. En plus de cela, elles disposent d’un beau vernis sélectif et sont plutôt épaisses. À l’intérieur, le papier est épais et sans transparence, avec une impression de bonne qualité. Les tomes, d’environ 208 pages, sont disponibles au prix de 8,50€.
La collégienne Ruka Hayasaka vit à Neijima, une île habitée, selon la légende, par une « divinité du bonheur », Fukunokami. Un jour, elle découvre une étrange statuette sur la plage, la dépose sur l’autel d’un temple et lui adresse une prière. La statuette prend alors vie sous ses yeux ébahis. Elle a l’apparence d’un fukunokami. Le fukunokami va-t-il répondre à la demande de Ruka qui souhaite à tout prix retenir Oikawa, le garçon dont elle est amoureuse, sur l’île de Neijima… ?
L’argent Peut-il faire le bonheur ? Vous avez 4 heures.
L’histoire de GOLDEN GOLD débute avec la découverte d’une étrange statuette par Ruka Hayasaka. Mais c’est lorsque la figurine prend vie que l’histoire amorce son intrigue ! Les événements qui suivent se teintent alors d’étrange, de mystique même. Ruka, avec l’aide de Kurohashu, une romancière en mal d’inspiration vont se renseigner sur cette étrange créature… Le rythme est lent, mais cela permet de prendre le temps de poser convenablement les bases du récit.
Le récit prend alors la forme d’une enquête. Les informations nous sont données au compte-gouttes, nous permettant de les assimiler et de tenter de tisser quelques liens. Plus les révélations se font, plus on se dit qu’un évènement dramatique va avoir lieu ! Les natifs de Neijima ne semblent pas choqués de cet être curieux, on oublie son existence dès lors que l’on s’éloigne de l’île, et il semble faire bien plus qu’apporter la fortune… Seita Horio fait preuve d’une maîtrise impressionnante pour ce qui est de rendre son récit prenant !
Scénario : 4/5
Le gros point fort de GOLDEN GOLD selon moi, c’est l’atmosphère si particulière qu’il nous offre. En grand amateur de Lovecraft et autres manga d’horreur, j’ai retrouvé plusieurs mécaniques ces oeuvres. La petite statuette, l’étrange divinité, le culte et la dépendance rapide de la population, et une légende pleine d’incertitudes… C’est vraiment angoissant, presque menaçant parfois !
Sans tomber dans le spectaculaire, le manga joue sur les décalages, en introduisant du fantastique dans le quotidien pour nous faire frissonner. La banalité des scènes de vie prend une allure déconcertante, voire franchement dérangeante dès lors qu’on remarque la présence du Fukunokami. Pour les amateurs du folklore et des légendes du Japon, mais aussi d’horreur et de creepypastas : vous y trouverez votre compte ! L’auteur parvient à créer une ambiance unique, qui, personnellement, m’a fasciné.
Ambiance : 5/5
Pour camper son ambiance si particulière, GOLDEN GOLD peut compter sur un dessin réaliste et de qualité. Le trait est précis, notamment quand il s’agit des expressions des personnages. Mais il l’est également quand il s’agit de représenter les décors. C’est plein de détails, et finalement très immersif : on a l’impression de visiter Neijima ! Le découpage et la narration sont très intéressants aussi. C’est très fluide et cela permet de mettre en exergue toute la bizarrerie du Fukunokami.
Évidemment… Comment ne pas évoquer ce design aussi grotesque que dérangeant ? Au delà d’une lointaine ressemblance avec Hasbulla, cette divinité à quelque chose de vraiment malsain. Et plus ça avance, pire c’est ! Son visage est de plus en plus présent, si bien que même après la lecture son expression nous hante.
Visuels : 5/5
Pour finir, j’aimerais évoquer les personnages de GOLDEN GOLD. La protagoniste, Ruka, m’a beaucoup plu. Si elle garde des intérêts purement adolescents, elle fait également preuve d’une belle maturité. Le duo qu’elle forme avec Kurohashu est plutôt attachant, même si c’est une construction assez courante. La romancière correspond elle-même à l’archétype de l’auteur en manque d’inspiration qui part se ressourcer; assez classique dans le genre horrifique.
Au delà de ça, les personnages secondaires sont plutôt intéressants. J’ai bien aimé voir cette grand-mère tomber dans l’idolâtrie, et les relations des habitants changer : certains la rejoignent dans son culte, d’autres sont bien plus hostiles. Oikawa, l’ami otaku de Ruka et son crush, est également assez intéressant; leur relation enrichit l’histoire en apportant un soupçon de romance.
Personnages : 4/5
Golden Gold, en résumé :
💎 Les points forts :
- Une ambiance angoissante unique.
- Un dessin précis et qui sait nous mettre mal à l’aise.
- Une histoire pleine de mystères.
- Des personnages qu’on prend plaisir à suivre.
🪨 Les points faibles :
- Des mécaniques classiques malgré l’excellente exécution.
✨ Bonus :
- Un bel objet livre, une entrée réussie pour Le Lézard Noir.