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Gou Tanabe : Interview autour de ses adaptations de Lovecraft !

  • Balin 
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À l’occasion de l’édition 2025 du Festival International de la BD d’Angoulême, nous avons eu l’occasion de poser quelques questions à Gou Tanabe !

Journal du Japon : Comment abordez-vous la transposition des descriptions littéraires de Lovecraft en images, sur le fond comme dans la technique ? Y a-t-il des passages particulièrement difficiles à illustrer, et comment surmontez-vous ces obstacles ?

Gou Tanabe : Je commence bien sûr par lire, m’imprégner du roman. Et pour moi, le plus important c’est de retranscrire en images les impressions que moi j’ai eu à sa lecture. C’est ça la partie la plus difficile de manière générale. J’ai un processus un peu particulier. Je commence d’abord, à partir de mes storyboards, par construire les décors. Je fais comme des comme des set de cinéma avec des modèles 3D sur ordinateur. J’utilise un logiciel spécifique qui me permet de chercher le meilleur angle pour prendre le point de vue du narrateur. Et une fois que j’ai calé ce point de vue, j’utilise cette image pour faire le tracé et l’encrage.
Afin de rendre l’impression le cauchemar qu’on retrouve souvent dans les oeuvres de Lovecraft, j’insiste beaucoup sur l’usage des ombres. L’usage de ces modèles 3D me permet de bien faire tomber les ombres et de les dessiner telles qu’elles devraient être. Et afin de retranscrire la nervosité de Lovecraft, son aspect de peur et de d’anxiété, je rajoute des détails presque de façon maladive.
Et moi, mon but, c’est vraiment de permettre aux lecteurs d’expérimenter le monde de
Lovecraft comme s’ils y étaient. Et je suis ravi de voir que l’exposition a adopté le même point de vue. 

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Manga-News : Votre toute première adaptation d’un récit de Lovecraft a eu lieu dès 2004. C’était déjà pour le magazine Comic Beam et il s’agit de The Outsider (Je suis d’ailleurs en Français). C’est une histoire courte de 24 pages que l’on peut trouver dans le recueil éponyme, sorti en France chez Glénat. Comment s’est déroulé votre travail sur cette toute première adaptation conçue des années avant de vous lancer pleinement dans les adaptations de Lovecraft ? Quand vous la relisez aujourd’hui, quel regard avez-vous dessus ? Est ce qu’il y a des choses que vous aimeriez modifier voire, est ce que vous avez déjà eu en tête l’idée d’en faire un reboot ?

Gou Tanabe: C’est effectivement la première oeuvre de Lovecraft que j’ai dessinée et à l’époque, je dessinais pas mal de d’histoires qui se concentraient sur les drames humains. Je pense qu’à l’époque j’ai fait le personnage principal de The Outsider, un petit peu trop beau et sympathique. Et il manque un petit peu la noirceur qu’on voit dans Lovecraft. Donc si je le redessine, pas mal de noirceur et plus d’anxiété. 

C’était au moment où je venais tout juste de commencer ma carrière et je devais décider avec mon éditeur ce que je pouvais dessiner avec ma technique de l’époque. Il m’a présenté diverses œuvres littéraires, dont The Outsider. Et j’ai été vraiment frappé par cette histoire courte. J’ai retrouvé pas mal d’éléments qui me parlaient beaucoup à l’époque, comme par exemple [SPOILER ALERT] : le fait de découvrir à la fin que c’est lui-même un monstre. Et c’est une œuvre qui m’a donné envie de la dessiner aussi parce que ça me permettait de faire un récit fort avec peu de pages. Même si c’est une oeuvre courte, elle est extrêmement marquante. 

Gaak : Est ce que vous avez toujours voulu devenir mangaka ? Ou au contraire est-ce quelque chose qui est venu plus tard dans votre carrière ? Envisagiez-vous un autre métier avant de rentrer dans le monde du dessin ?

Gou Tanabe : Quand j’étais enfant, comme tout le monde, je lisais des manga dans le Jump. Je me rappelle que j’aimais beaucoup Arale. Donc un petit peu comme tous les petits enfants à l’école primaire, ça m’aurait plu d’être mangaka. Mais j’avais aussi envisagé des voies plus artistiques ou même travailler dans les figurines et les modèles 3D. Mais j’ai pas réussi à entrer dans une école d’art. Et au fur et à mesure, je me suis dit que la voie du manga était un peu la seule qui me restait. À ce moment-là, j’ai rencontré l’éditeur des premiers temps qui m’avait fait découvrir Lovecraft. Il m’a encouragé à persévérer et à donner le meilleur de moi-même. Il m’a présenté à d’autres mangakas et ça m’a permis de me rendre compte de ce qu’était le travail de mangaka et de sentir la réalité du terrain. Et c’est ça qui m’a donné envie de me lancer pour de vrai.

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Comixtrip : Une de vos premières séries publiées en français, c’était Kasane. [sortie en 2010 en 2 volumes, aux éditions Kana]. C’était l’adaptation d’un mythe japonais qui était lié au yokai du même nom. Et puis ensuite vous vous êtes tourné vers un autre mythe, celui de l’œuvre de Lovecraft. Je voulais savoir, s’il y avait eu une appréhension pour vous, à l’idée de vous lancer dans un tel travail d’adaptation de Lovecraft. Comment avez-vous appréhendé le passage de Kasane, qui était déjà quelque chose de légendaire, à un autre type de légende ?

Gou Tanabe : De base, moi j’aime beaucoup les œuvres un peu anciennes et quand j’étais débutant, je voulais faire un manga qui se passe dans le Japon ancien avec des yokai. C’est comme ça que j’avais présenté la chose à mon éditeur, qui lui même était assez versé dans la littérature. C’est lui qui m’a proposé Kasane, qui est effectivement un récit célèbre. J’avais été aidé à l’époque par un scénariste en quelque sorte, quelqu’un qui s’était occupé du script, je n’étais pas tout seul. Et c’est ainsi qu’est né ce titre. Mais c’était pas vraiment une oeuvre où il y avait des monstres. C’était plutôt sur l’horreur du ressentiment de la femme qui se retrouve dans un monde cruel. Moi, ce qui m’intéressait, c’était plus de faire des créatures et de parler d’un monde imaginaire. Et c’est pour ça que je suis parti faire Lovecraft après, qui me correspondait très bien. Je trouve que justement le fantôme de Kasane et toute cette histoire de vengeance à au-delà de la mort, c’est terrifiant, donc c’était ma façon pour moi de fuir cette réalité là.

Journal du Japon Q : Comment expliquez-vous, qu’aujourd’hui en 2025, Lovecraft soit toujours autant populaire ? Et comment pensez-vous que vos adaptations puissent contribuer à cette popularité continue ?

Gou Tanabe : Je ne sais pas si ça va répondre exactement à votre question, mais moi, j’ai le sentiment qu’on est dans une phase où les gens de la classe moyenne sont en phase de paupérisation. Mon père faisait partie de la classe moyenne et avec cette baisse du niveau de vie, ils ont tendance à se rapprocher de la vie telle qu’elle pouvait l’être pour Lovecraft à l’époque, puisque lui ne roulait pas sur l’or non plus. Et je pense qu’à partir de là, on peut avoir de plus en plus de gens qui se rapprochent de sa façon de penser.

C’est-à-dire que les gens de la classe moyenne, ils sont sérieux, ils essayent de faire de leur mieux, ils ont les pieds sur terre, ils ont peur qu’un élément qui ne réponde à aucune logique fasse s’écrouler leur monde, finalement. C’est pour ça qu’on a tous ces débats sur la protection sociale. Voir leur monde s’écrouler, c’est leur plus gros cauchemar. Je pense que cette anxiété générale se rapproche de ce que pouvait ressentir Lovecraft à l’époque.

Pour ce qui est de mon manga, je pense que plus que mon manga, c’est plutôt une combinaison de facteurs qui fait vivre Lovecraft. C’est-à-dire que le roman a du succès, le manga en général a du succès et j’ai réussi à faire un manga qui correspond bien dans le détail et dans l’atmosphère au roman, grâce à tout ça, il lui a permis de se démarquer.

Manga-News : Vous avez beau respecter à la lettre les intrigues des récits d’origine de Lovecraft, il arrive que vous modifiiez ou que vous ajoutiez des petites choses. Par exemple, des dialogues supplémentaires ou des phases narratives qui disparaissent. Comment décidez-vous à chaque fois ce qui va être modifié, ajouté ? Pourquoi ces choix ? Est-ce qu’il y a des exemples de ces modifications dont vous pourriez nous parler ?

Gou Tanabe : La plupart de mes changements sont liés au format et aux impératifs de la sérialisation en magazine. Comme vous le savez, au Japon, il y a des magazines hebdomadaires ou mensuels et nous avons des restrictions en termes de nombre de pages. Et surtout, il faut à chaque fois retenir l’attention du lecteur avec un cliffhanger à la fin.
Donc, pour que l’histoire que je dessine soit un manga en tant que tel, je fais des arrangements en accord avec mon éditeur.
Il y a une technique dans le manga qu’on peut voir assez souvent, c’est de montrer l’instant juste avant le climax, juste avant la scène finale en première partie, tout au début, une sorte de prélude. Et ensuite de revenir dans le passé pour montrer comment on en est arrivé là. Mais on peut aussi s’arranger pour créer de la surprise en donnant des développements qu’on ne pouvait pas imaginer à partir de cette première scène. C’est quelque chose qu’on utilise dans le manga pour justement faire tenir les lecteurs sur la longueur et faire en sorte qu’ils achètent la suite. Je l’ai utilisé pour Le Cauchemar d’Innsmouth par exemple. Au début, on voit le narrateur qui est sur le point de se suicider et on essaye de voir, de comprendre pourquoi il en est arrivé là et s’il va se suicider.

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© by Gô TANABE / Enterbrain

Gaak : Vous êtes donc surtout connu en France pour les adaptations de Lovecraft. Est-ce que dans le futur, vous allez rester dans le registre des adaptations ? Ou partir dans quelque chose de complètement différent, comme de la création originale ?

Gou Tanabe : J’avoue que c’était une question que je me posais. J’hésitais justement entre continuer ou partir sur autre chose. Mais en voyant l’exposition aujourd’hui, ça m’a reboosté. Et j’ai envie de continuer sur Lovecraft.
Quand je suis au Japon, en fait je ne me rends pas compte du succès que ça peut avoir, notamment parce qu’il y a tellement d’auteurs extrêmement plus connus et le poids des best-sellers au Japon est tellement énorme que je n’ai pas vraiment l’impression d’être apprécié comme je l’ai été aujourd’hui. Mais avec le travail de Ki-oon et le travail qui a été fait à Angoulême, j’ai eu un boost de motivation et je vais rester sur Lovecraft.

Gaak : Y’a-t-il des séries de Lovecraft que vous voudriez adapter ?

Gou Tanabe : Justement, c’était quelque chose sur lequel on était en train de discuter avec mon éditeur. J’ai écouté divers avis en venant en France. On a plutôt envie de partir sur une histoire longue pour la prochaine fois, alors soit L’Affaire Charles Dexter Ward ou alors l’histoire de Kadath.

Comixtrip : Le bestiaire, les créatures qui sont présentes dans vos livres occupent une place clé. (Outre l’image de Cthulhu qui est très répandue). Comment avez-vous travaillé pour créer les autres créatures ? Est-ce que c’est simplement en vous basant sur le texte original ? Ou alors est-ce qu’il y a des travaux d’autres artistes qui vous ont influencé ? Peut-être les gravures de Gustave Doré par exemple ?

Gou Tanabe : Déjà, quand je lis le roman, j’essaie d’imaginer le monde tel qu’il était il y a une centaine d’années, mais ce n’est pas facile. Gustave Doré est effectivement un auteur très intéressant et qui a beaucoup travaillé sur comment rendre l’atmosphère cauchemardesque en images, mais lui n’est pas du tout spécialisé dans les créatures, donc c’est un petit peu différent. Pour créer le bestiaire de Lovecraft, j’ai plusieurs techniques. Mais à chaque fois, ce sont vraiment des tâtonnements et beaucoup d’expérimentations. Par exemple, je vérifie en détail les termes dans les descriptions données par l’auteur, quand il parle de substance gélatineuse ou verte, je regarde à quoi ça peut ressembler ou ce que l’on peut utiliser. Quand on parle des yeux de poisson pour certains personnages, j’ai moi-même pris en photo des yeux de poisson pour voir ce que ça donnait si j’appuyais sur le poisson, ce genre de choses. Voilà, c’est beaucoup d’expérimentations visuelles.
Il y a aussi des choses qui viennent de mon imagination. Quand on parle de Cthulhu qui remonte à la surface, je me dis : « Si ça se trouve, quand on change de pression d’eau entre le fond de la mer et la surface, il n’aura peut-être pas la même forme ou la même substance ». Ça peut être aussi ce genre d’idées ou de discussions que j’ai avec mon éditeur lors de la création et de la mise en image des romans de Lovecraft.

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© by Gô TANABE / Enterbrain

Journal du Japon : Quels sont, selon vous, les éléments clés qui vont permettre de créer une atmosphère horrifique efficace dans une œuvre visuelle ? 

Gou Tanabe : Pour répondre à la question, je pense que la technique de base, c’est de faire en sorte de faire croire qu’il y a quelque chose là où il n’y a rien et de faire sortir quelque chose là où on pensait qu’il n’y avait rien. C’est-à-dire laisser tout le temps ce sentiment d’anxiété, on ne sait pas ce qui va sortir ou ce qui ne va pas sortir afin qu’on ne sache jamais où on en est. Et je pense que c’est un petit peu la base de l’horreur en général.

M.Shimizu : Vous avez aussi tendance à décrire de façon réaliste les scènes du quotidien des personnages. Et ça permet de donner l’impression qu’il va se passer quelque chose de surréaliste dans un univers. Ça apporte du contraste.

Gou Tanabe : L’important c’est de toujours donner un sentiment d’angoisse pesante, même dans les scènes du quotidien.

Manga-News : On connaît votre profond attrait pour le cinéma, ainsi que vos connaissances en matière de monstre, de kaiju. Quelles sont, dans ces domaines-là, les références susceptibles de vous inspirer le plus pour vos adaptations ? Que ce soit en matière de mise en scène ou de design ?

Gou Tanabe : Au moment où j’ai fait les Montagnes Hallucinées, en fait, quand j’ai lu le roman, je me suis rappelé du film The Thing que j’avais vu avant de connaître Lovecraft, ainsi que les conseils de mon éditeur de l’époque. J’avais la sensation qu’il y avait pas mal de points communs au niveau du rythme de l’histoire et aussi du fait qu’on avait un jeune qui suivait un professeur plus âgé, qui allait dans un endroit risqué. La structure de l’histoire me l’a un peu rappelé.
Je peux aussi citer Changeling (L’Échange), un film américain. Mais en fait, souvent, dans les films, ce ne sont pas les monstres qui me restent le plus en mémoire, mais plutôt les lieux, les façons de poser l’atmosphère des villes, et des lieux spécifiques.
Par exemple, je reviens sur les Montagnes Hallucinées. Il y a pas mal de documentaires sur la montagne qui m’ont permis de me rendre compte des conditions réelles de ces lieux. Par exemple, le froid ou ce genre de chose qui permettent de donner une véritable atmosphère réaliste quand je les dessine.

Gaak : Qui sont vos artistes préférés ? Et bien évidemment ceux qui l’inspirent ?

Gou Tanabe : En roman, évidemment, c’est Lovecraft. Pour les films, je peux citer certaines œuvres de Spielberg, comme Il faut sauver le soldat Ryan. Le réalisme était impressionnant. J’ai beaucoup aimé aussi La Guerre des Mondes et de manière générale je suis un fan de Ridley Scott, notamment la saga Alien. Je peux aussi citer des artistes de modeling pour les films, notamment Yasushi Nirasawa, un Japonais très connu dans le milieu, qui m’a vraiment influencé ou encore Takeya Takayuki qui a travaillé sur Godzilla. Ce sont deux maîtres du modeling, des figurines de haut niveau. Ce sont tous ceux qui ont fait par exemple les Kamen Rider.

Comixtrip : En France, les écrits de Lovecraft viennent de rentrer dans la collection La Pléïade, des éditions Gallimard, une collection prestigieuse. Comment est-ce que Lovecraft est perçu au Japon ? Je me demandais si c’était un auteur qui était très reconnu ou au contraire, est-ce qu’il était encore vu et perçu comme un auteur étranger classique mais lambda auquel on ne s’intéresse pas beaucoup ?

Gou Tanabe : Autour de moi, honnêtement, les gens qui aiment les romans et littérature doivent connaître Lovecraft, mais ne le considèrent pas forcément comme un auteur de premier rang.

M.Shimizu : Jusqu’à il y a encore 10-15 ans, c’était quand même une niche. Peu de gens connaissaient. Mais récemment grâce aux jeux de rôles sur table et diverses adaptations audiovisuelles, il a une plus grande notoriété auprès notamment des jeunes ou même des femmes qui sont amatrices de jeux d’horreur. Donc la cible s’est élargie. Cela dit, au Japon, ce n’est pas comme en France, on ne le considère pas comme un grand nom de la littérature, c’est plutôt quelqu’un qui fait partie de l’underground, de cette culture plus cachée, mais appréciée par une communauté de fans du genre.

Gou Tanabe : Parmi ceux qui sont fans d’horreur, évidemment, il est au top du top.

Journal du Japon : L’horreur cosmique est extrêmement centrale dans le travail de lovecraft, comment est-ce que vous parvenez à traduire ce concept extrêmement abstrait en images qui vont être extrêmement percutantes. 

Gou Tanabe : L’être humain ne connaît pas encore grand-chose de l’univers. On va au mieux jusqu’à la Lune et là, on va tenter d’aller sur Mars, mais il y a encore tellement de choses qui nous sont invisibles et inconnues. Nous avons tellement peu de réponses sur ce qui nous entoure qu’il y a une large marge de manœuvre. C’est quelque chose qui nous interroge de façon intrinsèque. Moi, ce que j’essaie de faire, c’est de prendre les mots de Lovecraft et de les retranscrire tels quels via le dessin. Parce qu’il n’y a pas vraiment d’autre manière de faire en réalité.

M.Shimizu : Moi, j’ai aussi l’impression qu’effectivement on peut se sentir complètement oppressé par l’ampleur de l’échelle cosmique ou de tous ces mondes inconnus comme le Pôle Sud, mais que Monsieur Tanabe arrive particulièrement bien à retranscrire la peur que nous, personnes normales, pouvons ressentir au quotidien. Comme par exemple un voisin un petit peu fou. C’est la qu’on ressent le plus d’anxiété.

Gou Tanabe : J’ai du mal à commenter là-dessus parce qu’en fait c’est un processus auquel je ne pense et ne réfléchis pas vraiment.

Merci à Gou Tanabe, à son éditeur M.Shimizu, à l’interprète ainsi qu’aux collègues journalistes de Comixtrip, de Manga-News et du Journal du Japon.