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Hell’s Paradise : Le Chainsaw Man de 2023 ?

  • Kito 
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Un des animés les plus attendus pour cette saison de printemps 2023 était sans aucun doute Hell’s Paradise. Toutefois, l’animé n’a pas fait l’unanimité, notamment sur son animation. Voyons donc ce qu’il en est.

Hell’s Paradise est un manga écrit et dessiné par Yuji Kaku. Il est prépublié dans Shonen Jump + de la Shueisha, et l’œuvre compte 13 tomes. En France, ce sont les éditions Crunchyroll qui s’occupent de la publication, les 13 tomes y sont également disponibles.

Le manga a connu également un spin-off en light novel édité chez la Shueisha. Il n’est pas disponible en France.

En 2023, une adaptation animée voit le jour, produite par le studio Mappa, et disponible sur Crunchyroll. Au bout des 13 épisodes, une seconde saison à d’ores et déjà été annoncée.

Préparez-vous pour la chasse à l’élixir d’immortalité !

Hell’s Paradise nous fait suivre le personnage de Gabimaru. Emprisonné et condamné à mort, il est considéré comme immortel tant les techniques d’exécution successives échouent. En réalité, Gabimaru est un ninja renégat qui a été séparé de sa femme, étant la fille de son maître. Un jour, il rencontre Sagiri, un membre du prestigieux clan Asaemon, un clan de samourai exécuteur. Gabimaru a été choisi pour partir en expédition sur une île mystérieuse surnommé « Paradis ». Le but est de trouver l’élixir de vie éternelle pour le compte du seigneur. Le criminel lui apportant cet élixir se verra gracié de tous ses crimes. Gabimaru va donc partir sur cette île hostile afin d’apporter l’élixir, obtenir la grâce du seigneur, et ainsi retrouver sa femme.

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© Yuji Kaku / Shueisha / Mappa

Je dois avouer que je n’avais pas vraiment suivi la communication autour de Hell’s Paradise, ce qui implique que j’ai découvert l’animé un peu par hasard. Ne sachant pas à quoi m’attendre, je dois dire que j’ai été surpris par cette découverte. Hell’s Paradise jouit d’une histoire intrigante et des multiples références aux religions bouddhistes et taoïstes, sujets que je ne maîtrise pas à titre personnel. Chaque épisode nous permet d’éclaircir le mystère autour de ce « Paradis ». Je dois cependant déplorer un détail, c’est le rythme qui peut être tantôt effréné, tantôt un peu lent.

Toutefois, l’animé est resté un plaisir à visionner, au point où je me tâte à lire le manga !

Scénario : 4/5

Passons maintenant à la mise scène, point dans lequel j’aborderai l’animation qui a fait couler beaucoup d’encre. Dans un premier temps, je voudrais parler de la direction artistique de l’animé. Il n’y a pas à dire, c’est très réussi ! J’ai beaucoup aimé les chara-design et le soin apporté à ceux-ci. Il en est de même avec les différents plans de caméras et de jeux de lumière. Néanmoins, cela ne reste que de la poudre aux yeux face à l’animation qui parfois manquait vraiment de punch. Cela a donné un rendu qui était parfois assez désagréable, certainement dû au contraste entre la direction artistique et l’animation.

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© Yuji Kaku / Shueisha / Mappa

Concernant la performance des seiyuus, rien à redire comme d’habitude, mais rien de notable non plus. Enfin, gros coup de cœur sur l’opening qui est, sans doute, celui que j’ai le plus écouté cette saison avec celui de Oshi no Ko. L’ending est moins marquant, mais très sympathique également.

Mise en scène : 3/5

Parlons maintenant des personnages. Hell’s Paradise dispose d’une tripotée de personnages, cependant beaucoup ne sont pas vraiment développés. Cela donne un rendu un peu brouillon par moments, comme avec les jumeaux qui sont développés, mais sans plus, on ne les connaît pas vraiment. De même pour Shion qui sert plutôt de Deus Ex Machina à un moment clé de l’animé.

Donc, les personnages que nous retiendrons sont Gabimaru et Sagiri. Je ne parlerai pas de Senta, ni de Yuzuriha car, bien que présents dans la quasi-totalité de l’animé, ils ne sont pas vraiment approfondis dans cette saison, si ce n’est sur une fin d’épisode pour l’un d’eux.

Commençons donc avec Sagiri qui est sans doute le personnage qui évolue le plus. Hell’s Paradise se déroule dans un Japon bien antérieur à celui d’aujourd’hui, ce qui implique que la femme n’occupe pas le même statut que dans notre époque contemporaine. En effet, la femme n’est vue que comme un instrument servant à procréer. Toutefois, Sagiri vient casser ce code puisqu’elle fait partie du clan Asaemon. Cependant, elle est bien plus réticente à prendre la vie de criminels que ses pairs. Ces derniers rejettent d’ailleurs cette compassion sur le fait qu’elle soit une femme. Pourtant, nouée à son talent pour le sabre, Sagiri parvient à lier les deux. C’est sans doute la raison pour laquelle elle s’éveille au Tao.

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© Yuji Kaku / Shueisha / Mappa

Mais je ne peux pas parler de Sagiri sans aborder Gabimaru. Ninja d’un village reculé, notre protagoniste n’était d’abord qu’un être sanguinaire dont le but n’était qu’accomplir ses différentes missions. Cependant, le fait que Gabimaru soit lié par la suite à la fille de son maître a éveillé en lui divers sentiments qu’il n’avait jamais connus auparavant. Cela implique que notre personnage principal se bat maintenant pour quelqu’un, ce qui le rend d’autant plus fort. Il semble aussi avoir des affinités avec le Tao, sans doute dû à son entrainement de ninja.

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© Yuji Kaku / Shueisha / Mappa

Mais donc, ce qui est intrigant dans cet animé, c’est la relation entre Sagiri et Gabimaru. En effet, ils sont tout d’abord condamné et bourreau, puis partenaires, et à mon sens, cela risque d’évoluer plus loin que de la simple amitié. Sur cette fin de saison, un doute est émis concernant la femme de Gabimaru : est-elle bien réelle ? Sans aller jusque-là, il n’est pas impossible que cette dernière ait été exécutée suite à l’incarcération de son mari. De plus, il faut avouer que dès qu’il pensait à sa femme, c’était très souvent via la présence de Sagiri. Il me tarde de découvrir la suite afin d’éclaircir ce mystère.

Personnages : 2/5

Passons maintenant à la dernière partie qui portera sur l’univers de Hell’s Paradise que je trouve bien plus pertinent. Comme dit précédemment, l’île semble reliée aux religions taoïste et bouddhiste. Mais ce qui m’intéresse ici, c’est sans aucun doute l’île en elle-même. Déjà, le bestiaire est assez curieux. On se demande ce qu’ils sont et pourquoi ils ont cette apparence. De plus, toute cette fixation sur le domaine des plantes attire l’œil. Pourquoi lorsqu’un humain entre contact avec ces bestioles, il devient une plante ? De même que pour les Eternels qui semblent eux-mêmes en être.

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© Yuji Kaku / Shueisha / Mappa

D’ailleurs, parlons-en. Nous savons qu’ils sont considérés comme immortels et qu’ils tirent leurs pouvoirs de la force du yin et du yang. Ces derniers excellent aussi dans la maîtrise du Tao. Pourtant, un détail reste encore entouré de mystères : leur forme « démoniaque » que je trouve très intéressante. Eux, qui se considèrent comme des formes de vie parfaites, deviennent subitement grotesque à l’image de l’île. Reste maintenant à voir ce que donnera la suite comme explication.

Univers : 4/5

Pour résumer :

Hell’s Paradise a été un bon animé de saison. Son histoire et son univers m’ont tenu en haleine jusqu’à la fin, et le font encore. Il faut cependant avouer que la mise en scène n’a pas toujours suivi, de même que pour les personnages qui sont encore nappés de mystère. De mon côté, je pense tout de même me pencher sur le manga afin de constater si la suite sera tout aussi bonne !

Note Globale : 13/20

L’avis de Balin : Hell’s Paradise, ma grande déception…

HELL’S PARADISE aura fait parler de lui cette saison, et ce, malgré la présence des mastodontes Oshi no Ko ou Demon Slayer. C’est une très bonne chose, l’œuvre méritait de prendre plus de lumière !

Cependant, l’anime reste une vraie déception pour moi. J’ai trouvé que l’adaptation allait trop vite, et qu’elle ne prenait pas le temps de poser correctement les bases et les concepts de l’univers. Là où elle aurait pu se contenter de « montrer sans dire », elle se perd en explication, allant jusqu’à infantiliser le spectateur… C’est d’autant plus frustrant. On s’attache un peu à Gabimaru et Sagiri, mais encore moins aux autres personnages qui n’ont droit qu’à un court temps d’exposition. Au niveau des messages de l’oeuvre, plusieurs sont galvaudés par le fanservice. Finalement, c’est une vraie précipitation que j’ai ressentie durant mon visionnage… Encore une production qui aura manqué de temps, et qui aura souffert d’un très mauvais planning.

Sur le fond : 6/10

Sur la forme maintenant, la direction artistique était plutôt cohérente avec ce que propose Yuji Kaku dans ses planches. C’était simple et efficace, et les jeux sur la colorimétrie étaient bienvenus. En revanche, l’animation manquait de constance… Il y a eu de très bons épisodes, mais aussi des épisodes bien plus médiocres. En fait, à partir de l’épisode 4, c’est la chute libre. Des combats mollassons, peu d’inspiration dans la mise en scène, des séquences amputées de leur essence. Décevant. Le compositing n’était très souvent pas à la hauteur non plus, avec des personnages qui ne s’intégraient pas bien dans les décors. HELL’S PARADISE, c’était l’enfant non-désiré de MAPPA. Côté bande-son, je n’ai pas grand chose à reprocher, c’était réussi !

Sur la forme : 6/10

Note globale : 12/20.