Qui dit Halloween dit mangas d’horreur, et pour 2025 je voulais vous parler d’un mangaka que j’aime particulièrement : HIDESHI HINO !
Qui est HIDESHI HINO ?

Né en Mandchourie le 19 avril 1946, le petit Hideshi Hino a eu une enfance marquée par les conséquences de la capitulation du Japon. L’invasion soviétique, le retour dans un Japon dévasté, la misère et le rejet des autres. Des images et des ressentis qui laisseront une empreinte indélébile dans son esprit.
La famille, le rejet des autres, les déformations…
Les mangas d’Hideshi Hino reposent sur un dessin naïf, proche du style Tezuka à plusieurs égards. Mais ils s’en démarquent par des déformations : les yeux globuleux, les corps fondent, se décomposent et les fluides corporels suintent de tous les orifices possible.
Serpent Rouge, La fillette de l’enfer, L’enfant insecte; autant de titres qui créent un sentiment de malaise à leur lecture. Autre point commun à ces oeuvres : une image très personnelle de la famille, et des liens qui peuvent unir ses membres.

Votre grand-mère se prend pour une poule et essaie tous les jours de pondre un œuf, il y a de fortes chances pour que vous partagiez le même destin que le petit dernier de la famille. Et face aux mœurs si étranges de ses congénères (le père adore décapiter les poulets, la sœur embrasser les vers de terre), le jeune garçon n’a qu’une seule envie : s’enfuir de cette gigantesque demeure. Seul problème, la maison est perdue au milieu d’une forêt sans fin. Pire encore, une inquiétante étrangeté entoure un mystérieux miroir lié par le sang à la malédiction du Serpent Rouge… Serait-il déjà trop tard ?
Par une nuit sombre et orageuse, des jumelles naissent dans un hôpital. L’aînée est tout à fait normale, mais la cadette… semble venir tout droit des enfers ! Refusant le lait qu’on lui tend, l’enfant préfère s’échapper pour vider la réserve de sang de l’hôpital. Paniqué, le père cache la vérité à sa femme et décide de se débarasser de l’enfant maudite dans une décharge à ciel ouvert en périphérie de la ville. L’enfant se meurt, rend son dernier souffle, mais reste étrangement épargnée par les animaux peuplant le dépôt d’ordures qui la fuient comme la peste. Sa carcasse devient flasque à mesure que la pourriture le gagne quand soudain, un éclair frappe et lui permet de reprendre forme et de voir la vie regagner son corps inerte. L’enfant survit mais que se passera-t-il lorsque l’envie lui prendra de se rendre en ville ?


Rien ne va plus pour le pauvre Sanpei Hinomoto. Fasciné depuis tout petit par les insectes, le jeune garçon voit sa vie basculer le jour où il est mordu par une espèce rare de cafard et commence à se transformer en énorme insecte. Enfermé dans sa chambre, rejeté par sa famille, il n’a pas d’autre choix que de s’enfuir et d’errer dans une nature hostile. Car le combat contre les autres ne fait que commencer : de l’incompréhension de sa famille à la haine de la société à son égard, le jeune garçon doit à tout prix apprendre les nouvelles règles qui régissent son existence : tuer pour survivre.
Raconter l’horreur du quotidien,
qui nous entoure et nous accompagne
Comme Le Chat Noir, Hino se place en témoin de ce qu’il y a de plus sombre en l’être humain. Il s’interroge, il questionne de nombreux sujets allant du lien entre l’artiste et ses créations à ce qui fait notre humanité. Il s’amuse également comme dans Onimbo. Mais vous l’aurez compris je pense, le propos est bien plus dense que cela !
Quel est le point commun entre un ventriloque, un mangaka d’horreur, un garçon et son chien et un vieux couple bagarreur ? Un simple chat noir, car c’est à travers ses yeux que les histoires de ces personnages nous sont racontées. Guidé par sa fascination pour les humains, le chat noir nous emmène à travers ses pérégrinations afin de découvrir ce que l’âme humaine recèle de plus étrange. Sa curiosité insatiable le conduit inévitablement vers ce que le genre humain à de plus sombre à offrir. C’est à se demander si le félin se limite au rôle de spectateur, ne dit-on pas qu’il est annonciateur de mauvais présage ?


Un homme se réveille sur une plage, il ne se souvient de rien mais une odeur nauséabonde lui rappelle que… son corps est en décomposition ! Après avoir été arrêté par la police, il est emmené à l’hôpital où des chercheurs lui font subir toutes sortes de traitements pour ralentir la pourriture qui le ronge. Dans l’espoir de découvrir son identité et de guérir sa putréfaction, il endure les douleurs les plus atroces. Mais un jour, il abandonne tout espoir et fuit de l’hôpital ! Saura-t-il trouver les réponses à ses questions ?
Onimbo est un yôkai en quête de son plat préféré, les insectes infernaux. Ces êtres nichent dans le cœur des humains et se nourrissent de leurs peurs, leurs traumatismes, leurs angoisses… leur faisant vivre un véritable enfer. Hallucinations, visions de terreur et monstres épouvantables sont le quotidien des parasités. Ceux qui ont vu leur insecte dévoré sont libérés de leurs tourments mais Onimbo n’en a que faire, tant qu’il obtient ce qu’il est venu chercher…

Son chef d’oeuvre, selon moi : Panorama des Enfers !
L’oeuvre qui m’aura le plus marqué est assurément Panorama des Enfers. Ce manga est probablement celui où ressortent le plus les traumatismes de l’auteur. Ses souvenirs, les affres de la guerre, nourrissent les créations de l’artiste qui les peint avec son propre sang.

Treize tableaux apocalyptiques pour un voyage sans retour dans les méninges torturées d’un peintre né sous le signe d’Hiroshima. Dans un ultime accès de démence, l’artiste jette son propre sang contre la toile et esquisse un portrait acéré des membres de sa famille. Grand-père escroc, père alcoolique, frère vaurien, épouse perverse, enfants dégénérés ou la terrifiante histoire d’une malédiction en cours depuis l’origine des temps. Peu à peu se dévoile une généalogie pleine de bruit et de fureur mêlant expériences contre-nature et monstres en devenir. Un conte d’horreur grinçant où le pire est encore à venir… Longtemps épuisé, Panorama de l’enfer ressort dans une nouvelle édition augmentée d’une nouvelle traduction, dans le respect de la version originale
Prendrez-vous le risque d’être la prochaine victime de ce mangaka ?!
Si tel est le cas, vous trouverez les différents titres de l’auteur aux éditions IMHO, et également sur Mangas.io !
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