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Jojo’s Golden Wind, la plus gangster des saisons ?

Ça y est, la saison Golden Wind de Jojo’s Bizarre Adventure s’est achevée dimanche dernier. Dernière fois que l’on verra Giorno Giovanna et son Gold Experience. Alors Golden Wind comparée à ses ancêtres ça donne quoi ?

Jojo’s Bizarre Adventure

Avant de commencer dans le dur, parlons de Jojo’s dans sa globalité. La série, créée par Hirohiko Araki dès 1986 (ça nous rajeunit pas) dans le Shônen Jump de la Shueisha puis dans l’Ultra Jump en 2005. La série est toujours en cours avec sa 8ème partie. Oui oui, Jojo’s Bizarre Adventure est un manga divisé en plusieurs parties et qui n’est pas prêt de s’arrêter avec déjà plus de 100 tomes. Surtout que chacune des saisons est différente de la précédente avec un nouveau héros (toujours lié, de près ou de plus loin à la famille Joestar) et des nouvelles quêtes.

La première, Phantom Blood nous racontait l’histoire de Jonathan Joestar dans une Angleterre victorienne de la fin du 19ème siècle. Dans cette toute première partie, les vampires et « l’onde » étaient à l’honneur ainsi que le style qui définit si bien Araki, le Shônen Horreur. Egalement, on peut noter ces confrontations si particulières à Jojo’s avec des combats très stratégiques et des retournements de situations inconcevables pour qui n’est pas Araki.

Phantom Blood

Battle Tendency est la suite directe de Phantom Blood. Joseph Joestar se différencie de son grand-père par son côté grande gueule et blagueur. D’ailleurs, quand on regarde le style d’Araki à ses débuts, c’est très très proche de celui de Tetsuo Hara (Hokuto no Ken). Des personnages virils, baraqués et franchement pas contents. Style qui a énormément changé par la suite, on en reparlera.

Battle Tendency

La troisième partie, Stardust Crusaders est finalement là où Jojo’s commence réellement. Fini l’onde et les vampires (même si Dio est l’antagoniste principal, ils ne peuple plus le monde de Jojo’s) et place aux « Stands ». Matérialisation de l’énergie vitale et agissant comme une sorte de double fantôme, les stands sont une révolution. À partir de là, Hirohiko Araki ne lâche plus ce concept et en fait le fer de lance de Jojo’s.

Stardust Crusaders

Jojo’s Golden Wind

Après cette introduction à l’univers de maître Araki, passons à cette nouvelle saison qui a été animée avec brio par David Production. On reviendra sur les moments d’epicness qu’ils ont pu nous apporter. En passant, cette critique va comporter du spoil, donc si vous n’êtes pas à jour ou que vous n’avez pas pris la flèche, gare à vous.

Comparé aux autres saisons, Golden Wind se voit assez indépendante des autres. Pour le meilleure et hélas pour le pire par moment. Ici, nous suivons les aventures de Giorno Giovanna dans la ville de Néapolis en Italie. Giorno est rattaché à la lignée des Joestar par son père, le terrible Dio Brando qui a volé et pris possession du corps de Jonathan Joestar !

Giorno Giovanna et donc 1/4 Joestar, 1/4 Brando ! Ce qui fait de lui l’unique « GioGio ».

Giorno Giovanna

Alors sur le papier, que Giorno soit le fils de Dio j’étais comme un fou, mais finalement, ça tombe rapidement à plat et ça n’influe en rien dans l’histoire. Il aurait pu être un éventuel fils de Joseph, ça serait exactement la même et c’est vraiment dommage pour le coup.

Au début, on sent qu’Araki veut faire de Giorno un anti-héros ressemblant à son père. La scène de début où il vole la mallette de Koichi est un parfait exemple. On sent un personnage qui n’hésite pas à user de ruse pour gagner. Cependant, plus l’histoire avance et plus ce côté anti-héros disparaît pour devenir un banal Joestar. Oui je le dis, Giorno est selon moi le Jojo le plus fade de tous. Ok, il a des moments ultra classe et j’ai crié à de nombreuses reprises durant ses magiques retournements de situations. Mais hormis ça, le personnage n’a rien. C’est encore pire quand on sait qu’il descend du grand Dio Brando.

Gold Experience Requiem

Son Gold Experience est super abusé, un peu comme tous les stands de cette saison finalement. Dans Stardust Crusaders, les stands ont un pouvoir voir max 2, dans celle-ci, 2-3 facilement. Gold Experience peut donc créer la vie, user de Muda muda comme The World, transformer des matériaux en chair ou encore accélérer le processus de pensée. Ça fait déjà beaucoup, et quand il passe en Requiem, il peut carrément relancer des actions à leur point de départ. Le Jojo le plus fade, mais l’un des plus cheaté et de très très loin.

Le gang de Bucciarati

La saison 4, Diamond is Unbreakable s’était complètement affranchi de la 3, cependant Golden Wind renoue fortement avec cette dernière. Diamond Unbreakable jouait majoritairement sur le trio Josûke, Koichi et Jotarô. Ici dans Golden Wind, on retrouve une équipe de plusieurs personnages, 7 pour le coup contre 6 dans Stardust Crusaders.

Bruno Buccariati

Je le dis tout de suite, Bruno Bucciarati est le meilleur personnage du groupe. Fait intéressant, Giorno n’est pas du tout le boss du gang mais bien la nouvelle recrue super douée. Ça le différencie de Jotarô qui était le grand monsieur de la bande. Bruno a vraiment l’étoffe d’un chef. Le personnage a du charisme, prend les bonnes décisions et est toujours calme et réfléchi même quand la situation est désespérée. En plus, son Sticky Fingers a un pouvoir assez original avec ses fermetures qu’il peut utiliser de différentes manières. Mon personnage coup de cœur de cette saison.

Parlons des autres membres du groupe. Donc nous avons Leone Abbacchio, ancien flic devenu gangster afin d’éradiquer le problème à la source. Je trouve Abbacchio assez stylé avec de la classe, cependant je n’ai toujours pas compris l’utilité de son Stand, Moody Blues. Il peut rembobiner des éléments du passé…eeuhhh ok.

Ensuite Guido Mista, second personnage le mieux mis en avant. Mista est particulier, mais je l’aime bien et fait partie des survivants. Son Sex Pistols est un stand assez marrant pour le coup, six bonhommes qui shootent dans ses balles pour les faire ricocher et atteindre leurs cibles. Le pistolero de la bande et aussi le rigolo de service. Assez souvent il fait équipe avec Giorno, je serais curieux de voir un duel entre Hol Horse et lui.

Guido Mista

Narancia Ghirga, c’est un peu comme Mista, un personnage particulier. Pour le coup, il s’offre quand même des duels assez sympathiques comme contre Formaggio ou encore le duo Squalo/Tizziano (oui Giorno n’était pas très loin). Son Aerosmith est bien puissant surtout avec cette capacité de radar qui permet de détecter ses opposants à la respiration. Un allié de taille pour le gang.

Narancia Ghirga

Fugo Pannacotta est un personnage assez classe qui se voit sous-exploité et même pire, complètement disparu de l’équation. Oui j’évoque ce moment où il décide de ne pas affronter le boss. Son Purple Haze respirait le danger et ne se voit utiliser uniquement contre Illuso (ouais le mec qui a un pouvoir similaire au Hanged Man de J.Gail dans la 3). Déçu du traitement qu’Araki a fait avec ce personnage, mais bon…

Fugo Pannacotta

Et enfin, la dernière et personnage féminin du groupe, Trish Una, la fille du boss (même si au départ elle ne le sait pas). Alors elle, j’ai rien compris. C’est un peu comme Giorno avec Dio enfaite, des personnages dont l’héritage paternel est inutile. Trish est durant une grande majorité de cet arc, la princesse qu’il faut protéger. Une fois qu’elle développe son Stand Spicy Girl, on se dit « ah mais elle doit être super forte ». Bah à part rendre mou la matière contre Carne c’est franchement pas ouf. Meuf, ton père il supprime le temps et toi tu rends mou ma PS4 ?!

Trish Una

Une fois que Fugo sort de l’équation, on retombe sur 6 membres…tiens tiens, comme Stardust Crusaders.

On peut également noter la présence de Jean-Pierre Polnareff, rescapé de la saison 3. Si on est fan du personnage, on ne peut qu’être déçu de son traitement. Fumé facilement par Diavolo et attaché à un fauteuil roulant. Il se la joue gardien de la flèche et finit par vivre dans une tortue, mouais…

Jean-Pierre Polnareff

Vu qu’il a su pour Diavolo, je me demande pourquoi il n’a jamais appelé Jotarô ? C’est quand même l’un des manieurs de stand le plus puissant du game. M’enfin, c’était le clin d’œil volontaire à la 3 on va dire. Aussi, on pouvait s’attendre à ce que Polnareff face à une référence à Dio en voyant Giorno, bah non que dalle. On a l’impression que l’auteur à lui-même oublié que Giorno est le fils de Dio.

Les autres personnages et antagonistes : Squadra Esecuzioni

Jojo’s conserve cette formule de « monster of the week », avec à chaque passage un nouvel opposant ou duo faisant face à nos héros. Pour le coup, Araki a cherché à créer un minimum de background pour ses gaillards. Cioccolata avec Secco font partie de mes préférés.

Tout d’abord, nous avons comme premier opposant à la Bucciarati Team le groupe d’Assassins Squadra di Esecuzione mené par le mystérieux Risotto Nero. Bah vu qu’on parle de Risotto c’est parti. Risotto est super stylé avec ses yeux noir rouge et son stand abusé Metallica. Premier opposant de Doppio/Diavolo et il s’en sort super bien. Mais personne ne liquide le boss comme ça. Ce qui est intéressant avec le groupe des assassins, c’est qu’ils veulent découvrir le secret que cache le boss afin de l’éliminer. En soit c’est pas mal, on a comme une troisième faction qui rentre en jeu.

Risotto Nero

Il y a pas mal d’epicness contre ce groupe. Je peux déjà parler du superbe duo Prosciutto et Pesci. Alors cette bataille dans le train était magnifique, l’une des meilleures de la saison. Le Stand Grateful Death de Prosciutto est d’une dangerosité extrême, le truc vous fait vieillir à votre chaleur corporelle ! Pesci qui a l’air naze avec son Beach boy est lui aussi absolument pas à négliger. Si vous mordez à l’hameçon, gare à vous ! Bucciarati termine ce combat avec un sublime Arrivedeci.

Autre combat qui m’a mis une gifle, Giorno et Mista vs Ghiaccio avec son White Album. Alors encore un stand cheaté pour le coup, ressemblant un peu au Cream de Vanilla Ice, qui a carrément le pouvoir de geler l’atmosphère. Ce final où Mista tire tout en voyant ses balles lui revenir c’était grandiose. Et Giorno qui termine Ghiacco à coup de pied Muda muda, ppffiioouuu un régal.

Les autres personnages et antagonistes : Diavolo

Passons à l’antagoniste principal de Golden Wind, parlons de Diavolo. Pour moi, ce personnage souffre du même syndrome que Tobi dans Naruto. Tant qu’il était dans l’ombre, que son identité demeurait inconnue, le personnage respirait une de ces classes. On voyait un gars baraqué en costume bordeaux avec les cheveux courts, un stand super-stylé, King Crimson. La première confrontation contre Bucciarati est justement merveilleuse. On comprend pas trop c’est quoi son pouvoir, le mec se téléporte, il se passe des choses bizarres, c’est excellent. On comprend ensuite qu’il est bien dopé car il peut carrément supprimer le temps et voir le futur de 10s.

Jusque là çava, mais dès l’apparition de Doppio, le personnage commence déjà à battre de l’aile. On se dit « Hein ? Le boss c’est qu’une personnalité du maigrichon ? ». Bon on a encore de l’espoir que le boss soit stylé, surtout quand il bute le diseur de bonnes aventures. Mais dès que son identité est révélée, qu’il se montre pour la première fois face à Polnareff, tout retombe. On a droit à un chanteur de K-Pop qui a mal digéré ses gaufres. Pire, le personnage passe de Boss de la mafia à relou de service. « Allez les gars, donnez moi la flèche làaaaa Weesshhh ». Il perd toute saveur et devient le pire antagoniste de Jojo’s.

Diavolo, le boss de Passione

L’univers de Golden Wind

Comme dit plus haut, Golden Wind se passe en Italie, de plus la quête des protagonistes les poussent à voyager dans le pays de Leonardo da Vinci. On passe de Neapolis, à Venise, tout en passant par la Sardaigne et enfin finir à Rome. Encore une similitude avec Stardust Crusaders, vous vous souvenez, Jotarô et sa bande voyageait du Japon à l’Egypte pour abattre Dio. On a un peu la même ici mais à plus petite échelle. J’ai l’impression que l’éditeur d’Araki lui a dit « Bon elle était cool la 4, mais ça serait bien que la prochaine soit un peu plus similaire à Stardust ».

Un groupe de 6, des voyages, un méchant qui utilise le temps. Ca fait beaucoup là les gars. Egalement, cette saison évolue normalement sous fond de mafia, le truc on sent jamais le côté mafieux. Oui ça parle rapidement de trafic de drogue avec Diavolo qui bicrave à la sortie des collèges mais c’est très léger. Shônen oblige hein. Passione est le groupe criminel le plus grand d’Italie mais on le sent pas des masses non plus, on sent pas vraiment Passione tout court en fait.

Le travail de David Production sur l’animé Golden Wind

Alors là, on peut leur tirer notre chapeau. David Production a fait un boulot colossal sur l’anime pour rendre cet arc au sommet. L’Epicness est à son maximum avec ce studio, que ce soit avec divers combats ou la retranscription parfaite du manga en anime. Parlons également de ces openings, notamment du dernier qui se voit modifier 3 fois ! La version normale. La version Diavolo révélé. Et la dernière, la version Gold Experience Requiem avec un clin d’œil à Dio.

Et ces musiques bon sang ! Le thème de Giorno est excellent, le genre de son que quand ton ennemi l’entend, il sait qu’il a déjà perdu. Bucciarati a également un thème dingue et celui de Diavolo respire la crainte.

https://www.youtube.com/watch?v=2MtOpB5LlUA

Ils ont même conservé les détails du manga, comme par exemple, quand Diavolo prend le contrôle de Doppio, ça prend 10s. Ben on a vraiment 10s de délai quand il se révèle à Polnareff !

https://www.youtube.com/watch?v=B482Bwv-ZWU

Idem quand Giorno mitraille Cioccolata de Muda muda, dans le manga il répète Muda 119 fois, pareil dans l’anime. Un boulot de titan fait par ce studio.

Jojo’s Bizarre Adventure Golden Wind ? Muda Mudaaaa !

Verdict, cette saison reste très bonne avec des passages épiques. Tout fan de Jojo l’appréciera surtout avec le boulot qu’a fait David Production qui met un coup de jeune à cette saison.

Cependant cet arc manque d’approfondissement et émet des idées qui ne seront pas développées. Je pense à Giorno et Trish bien évidemment, ou encore Fugo le disparu. Personnellement, Stardust Crusaders reste ma saison préféré, Jotarô et Dio, on peut pas test. Je ne sais pas si Araki avait prévu de dessiner une saison, 2 saisons ou 3, mais on sent que celle-ci n’était pas écrite à l’avance. En tout cas, hâte de voir Stone Ocean pour le coup, qui d’ailleurs mettra en avant la première et seule Jojo féminine, Jolyne Kujo.

Et vous, quel est votre saison préférée ?

ORA ORA ORA ORAAAAAA MUDA MUDA MUDA MUDAAAAAAA