Après Bakemonogatari, Oh!Great revient à des oeuvres originales ! L’auteur de Air Gear et Enfer et Paradis nous offre KAIJIN FUGEKI ! Voici mon avis sur le tome 1 !
KAIJIN FUGEKI – Kindled Spirits, tome 1 :
En plus d’une réédition au format double de Air Gear, les éditions Pika nous proposent le tout dernier titre en date de Oh!Great : KAIJIN FUGEKI ! Et pour accueillir cette nouvelle licence à son catalogue, la maison d’édition lui offre une jaquette réversible.
Dans un futur lointain, des catastrophes surnaturelles nommées Nocturnes menacent la Terre sous la forme de créatures monstrueuses. Seul rempart face à elles : ceux qu’on appelle les fugeki, des chamans qui dansent pour puiser l’énergie spectro-magnétique qui confère aux dieux leurs pouvoirs, et ainsi exorciser ces calamités. Parmi eux, deux jeunes hommes. L’un se nomme Jin et habite une bourgade de la campagne japonaise. L’autre s’appelle Gao et a fui son pays natal, l’empire britannique, après avoir perdu une bataille contre la Nocturne des Typhons, qui lui a arraché sa mère. Liés par le destin, tous deux vont s’allier pour empêcher la fin du monde…
Danser avec les dieux pour sauver le monde ?!
KAIJIN FUGEKI se déroule dans un futur qui pourrait être le nôtre, dans lequel l’humanité fait face aux conséquences de ses actes passés. Les « catastrophes naturelles » ont pris corps sous la forme de Nocturnes qui sont une menace importante. Pour lutter, les humains sont revenus à leurs traditions ancestrales, en particulier les danses rituelles : les kagura.
À cela s’ajoute le concept de l’énergie spectro-magnétique, sorte d’explication scientifique aux capacités des fugeki. L’univers de l’oeuvre se situe donc entre le récit d’anticipation et le fantastique; un mélange plutôt intéressant mais qui se révèle particulièrement dense. Et c’est là que Oh!Great a peut-être été un peu ambitieux : c’est trop d’informations pour un tome 1 !
Univers : 3/5
Ce tome 1 de KAIJIN FUGEKI nous donne ainsi tous les éléments nécessaires pour comprendre cette histoire mais sans jamais vraiment les relier. En effet, outre la menace représentée par les Nocturnes, il n’y a pas d’intrigue. L’auteur préfère insérer de l’humour, souvent bas du front, plutôt que de tisser des liens entre ces personnages et son univers.
Ainsi, l’auteur nous perd encore un peu plus… D’un point de vue des thématiques, le titre a le potentiel de proposer une réflexion intéressante sur la place du sacré dans nos sociétés. Il a également la capacité d’offrir un sous-texte écologique, très actuel et que je trouve essentiel à titre personnel. À voir si la suite formalise les choses et parvient à nous éclairer assez.
Scénario : 2,5/5
KAIJIN FUGEKI introduit deux personnages : Jin et Gao. Tout oppose ces deux jeunes hommes : leur physique, leurs origines (l’un est japonais, l’autre britannique), et ce qu’ils incarnent (la tradition pour le premier, la modernité pour le second). Néanmoins, ils ont en commun des valeurs et un objectif; qui fait que leur opposition devient une complémentarité.
En revanche, là où le bât blesse, c’est quand on s’intéresse aux personnages secondaires. Déjà, ils sont essentiellement féminins (y’a un chat dans le lot). Et ensuite, ces jeunes femmes n’ont aucune construction : pas d’identité, pas de passif : ce sont simplement des plastiques et des ressorts pour du fanservice et un humour (un peu douteux je trouve).
Personnages : 2,5/5
Il y a tout de même un point de KAIJIN FUGEKI où Oh!Great met tout le monde d’accord : c’est sur son trait ! L’univers visuel qu’il propose est particulièrement soigné. Ses designs, aussi bien les humains que les créatures sont très travaillés, et on y retrouve ce mélange entre des composantes très technologiques et des éléments plus folkloriques. C’es très inspiré !
Sa maîtrise du gigantisme est également remarquable. Et son trait fin et détaillé rend les choses plus spectaculaire encore ! Les mises en scène sont dynamiques, particulièrement dans les phases de danses. Pour le moment, le mangaka n’est pas retombé dans les travers de ses oeuvres précédentes : il n’y a pas de fanservice graphique (même si la plastique des jeunes femmes reste idéale).
Visuels : 5/5
KAIJIN FUGEKI, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- La « personnalisation » des catastrophes naturelles et la danse comme moyen de lutte.
- La finesse du dessin, et sa qualité globale.
- Le duo de protagoniste : aussi opposés que complémentaires.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- L’introduction trop lacunaire pour fonctionner pleinement.
- Des liens de scénario invraisemblables pour le moment.