Après un petit moment sans en parler, je reprends ma lecture : Voici donc mon avis sur les tomes 4, 5 et 6 de Kaiju N°8 !
Les reviews des tomes précédents ainsi que l’actualité de la série sont à retrouver en cliquant ci-dessous :
Le plein de charisme pour Kaiju N°8 !
Pour ces trois nouveaux tomes, ce sont donc, dans l’ordre : Sōichirō Hoshina, Gen Narumi et Isao Shinomiya qui s’illustrent en couverture : lequel est le plus charismatique selon vous ? Ma préférence va à Hoshina !
Un raid aérien s’abat sur la base de Tachikawa ! Réagissant rapidement, les membres des Forces de Défense commencent à repousser les yoju, tandis que le vice-commandant Hoshina libère sa puissance maximale pour affronter le méga-kaiju qui dirige l’attaque ! Mais alors que le combat semble tourner à l’avantage du sabreur, un changement inattendu se produit chez son adversaire… Cette nouvelle menace est sérieuse, car elle met immédiatement en alerte le sixième sens de Kafka…
Comme pour les tomes précédents, on retrouve des bonus sous forme de strip comiques sous les jaquettes :
Kafka Hibino: Humain ? Kaiju ? Ou arme qui sauvera l’humanité ?
Avec le tome 4 de Kaiju N°8, on découvre la conclusion de l’arc du Raid de la base de Tachikawa. Et cette fin apporte un twist de taille : Désormais, tout le monde sait que Kafka Hibino est le Kaiju N°8 ! Le dénouement de cet arc était vraiment plaisant à découvrir, avec un climax intense. Mais la tension va encore monter d’un cran dans les tomes 5 et 6 !
En effet, la JAKDF ne voit pas d’un très bon œil l’hybride humain-kaiju qu’est notre protagoniste. Sous surveillance rapprochée, il va donc être affecté à une nouvelle unité. Un pari audacieux, quand l’autrice prenait le temps de construire des liens entre les membres de la troisième unité, et que l’objectif de Kafka était si proche.
Dans ce nouvel environnement, bien moins convivial que son ancienne équipe, Kafka va devoir faire ses preuves en étant PERFORMANT ! Il en aura très vite l’occasion, puisque le fongique N°9 sera de retour… Mais le doute assaille notre trentenaire… Le combat contre le kaiju métamorphe aura lieu sur plusieurs fronts : intérieurs et extérieurs ! Et il sera le théâtre de rebondissements imprévisibles, avec une fin en apothéose !
Tout va très vite, un peu trop peut-être ? On a parfois l’impression d’une simple succession d’actions, sans sens pour les lier, afin d’atteindre un cliffhanger. Le schéma commence à devenir redondant…!
Scénario : 3/5
Visuellement, ces trois nouveaux tomes de Kaiju N°8 font mouche encore une fois. Même après trois tomes, on s’émerveille encore face à tant de maîtrise. On retrouve les mises en scènes très percutantes. J’ai adoré la confrontation entre Kafka et Isao, entre le Kaiju N°8 et le Kaiju N°2.
Et les doubles pages de ces trois nouveaux tomes sont bien évidemment de très belles réussites, ultra dynamiques !
Le trait est toujours très expressif, permettant de transmettre toutes les émotions des personnages dans les passes difficiles (et il y’en aura bien plus que d’accoutumée dans ces trois tomes). On peut aussi noter le soin particulier apporté aux designs, certains sont aussi charismatiques que d’autres peuvent être effroyables.
L’habileté qu’à Naoya Matsumoto à représenter des destructions à grande échelle me fascine. Il en va de même pour sa capacité à rendre compte de la démesure. Que ce soit pour les kaiju de taille XXL ou pour les combats dantesques que l’on suit, on a toujours une impression vertigineuse. J’aurais tout de même un bémol à émettre: certaines pages étaient moins compréhensibles, notamment dans le tome 6. Que ce soit par le dessin ou par le découpage, c’était plus confus que dans les tomes précédents.
Visuel : 4,5/5
Un des gros points forts de ces trois nouveaux tomes de Kaiju N°8, selon moi, c’est qu’ils prennent le temps de développer les personnages secondaires. Jusqu’alors, l’autrice nous avait livré une galerie fournie de personnages; mais on peinait à s’attacher leur nombre important limitait leur développement.
Cette fois, on découvre l’histoire de Sōichirō Hoshina. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le parcours de ce génie du sabre n’a pas été simple. Dans un monde où les armes à feu existe, une lame fait pâle figure.
Puis, on fait la connaissance de la famille Shinomiya. Isao, le père, est le directeur de la JAKDF. Hikari, la mère, est la commandante de la deuxième unité et un modèle pour toutes les femmes dans cet univers. Tout deux sont des combattants exceptionnels dont les motivations nous touchent sans grande difficulté tant elles sont évidentes.
L’autre personnage qui est mis en avant dans cet arc, c’est Gen Narumi. Le commandant de la première unité est un excentrique dont la puissance au combat n’a d’égale que son addiction pour les jeux, les commandes en lignes et les réseaux sociaux. Cliché, mais efficace quand même.
Malmené par Isao Shinomiya, puis par Gen Narumi, Kafka Hibino est plus tiraillé que jamais. Au cours de cet arc, son ego va être ébranlé. Est-il kaiju ? Est-il humain ? Il va devoir trouver la réponse lui-même: et rapidement. Mon seul regret finalement, c’est de voir Reno être mis de côté dans cette nouvelle approche.
Personnages : 4,5/5
Encore une fois, ces trois nouveaux tomes de Kaiju N°8 adoptent un rythme effréné, avec de l’action à foison. Cependant, cette dernière n’est ponctuée que par des instants à forte teneur émotionnelle. En effet, là où les tomes précédents entrecoupaient l’action de scènes comiques; cette fois ce sont les histoires des personnages qui s’intercalent. L’humour est encore présent, notamment au travers de Gen Narumi qui est un décalage à lui tout seul, mais s’efface au profit d’un traitement plus sérieux des personnages.
Dans ces tomes bien plus que dans les précédents, on vibre avec les personnages. Avec le vice-commandant Hoshina, notre admiration se mue en compassion devant toutes les souffrances qu’il a enduré alors qu’il souhaitait seulement être lui-même. Avec la famille Shinomiya, c’est la force des liens familiaux qui nous touchent. Avec Kafka, c’est cette peur de perdre le contrôle, de ne plus être lui-même. Et puis il y a ces kaijus « réfléchis »…!
Naoya Matsumoto fait donc prendre une direction un peu différente à son oeuvre, et atteint un autre équilibre jouant bien plus sur la tension scénaristique. En ce qui me concerne, cela ne me déplaît pas du tout, les enjeux n’en sont que plus solides. En conséquence, la lutte contre les monstres géants n’en est que plus intense !
L’oeuvre ne nous pousse pas à la réflexion, elle ne cherche pas non plus à nous apprendre quelque chose. En fait, c’est du divertissement pur : elle nous détourne de nos préoccupations.
Tension : 5/5
Kaiju N°8, en résumé !
Si les premiers tomes de Kaiju N°8 proposaient un bon mélange action/humour, ces trois nouveaux volumes tendent vers un autre équilibre !
L’action est omniprésente, mais l’humour laisse sa place à une tension émotionnelle plus marquée.
En effet, avec ces trois nouveaux tomes, Naoya Matsumoto prend le pari de restreindre sa galerie de personnages (de manière pertinente d’ailleurs) pour prendre le temps de développer ceux qui restent.
C’est audacieux, surtout quand on sait qu’elle avait pris le temps de construire les relations des membres de la troisième unité, mais c’est très vite payant !
En effet, le développement de ces « quelques » personnages permet d’accentuer les enjeux au cours des combats. Il est plus prenant pour le lecteur de voir un personnage en difficulté quand il sait combien d’efforts il a fourni pour arriver là. C’est d’ailleurs le cas de Sōichirō Hoshina.
On découvre aussi la famille Shinomiya, où la puissance semble être une constante qui se transmet.
Et on fait également la connaissance de Gen Narumi, l’excentrique commandant de la première unité. Un personnage dont la force ne semble avoir d’égale que son addiction aux jeux vidéos, aux achats en ligne et aux réseaux sociaux!
Parmi tout ce beau monde, Kafka Hibino tente tant bien que mal de se faire accepter. Maintenant que tout le monde sait qu’il est à moitié kaiju, il doit montrer que son âme humaine est toujours là. C’est d’ailleurs l’objet d’une introspection pour notre trentenaire : Saura-t-il contrôler le monstre qui dort en lui ? Mais la réflexion passera après : l’heure est au broyage de kaijus !