Pour ce nouvel article de la base, le but sera d’expliciter les termes shōnen, seinen, shōjo et les autres (car oui, il y en a d’autres!)
A quoi font référence ces termes, que signifient-ils?
Ces termes constituent une classification qui se base sur le public visé par les manga. Ce sont donc des termes démographiques. À ne pas confondre avec des genres comme on peut souvent l’entendre! (Peut-être qu’un article sur les genres dans le manga suivra, si celui-ci vous plaît…!)
Un genre littéraire, c’est un système de classement des productions littéraires selon leur contenu. Le genre possède donc des codes (visuels, scénaristiques etc…) pour que l’on puisse le reconnaître. Ce n’est pas le cas des termes démographiques!
Les shōnen, littéralement « garçon », visent un public masculin jeune (de 10 à 16 ans environ).
Les shōjo, littéralement « fille », visent quant à eux un public féminin jeune, même tranche d’âge que le shōnen.
Pour les adolescents et les adultes, on va retrouver les seinen pour le public masculin et les josei pour le public féminin.
Pour les plus jeunes (moins de 10 ans donc), il existe également les kodomo.
Vous l’aurez constaté, les couleurs utilisées rappellent le sexisme ordinaire, ce qui est évidemment volontaire de ma part. Je me suis dit que cela soulignerait le côté absurde de cette classification (qui tend de plus en plus à devenir caduque à mon sens). Et oui, un garçon peut lire des shōjo et une fille peut lire des shōnen !
Mais qui décide de cette classification ?
La personne, ou plutôt l’entité, qui décide de dire dans quelle catégorie se place un manga est tout simplement l’éditeur du manga en question.
Au Japon, les manga sont prépubliés dans des magazines spécialisés et chacun a une ligne éditoriale précise, qui vise un public précis.
Le Weekly Shōnen Jump de Shueisha prépublie des titres qui répondent aux attendus d’un shōnen; à savoir s’adresser à un public masculin jeune. Ainsi tous les titres provenant du WSJ sont des shōnen ! Death Note est donc un shōnen, Chainsaw Man aussi.
Il existe évidemment d’autres magazines visant le même public selon les éditeurs, comme le Bessatsu Shōnen Magazine de Kodansha. Ce dernier prépubliait Shingeki no Kyojin entre autres. Donc Shingeki no Kyojin est un shōnen!
Le contenu de l’oeuvre, les visuels violents mais aussi les thématiques (sombres, plus « matures ») n’entrent pas dans la définition du terme démographique. En revanche, le traitement qui en est fait, plus ou moins complexe, la façon d’aborder les thématiques, peut et va jouer un rôle dans le choix de l’éditeur.
Cependant, les standards étant différents en France et au Japon, il arrive parfois que certaines oeuvres soient catégorisées différemment lors de leur publication française. C’est le cas de Shingeki no Kyojin que Pika présente comme un seinen.
Vers la fin de la classification shōnen, seinen, shōjo, josei?
Néanmoins, notre société évolue et la tendance actuelle est plutôt au décloisonnement. De fait, ce genre de classification pourrait tomber en désuétude. Les titres publiés actuellement ont de plus en plus tendance à prendre des libertés, à ne plus proposer du « politiquement correct ».
Le Jump + en est un exemple. La plateforme regroupe les titres, indépendamment de leur cible éditoriale. Elle permet une plus grande liberté aux mangaka.
Certaines magazines de prépublication font leur apparition et proposent des cibles éditoriales « hybrides ». On peut par exemple citer le magazine Monthly Comic Gene de l’éditeur Media Factory. Ce dernier a la particularité d’être un magazine qui propose des « manga shōnen pour filles »! Ça peut paraître antinomique, mais c’est ainsi qu’il se présente (source).
Et si on jouait maintenant?
Pour chaque manga, essayez de deviner de quelle cible éditoriale il s’agit…!
Si la barre s’affiche en rouge… C’est que vous vous êtes trompé..!
Si la barre s’affiche en verte… C’est tout bon!
Alors, vous avez eu combien sur 25?
J’espère qu’avec cela, vous aurez compris que la catégorisation shōnen, seinen, shōjo, josei est bien plus complexe qu’elle n’y paraît…
- Un shōnen peut être violent et sombre.
- Un shōjo ne met pas forcément en scène une romance.
- Un style de dessin ne renseigne pas sur le public visé.