Pour cette review, on parle d’un ouvrage atypique ! Entre manga, comics et dessin animé, voici mon avis sur LE CHANT DE LA FEMME CRYPTÉE !
LE CHANT DE LA FEMME CRYPTÉE, tome 1 !
Pour ce nouveau titre dans sa collection Made In, Kana nous dégotte un auteur espagnol ; Jimi Macías. Il s’agit de la première oeuvre de l’auteur.
Azabache est une ex-taularde reconvertie en chanteuse de copla (quand elle ne joue pas les filles de l’air). Elle va se retrouver malgré elle embarqué sur la piste d’un tueur en série. Meurtres qui ne seraient que le sommet de l’iceberg d’une conspiration plus sombre que ses pires cauchemars. C’est en plongeant dans la psyché des victimes et dans son propre passé qu’Azabache découvrira la vérité !
Attention, bien que le titre paraissent sous le label Made In des éditions Kana en tant que manga, on est assez loin des standards de la BD japonaise. Sens de lecture occidental, pages couleurs, couvertures rigides… Il relève bien plus du comicbook à mon sens !
Polar futuriste dans une espagne entre tradition et modernité !
LE CHANT DE LA FEMME CRYPTÉE se déroule dans un futur assez proche du nôtre, en 2122. À ce titre, le cadre inclut des éléments de science-fiction, le plus marquant étant une technologie qui permet de plonger dans les dernières pensées des gens avant leur mort. Cela offre ainsi de toutes nouvelles possibilités aux forces de l’ordre.
Plus globalement, c’est un univers aux teintes futuristes et cyberpunk qui nous est offert. À grands renforts de néons, les cabarets où résonnent la copla – un chant traditionnel espagnol – se parent d’une atmosphère fiévreuse et mystique. Ainsi et de manière assez habile, je trouve, Jimi Macías crée un monde où se côtoient la modernité et les culture et traditions hispaniques.
Univers : 4/5
J’ai particulièrement apprécié la protagoniste du CHANT DE LA FEMME CRYPTÉE. Azabaché est une jeune femme au passé lourd. Ces évènements ont laissé en elle des failles, qui ne manquent pas de la tirailler mais cela ne l’empêche pas d’aller de l’avant. La résilience du personnage force l’admiration, de même que ses talents de voleuse !
Autour de cette figure forte, on retrouve plusieurs personnages. Tout d’abord Carmina, à la fois collègue et compagne de notre « Catwoman espagnole ». Elle s’efface cependant un bien trop au profit de l’inspecteur Sanchez et surtout du lieutenant Dolores. Pour ce qui est des antagonistes… J’ai trouvé le développement capillotracté et invraissemblable.
Personnages : 3/5
Le récit qui nous est conté dans LE CHANT DE LA FEMME CRYPTÉE se présente comme un polar dans lequel Azabaché se retrouve prise dans une enquête qui la dépasse. Une affaire classique de meurtres en série, où toutes les victimes sont des femmes et où l’une d’elle est (très) proche de notre protagoniste. Un postulat convenu mais qui fonctionne.
La suite de l’histoire est bien moins prévisible. Avec un rythme prenant, explosif même, on navigue entre la réalité, la psyché des victimes, les états d’âmes d’Azabaché et les symboles. Mais, à trop vouloir en faire, l’auteur perd la maîtrise de sa narration et l’ensemble apparaît comme décousu voire bâclé. Je saluerai cependant la critique sociétale et politique, bien que cryptique.
Scénario : 3/5
Ma première impression à la lecture du début du CHANT DE LA FEMME CRYPTÉE, c’est celle d’être en train de regarder un dessin animé, ceux de Cartoon Network précisément (Super Nanas et co.). C’était assez grisant comme sensation ! J’ai beaucoup aimé les jeux de couleurs, de lumières et l’esthétique globale : c’est unique et atypique !
Malheureusement, j’ai trouvé qu’à mesure que les pages avançaient, le découpage se faisait plus chaotique. Peut-être était-ce volontaire, pour faire passer l’idée que le rythme se presse et que la situation s’emballe ? Mais cela perturbe surtout la lisibilité de l’action et on finit par s’y perdre. C’est dommage, d’autant que l’ambiance est particulièrement réussie.
Visuels : 3,5/5
LE CHANT DE LA FEMME CRYPTÉE, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- Le style et l’esthétique qui m’ont rappelé les Super Nanas.
- Le personnage d’Azabaché, ses forces et faiblesses.
- L’univers entre tradition et modernité.
- L’histoire qui nous garde en haleine…
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- … Mais qui devient trop alambiquée.
- Le manque de lisibilité sur certaines pages, trop de couleurs, trop chaotique.