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Le château solitaire dans le miroir : Contes et harcèlement !

  • Balin 
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Le château solitaire dans le miroir est un film d’animation qui adapte un roman, voici mon avis sur les deux media !

Le château solitaire dans le miroir : un roman japonais phénomène !

Avec plus d’un million d’exemplaires vendus, une adaptation en film d’animation par A-1 Pictures ainsi qu’un manga, Le château solitaire dans le miroir est un vrai succès. On a la chance de découvrir l’oeuvre originale en France grâce aux éditions Milan. Et je dois dire que l’édition est tout bonnement superbe. La couverture est rigide, avec un peu de relief et une magnifique illustration. J’aime beaucoup l’effet miroir donné par le vernis.

Il est d’ailleurs à noter que le film et le manga sont également disponible.

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Un beau jour, le miroir dans la chambre de Kokoro se met à scintiller. À peine la jeune fille l’a-t-elle effleuré qu’elle se retrouve dans un formidable château digne d’un conte de fées. Là, une mystérieuse fillette affublée d’un masque de loup lui expose la raison de sa présence : elle dispose d’une année pour accomplir une quête fantastique qui lui permettra de réaliser un seul et unique souhait. Seulement Kokoro n’est pas seule : six autres adolescents ont le même objectif qu’elle.

De Lewis Caroll aux frères Grimm, en passant par Andersen et Perrault !

Le château solitaire dans le miroir est un récit qui vise la jeunesse. À cet égard, certains rebondissements de l’intrigue pourront paraître prévisibles pour un public aguerri, car les indices sont assez flagrants. L’histoire nous est racontée comme s’il s’agissait du journal intime de Kokoro, nous permettant d’en apprendre plus sur le système scolaire japonais, mais la mise en place est plutôt longue. Néanmoins, c’est un récit que j’ai trouvé plaisant à lire. Si on se laisse porter, on peut rapidement être pris dans le tourbillon des évènements, qui s’enchaînent de manière très fluide et avec une tension non négligeable tout de même !

Il est question d’une chasse au trésor, qui pourrait à elle seule porter le récit mais ce n’est pas ce que l’autrice exploite. Cela peut frustrer, mais le propos du récit n’étant pas là, ce choix reste compréhensible. En effet, le roman prétend raconter des quêtes d’identités plutôt qu’une quête matérielle. Et c’est à mon sens bien plus intéressant !

Dans le film, on retrouve les éléments principaux du récit mais avec moins de détails. Les évènements sont précipités et le développement s’en retrouve bancal. Ainsi, le visionnage peut laisser un goût de trop peu ou d’inachevé. C’est vraiment dommage au vu de la qualité de l’oeuvre originale.

Scénario : 3/5

Les personnages sont probablement un point fort dans Le château solitaire dans le miroir. Il y a évidemment Kokoro Anzai, notre protagoniste. C’est une jeune fille mal dans sa peau, car elle subit du harcèlement de la part d’une de ses camarades de classe. Sa vie bascule lorsqu’elle se retrouve absorbée par son miroir. De l’autre côté, elle fera la connaissance de 7 autres enfants. Rion, Masamune, Ureshino, Aki, Fūka, Subaru et… Mademoiselle Loup. Les 6 premiers sont des enfants en souffrance, comme Kokoro.

Au fil des pages, on apprendra à connaître chacun de ces enfants, et notamment les traumatismes qui les marquent. On ne peut alors que s’attacher à ces différents caractères, même si parfois certains peuvent paraître antipathiques ou même exagéré dans leur immaturité. Pour ce qui est de Mademoiselle Loup, j’ai adoré le mystère qui l’entoure et ses réponses laconiques. L’autrice n’oublie pas non plus de développer les parents et familles des personnages, qui ont une importance capitale dans leur développement ici. De même pour les autres camarades de classe, qu’ils soient des soutiens ou des harceleurs.

L’ensemble est dense et solide dans le roman, et ainsi bien plus compréhensible et vraisemblable que dans le film.

Personnages : 3,5/5

Le château solitaire dans le miroir traite principalement du harcèlement. L’accent est plus particulièrement mis sur la phobie scolaire qui en découle. Le récit montre ainsi la diversité des formes que cela peut prendre, et fait (malheureusement) écho à l’actualité récente. Les rôles des camarades de classe, de la famille, les conséquences, la libération de la parole. J’ai trouvé que c’était assez complet et surtout retranscrit avec beaucoup de justesse. Le harcèlement est un thème sensible, qui nécessite une certaine authenticité. L’autrice le fait avec brio !

Au delà de ça, le roman traite de l’acceptation de soi. Il est ainsi question de la perception que les personnages ont d’eux-mêmes, en particulier Kokoro qui est la narratrice de l’oeuvre. Mais aussi de l’image que l’on renvoie et donc du regard des autres et sa prise en compte. Au final, c’est une véritable critique sociale de la vie des adolescents. Et si au départ le titre est pensé pour un public japonais, je dois malheureusement reconnaitre que la résonance va au delà des frontières de l’archipel nippon. Un récit poignant par ses thématiques, sa sensibilité.

Pour ce qui est du film, il parvient à nous toucher de la même manière mais j’ai trouvé qu’il perdait en authenticité. Le fait que l’ensemble soit condensé ne permet pas de développer les thématiques de la même manière.

Thématiques : 5/5

Le château solitaire dans le miroir est donc une lecture riche en émotions. Selon notre vécu, on s’identifiera évidemment plus ou moins aux personnages. Pour autant le récit saura vous toucher même si cela peut vous paraître lointain. Et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a les références convoquées par l’autrice. Si la référence à Alice au Pays des Merveilles peut paraître évidente, d’autres clins d’oeil aux contes jalonne cette histoire. La Petite Sirène, Le Petit Chaperon Rouge, Le Loup et les 7 Chevreaux… Autant d’histoires qui rappellent l’enfance et qui font partie de la culture commune. En s’appuyant sur ces lectures, le roman acquiert alors une sorte d’universalité.

Vient ensuite la description des émotions des personnages. C’est encore une fois avec beaucoup d’adresse que Mizuki Tsujirima nous fait part des ressentis qui animent les acteurs de son récit. Ainsi, même si on n’a pas été victime de harcèlement, on peut comprendre les craintes, les doutes et en partie les décisions des personnages. Pour parler un peu de la fin, sans entrer dans les détails pour ne pas spoiler… Elle a quelque chose de très satisfaisant car on comprend que rien n’a été laissé au hasard. En fait, je n’aurais pas imaginé d’autre fin pour ce roman; c’est une conclusion « parfaite » pour cette oeuvre.

émotions : 5/5

Aparté sur le film :

Vous l’aurez compris je pense, le film m’a beaucoup moins convaincu que le roman. Il fait cependant une bonne porte d’entrée pour l’oeuvre, et une bonne publicité également. En effet, c’est une production assez réussi sur la forme. Les musiques sont entraînantes et accompagne parfaitement cet univers à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire. Pour ce qui est de l’animation, je ne trouve pas grand chose à y redire : c’est une belle production d’A-1 Pictures.

Et parce que je trouve cela d’utilité publique, voici le numéro à contacter en cas de harcèlement ou cyberharcèlement : 3018. C’est gratuit, anonyme et confidentiel. Il existe également une application.

Le château solitaire dans le miroir, en résumé :

💎 Ce que j’ai aimé :

  • Les thématiques du harcèlement et de la phobie scolaire.
  • Les personnages très attachants et leur histoire.
  • La façon de retranscrire les émotions et les ressentis.
  • Le scénario qui finit par nous emporter.
  • Le contexte, entre système éducatif japonais et contes de notre enfance.

🪨 Ce que j’ai moins aimé :

  • La mise en place qui prend beaucoup de temps.

Note globale : 16,5/20