Pour cette nouvelle critique, je vous donne mon avis sur les tomes 1 et 2 du manga LE ROYAUME D’ORCSEN, chez komikku !

LE ROYAUME D’ORCSEN, tomes 1 et 2 !
Les éditions komikku enrichissent leur catalogue d’un titre plutôt original : LE ROYAUME D’ORCSEN. Il s’agit d’une adaptation en manga du light novel du même nom.


À une ère de fusils et de magie, les elfes du jour du beau et paisible pays d’Elfind tentent de purger la tribu des elfes de la nuit et les massacrent un par un. Leur cheffe, Dinéluth Andariel, est alors sauvée in extremis d’une mort certaine par Gustave Falkenhayn, le roi d’Orcsen, un état unifié composé de nombreuses tribus de monstres dont notamment celles des « barbares » orcs. Alors que Dinéluth est résolue à lui offrir sa vie en échange de la possibilité de se venger de ses assaillants, Gustave lui fait une autre proposition surprenante. La rencontre fatidique de ces deux personnes changera le cours de l’Histoire à tout jamais !
Pour ce qui est de l’édition, c’est une copie soignée que nous propose komikku. Les illustrations de jaquettes reprennent celles de la version japonaise, avec un logo-titre plus sympathique je trouve. En guise de couverture, sous les jaquettes, on découvre pas mal d’informations. Le genre de bonus que j’aime beaucoup ! À noter que chaque tome contient aussi une carte postale, ça reste un supplément appréciable !




Mention spéciale pour la traduction de Jordan Mangeon qui est très pointue et savante. Même si vous n’avez aucune notion d’allemand et d’Histoire, vous vous en sortirez !
Un manga sur les orcs comme vous n’en avez jamais vu !
LE ROYAUME D’ORCSEN tire son nom du pays des Orcs dans l’œuvre. Et si l’on retrouve aussi des elfes du jour, de la nuit, des kobolds, des grands aigles et autres nains, l’image que nous propose Kyōichirō Tarumi s’éloigne des clichés de la fantasy. Comme la protagoniste Dinéluth Andariel, on ne peut qu’être surpris de l’aspect civilisé et l’humanité des Orcs ! C’est quelque chose de rafraîchissant.

L’autre point d’originalité, c’est que les auteurs convoquent un autre imaginaire : celui de la Seconde Guerre Mondiale. Cela passe évidemment par les visuels : casques à pointes, uniformes et armes à feu ! Mais il y a aussi tout le lexique et les noms à consonnance germanique. La vision positive des Orcs couplée à une imagerie bien moins reluisante crée un décalage qui titille ma curiosités.
Univers : 4/5
LE ROYAUME D’ORCSEN raconte donc l’histoire de Dinéluth Andariel et de son peuple, les elfes de la Nuit. Le premier tome commence fort avec un nettoyage ethnique orchestré par les elfes du Jour. On comprend ainsi très vite qu’une grande guerre est en marche, et que la survie des elfes mais aussi de toutes les civilisations est en jeu ! Quant au tome 2, il continue de poser les bases de ce récit.

Et c’est peut-être là le principal reproche que je ferais à ce début d’histoire. C’est lent, il y a énormément d’informations, de noms, de dialogues. J’admets avoir passé quelques bulles et avoir lutté pour rester dans ma lecture. De plus, les ellipses temporelles sont assez abruptes, et peuvent elles aussi perturber notre lecture. Pour autant, je poursuivrais avec le tome 3, car je reste curieux du développement de ce récit.
Scénario : 3,5/5
Pour ce qui est des visuels, j’admets que LE ROYAUME D’ORCSEN ne m’a que partiellement convaincu. Déjà, j’ai un peu de mal avec le code graphique de Takeshi Nogami. On est proche de la BD Franco-belge, mais j’y trouve quelque chose de maladroit. Évidemment, ça reste subjectif. Le soin qu’il apporte aux détails des décors, des armes et des uniformes est remarquable. Il a su donner une belle continuité aux designs de Thores Shibamoto !

Ce qui me pose problème, dans un premier temps, c’est la densité des planches. Les compositions du mangaka sont déjà bien chargées, mais elles sont alourdies par les textes. Je trouve aussi que les passages où de la nourriture apparaît nous sortent de la lecture : c’est trop photo-réaliste ! Et surtout, je trouve que l’ensemble manque d’expressivité : les émotions ne sont pas passés comme elles auraient dû.
Visuels : 3/5
Ce que je retiens dans LE ROYAUME D’ORCSEN, ce sont ces protagonistes. Tout d’abord, Dinéluth est un personnage avec lequel on entre facilement en phase. En tant que cheffe, elle est charismatique et le fait qu’elle cherche à venger son peuple de l’injustice est tout à fait compréhensible. Malheureusement, ses consoeurs sont trop nombreuses pour avoir assez de densité et qu’on s’attache à elles.

L’autre protagoniste, c’est Gustave Falkenhayn. Et lui, je dois dire qu’il fascine par son originalité. Le fait qu’on le voit à travers les yeux de Dinéluth aide beaucoup, mais ce n’est pas tout. Il a une véritable aura, et ce que l’on apprend sur lui ne fait que renforcer son magnétisme. J’ai adoré ce contraste avec son design porcin peu engageant. J’attends désormais de voir qui l’auteur opposera à ces cadors !
Personnages : 3,5/5
LE ROYAUME D’ORCSEN, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- Le mélange military fantasy
- Les deux protagonistes : Dinéluth et Gustave
- La point de vue atypique qui sort des clichés.
- Le soin apporté aux designs et à l’immersion
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- Le rythme du récit, entre lenteurs et ellipses.
- Le code graphique, qui manque de maîtrise à mon goût.
