Shino ne sait pas dire son nom est un one-shot de Ôshimi Shûzo envoyé par les Editions Ki-oon, présent dans leur collection Kizuna.
Le manga devait paraître le 19 mars, mais étant donné le confinement et l’arrêt provisoire du monde du livre, Ki-oon a annoncé que toutes ses sorties étaient reportées jusqu’à nouvel ordre.
Puisque je suis confinée dans un appartement sans scanner, j’utiliserai les images partagées par Ki-oon pour illustrer l’article.
Résumé
Aujourd’hui est un grand jour pour Shino : elle entre au lycée ! Timide et renfermée, la jeune fille rêve de prendre un nouveau départ et de se faire enfin des amis. Mais ce qu’elle redoutait finit par arriver… Au moment de se présenter, elle bute sur son propre nom. Incapable de le prononcer, elle devient la risée de la classe !
Shino est atteinte d’un trouble de la parole. Complexée depuis l’enfance par ce handicap, elle préfère se tenir à l’écart plutôt que d’affronter le jugement des autres. Pourtant, le vent tourne quand elle rencontre Kayo… Avec courage et maladresse, les deux adolescentes vont se lancer dans un projet artistique aussi original que libérateur !
Shino ne sait pas dire son nom
Shino ne sait pas dire son nom (Shino-chan wa jibun no namae ga ienai) a été prépublié en 2011 dans Poco Poco, puis est sorti en volume relié chez Ohta Shuppan. En France, c’est Ki-oon qui publie ce one-shot.
Adaptation Live
Shino ne sait pas dire son nom a été adapté en film live au Japon en 2018 par Yuasa Hiroaki avec Adachi Shin au scénario.
Shino Ôshima, héroïne de l’œuvre, sera interprétée par Sara Minami tandis qu’Aju Makita endossera le rôle de Kayo.
Je vous mets le trailer du film.
Lecture en ligne
En attendant sa sortie, l’équipe de Ki-oon vous propose de découvrir les premières pages de ce one-shot qui évoque le chemin d’une lycéenne atteinte d’un bégaiement socialement destructeur…
Shino ne sait pas dire son nom, un One-shot plein de sensibilité
Le mangaka Shuzo Oshimi a puisé dans son propre passé pour nous offrir ce manga. Il a en effet souffert de troubles du langage et je dois dire que cela apporte un bonus émotionnel non négligeable au manga. En effet, les émotions et la détresse de Shino sont dépeints avec justesse. Je pense que cela joue beaucoup sur l’empathie que l’on ressent pour Shino à la lecture du manga.
La crainte de l’acceptation
Thème assez universel, l’auteur aborde la crainte de l’acceptation sociale lors de l’arrivée dans une nouvelle école, et retranscrit très bien cette peur dans les premières pages. Ayant moi-même ressenti ce sentiment, j’ai tout de suite empathisé avec Shino. Malheureusement pour elle, cette rentrée ne se passera pas comme elle l’espérait et elle subira les brimades de camarades de classe, élèves un peu bêtes qui ne réfléchissent pas au mal qu’ils peuvent faire et souhaitent juste amuser la galerie.
Le mangaka ayant capté mon intérêt et mon empathie dès les premières pages, la première partie du manga a été dure à lire, en raison de la détresse palpable de la pauvre Shino qui essaye de parler mais bégaye et n’y arrive finalement pas. Lorsque je dis « dure à lire », c’est émotionnellement. Shuzo Oshimi maîtrise parfaitement son récit et son dessin.
Une lueur d’espoir
L’arrivée de Kayo est bien gérée par l’auteur. Elles vont se rapprocher peu à peu, et non devenir « BFF » en deux pages. Cette relation mettra un peu de temps à se construire et rencontrera des obstacles et cela sonne juste.
Kayo sera sensible aux difficultés de Shino et essaiera de l’aider comme elle le peut, en ayant aussi elle-même ses soucis d’adolescente.
Le projet artistique introduit un peu plus tard est lui aussi intéressant. Il est vrai qu’en cas de soucis, il peut être salutaire de se lancer dans un projet de la sorte.
Shino ne sait pas dire son nom est un très beau One-shot sur l’acceptation de soi et la manière de relever les défis que la vie met sur notre route, en particulier à ce moment charnière qu’est l’adolescence.
Graphismes
Shuzo Oshimi a un trait assez classique, simple, mais relativement efficace. Le manga est beau et très propre. Et comme je le dis plus haut, il réussit à retranscrire les émotions avec brio.
Quant à la couverture, elle est tout simplement superbe ! Ce style aquarelle est très original. Les Éditions Ki-oon nous offrent une fois de plus un manga de belle qualité. La couverture a justement la texture d’un papier à aquarelle qui rehausse le dessin du mangaka.
Conclusion
Je suis plutôt amatrice de longues séries et lis peu de One-shot Cependant, j’ai passé un très agréable moment à lire cette tranche de vie dépeinte avec réalisme, pleine d’émotions et pleine d’espoir.
La thématique pourra rappeler le magnifique manga A Silent Voice. Si vous avez apprécié ce dernier, je vous conseille vivement la lecture de Shino ne sait pas dire son nom.
Source images : Ki-oon
© Shuzo Oshimi 2013 / Ohta Publishing Co.