Les zombies sont de retour, Akira également et l’apocalypse continue ! Voici mon avis sur le troisième tome de 100 Bucket List of the Dead !
Si vous ne connaissez pas l’oeuvre, je vous invite à lire mes reviews précédentes, sur les tomes 1 et 2:
Les Trésors du Nain: Review 100 Bucket List of the Dead
100 Bucket List of the Dead : Tome 3 !
Encore une fois, 100 Bucket List of the Dead nous offre une couverture très colorée et originale. J’aime beaucoup la composition de l’illustration, et en particulier la pose selfie de Shizuka.
À deux doigts de craquer à cause des mauvais traitements dont il fait l’objet sur son lieu de travail, Akira Tendô, 24 ans, retrouve son insouciance naturelle quand une invasion de zombies vient mettre fin à son calvaire. Il commence à lister les 100 choses qu’il souhaiterait faire avant d’être à son tour transformé en zombie, avec tout d’abord des choses simples comme ranger son logement ou boire de la bière en pleine journée.
Il est ensuite amené à quitter Tokyo, infesté de zombies, pour se rendre dans la préfecture de Gunma où résident ses parents. Cependant, en chemin, se dresse sur sa route son ancien chef tyrannique… Entre les zombies et le supérieur d’Akira, quelle cause de mortalité est à traiter en priorité ?
En ce qui concerne l’édition que propose Kana, ce tome est dans la lignée des précédents. Un papier et une impression corrects, pas de page couleurs. Et toujours des tomes très fins malheureusement…
À la (re)conquête du Japon !
Ce tome 3 de 100 Bucket List of the Dead ne pouvait pas me faire plus plaisir… ENFIN Shizuka rejoint les protagonistes. J’adorais le personnage jusqu’à maintenant, notamment pour ses déclarations, qui tout en étant fugaces, s’avéraient percutantes. Mais en rejoignant Akira et Kenichiro, elle se révèle. On en apprend plus sur elle, sur son passé et pour ma part, je l’apprécie encore plus…! C’est LE personnage de ce tome.
L’autre personnage qui apparaît dans ce tome, c’est Gonzō Kosugi. Caricature du chef d’entreprise, il est manipulateur, détestable au possible et… C’est tout. On ne sait pas d’où lui vient cette attitude, cette manière d’être et de faire. On ne nous donne rien pour nous raccrocher, et finalement le personnage manque de substance, de consistance. C’est dommage, il aurait pu être un excellent premier antagoniste.
Face à lui, Akira redevient celui qu’il était avant l’apocalypse. C’est un larbin, une machine. Il est excessivement anxieux, craintif et perd toute notion de libre arbitre. Le changement peut paraître drastique, brutal; mais étant présenté comme un traumatisme ravivé, j’ai pu y croire sans trop de difficulté. Fort heureusement, l’apocalypse zombie a laissé en lui quelques traces… Impossible de redevenir esclave quand on a goûté à la liberté !
Pour ce qui est de Kenichiro Ryuzaki, peu de lumière cette fois. Le personnage est en retrait, et fait plutôt office de figurant (même s’il a son lot de responsabilité dans ce qui arrive à notre désormais trio).
Personnages: 3,5/5
Avec ce troisième volume, 100 Bucket List of The Dead amorce un tournant dans son scénario. Enfin Akira et Kenichiro sortent de Tokyo; ils partent en direction de Gunma, à la recherche des parents d’Akira. On découvre de nouveaux horizons, et ça a quelque chose de rafraîchissant. Globalement, on retrouve le rythme haletant des premiers tomes. La menace zombie est en toile de fond, tandis que des touches d’humour ponctuent le récit.
Le petit aparté sur le salon du camping était sympathique, et apportait des situations cocasses. Il permet aussi à Shizuka de rejoindre l’aventure, cette fois définitivement à priori. (je l’espère!).
Mais, comme pour nous rappeler qu’on reste en pleine apocalypse; notre trio se retrouve face à un nouvel obstacle… D’autres survivants ! Et il n’y a pas de place pour l’altruisme et l’entraide; c’est la loi du plus fort qui règne. Nos protagonistes doivent se faire violence et s’affranchir de leur passé. Et ça, c’est quelque chose que je ne m’attendais pas forcément à voir dans ZOM100. Bonne surprise.
Le reproche que je ferais sur ce tome, ce serait la disparition du rêve, de l’objectif de Akira: devenir un héros. C’est à se demander si le tome précédent n’était pas un hors-série finalement… Cela faisait pourtant un fil rouge convenable… Etrange.
Visiblement, il semblerait que l’on doive définitivement se raccrocher à la fameuse « liste de choses à faire avant de devenir à zombie ». Et c’est ce à quoi je me tiendrai, faute d’objectif externe « réel ».
Scénario: 4/5
Du point de vue des visuels, encore une fois, 100 Bucket List of the Dead frappe fort. Kotaro Takata apporte une crédibilité impressionnante à l’univers. Jusque là, on n’avait vu que des voitures en mauvais état, et la moto d’Akira. Mais cette fois, on voit des voitures en fonctionnement, des camions, et surtout des camping car !
Certes on pourrait reprocher l’utilisation de modèles photos (car c’est bien de ça dont il s’agit); mais finalement cela ne jure pas avec le reste des planches. On n’a pas l’effet « photomontage raté »; donc c’est plutôt bien intégré.
Avec l’arrivée des autres survivants, évidemment, l’impression désertique des premiers volumes est moins présent. Et là où l’on avait surtout des immeubles et des infrastructures abandonnés, on découvre de nouveaux paysages plus « vivants ».
Les personnages sont également plus vivants. En effet, qui dit nouveaux personnages, dit nouvelles interactions. Jusque là, on avait eu droit une palette d’émotions assez joyeuse avec Akira. Du rire, de la joie. Et même si on avait eu quelques petites frayeurs, des surprises et des larmes, les émotions négatives n’étaient pas mises en avant. Ce tome 3 vient compléter la palette d’émotions en apportant l’anxiété, le stress, la peur panique, le désemparement, et également l’absence de volonté. Le dessinateur accomplit là un travail de maître et nous plonge vraiment dans la psyché des personnages grâce à sa manière de représenter les émotions.
Évidemment, les zombies et le travail horrifique sont toujours réussis, mais néanmoins bien moins présents : le tome ne s’y prête pas vraiment.
Visuels: 4/5
Et pour finir sur une note positive… Voici que j’ai préféré dans ce tome 3 ! J’avais été déçu du tournant pris dans le tome 2; avec la perte du côté satirique de la société japonaise. Je pensais d’ailleurs que c’était définitivement terminé, et pourtant…! Ce nouveau volume offre à nouveau un point de vue acerbe sur la société japonaise et en particulier le rapport au monde professionnel.
On délaisse un peu l’humour, qui était une force de la série mais on retrouve quelque chose d’au moins aussi fort. Ça peut perturber mais personnellement j’adhère bien plus à ce que propose ce tome 3.
Deux situations distinctes nous sont présentées. Celle d’Akira qui retrouve son ancien patron Gonzō. Et celle de Shizuka, pour qui la situation d’Akira semble faire écho. Au travers de ces deux situations, Haro Asō parvient à nous donner son avis sur le mode de fonctionnement nippon. Il est question des droits et des devoirs de chacun envers l’autorité, qu’elle soit familiale ou hiérarchique; la liberté (de penser, d’agir) est également une thématique prépondérante. Pour ma part, je trouve ça vraiment intéressant.
Le traitement est peut-être un peu caricatural, et le dénouement des intrigues de ce tome est peut-être un peu convenu, ou parfois trop fantaisiste. Néanmoins, il me paraît important de souligner que la thématique revient sur le devant de la scène! J’espère que le tome 4 continuera sur cette lancée.
Critique sociétale : 4,5/5
100 Bucket List of the Dead, le tome 3 en résumé…!
Kenichiro et Akira partent pour retrouver les parents de ce dernier à Gunma; évidemment ce voyage est l’occasion de plus de gags et de zombies. Mais c’est surtout l’arrivée (ENFIN!!) de Shizuka dans le groupe qui marque ce nouvel opus. La jeune femme est LE personnage de ce tome, pour mon plus grand plaisir.
Cependant, ce groupe nouvellement formé se retrouve rapidement face à un obstacle… D’autres survivants ! L’univers s’élargit donc, les horizons se dévoilent et l’histoire peut prendre une autre tournure. Parmi ces nouveaux personnages, il y a Gonzō Kusugi, l’ex-chef tyrannique d’Akira.
Avec lui, c’est une nouvelle dynamique qui s’impose: Akira rechute dans son anxiété. Le dessin retranscrit d’ailleurs très bien les émotions de notre protagoniste, on a vraiment l’impression de stress post-traumatique.
Et même si ce personnage exécrable n’a pas un développement très poussé (c’est dommage, il aurait pu être un excellent antagoniste), il permet de faire revenir ce que j’avais adoré dans le tome 1: la critique sociétale !
Dans ce tome 3, il est ainsi question du rapport à l’autorité (familiale, hiérarchique), de liberté (de penser, d’agir); et bien que certaines réponses soient caricaturales, cela fait plaisir de voir ces thématiques à nouveau abordées dans l’oeuvre ! Un retour à la case départ ? Pas du tout! Une fois que l’on a goûté à la liberté, il reste toujours une petite étincelle qui nous empêche d’être à nouveau pris sous le joug des esclavagistes ! Attendez-vous à une étincelle qui va devenir un feu ardent !
J’espère que le tome 4 continuera en ce sens!